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    Disclaimer : Les personnages de Reborn sont à Akira Amano, mais je pense qu’il ne savait pas à quel point ses personnages allaient être martyrisés !

    Rating : K pour l’instant, il n’y a rien de choquant, je changerais au fur et à mesure

    Genre : Semi-Univers Alternative / Romance / Humour / Mafia

    Pairing : A découvrir ;) Mais il y en aura pleins !

    Note de début : Bonjour tout le monde, publication exceptionnelle puisque la fic semble plutôt bien accueillie, mais je précise que ma publication se fera toutes les deux semaines, sauf si je reçois beaucoup de commentaires impatients et que le chapitre est terminé.

    Voici donc le premier chapitre de cette fic, en espérant qu’il vous plaira autant que le prologue. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser, j’essayerais d’y répondre dans la mesure du possible !

    (L’histoire n’a pas été bêta-readé, excusez donc les fautes si vous en croisez)

    °0o0°

    Premier Arc - Chapitre I : Une nouvelle famille non voulue

    « Tsunayoshi ! Sawada Tsunayoshi !! Où est-il passé ?! »

    L’assistante sociale franchit le couloir en quelques enjambés à la recherche d’un enfant aux cheveux bruns et aux yeux caramels. Quand elle était arrivée plus tôt, les gérantes de l’orphelinat avaient bien rigolé quand elle avait exigé de voir le petit Sawada Tsunayoshi. Personne n’avait su lui dire où il se trouvait et personne n’avait voulu l’aider à le chercher : « c’est une perte de temps, quand il aura faim il viendra manger et vous l’emmènerez à ce moment-là » lui avait-on dit. Elle était donc partie à sa recherche et on s’était moqué d’elle : ce petit chenapan était connu pour être un expert du cache-cache et jusqu’ici personne n’avait jamais réussi à le retrouver avant la fin du jeu.

    Voilà donc maintenant deux heures que la jeune femme retournait chaque pièce où elle se trouvait, fouillant chaque placard, vérifiant sous toutes les tables et sous tous les lits, elle avait même été dans le jardin pour vérifier qu’il ne s’était pas perché dans un arbre. Mais rien ! Elle ne le trouvait pas. Et pour cause ! Tsunayoshi suivait son parcours depuis le grenier : les adultes interdisaient toujours aux enfants d’y monter car c’était trop dangereux et ils avaient barricadé les entrées. Mais quelques années plus tôt, le petit brun avait trouvé un passage inconnu des adultes et depuis, il allait se cacher là-bas quand il ne voulait pas qu’on le retrouve.

    Et cette femme ne lui inspirait pas confiance avec son chignon strict et ses vêtements occidentaux serrés et droits. Ses petits yeux noirs autoritaires en étaient aussi pour beaucoup. Tsunayoshi ne voulait pas l’approcher et puis, à chaque fois qu’un adulte extérieur à l’orphelinat avait emmené un enfant, celui-ci n’était jamais revenu. Il resta donc caché dans le grenier, prêt à sauter autant de repas et de goûters que nécessaire !

    « Tsu-chan ? »

    Le petit brun sursauta et avala par erreur des particules de poussières qui le firent tousser. Il sentit quelqu’un s’approcher de lui et se retourna pour rencontrer les yeux doux de son meilleur ami. Tsuna rejoignit à quatre pattes l’autre enfant. Enfin face à lui et après avoir vérifié que ses habits ne s’étaient pas emmêlés dans un clou qui dépasserait, il sourit à l’autre et chuchota :

    « Qu’est-ce qu’il y a Kyo-chan ? »

    L’enfant en face de lui avait à peu près le même âge, mais ils étaient tous les deux complètement différents : alors que Tsuna avait des cheveux bruns antigravitationnels, son ami avait des cheveux noirs courts tombant sur ses yeux ; et tandis que Tsuna avait de grands yeux caramels, les siens en amandes étaient gris métalliques. Même leurs caractères les opposaient, mais ils avaient quand même réussi à devenir amis envers et contre tout.

    « Mon père voudrait te voir, tu peux venir ? »

    « Hibari-san ? Tu sais pourquoi ? » Demanda Tsuna en penchant la tête sur le côté de manière tout à fait adorable.

    « Aucune idée » L’autre se contenta d’hausser les épaules et attrapa la main de son ami avant de se redresser « Allons-y. »

    Tsunayoshi acquiesça et le suivit jusqu’à leur entrée secrète, seulement connue d’eux deux et de leur ami Takeshi. Mais alors qu’ils s’apprêtaient à descendre, l’affreuse dame entra dans la chambre de Tsuna une nouvelle fois pour la scruter de fond en comble. Le brun s’accrocha au bras de son ami, et la regarda faire à travers les lattes de bois, se mettant de nouveau à genoux pour mieux voir ce que faisait la femme.

    « Tu as bien refermé derrière toi Kyo-chan ? »

    « Evidemment » Le rassura son ami en lui tirant la joue pour avoir douté de lui.

    Le brun rigola doucement et s’excusa en massant sa joue endolorie. Puis la femme sortit enfin, refermant l’armoire de la chambre, laissant enfin les deux garçons descendre, sans qu’elle ne le sache. Kyoya descendit le premier l’échelle qui montait au grenier. Arrivé en bas, il fit glisser le panneau de bois dans le fond de l’armoire. Derrière celle-ci, le mur usé par les années était fragile et Tsuna avait découvert un trou qui menait à une ancienne échelle de service pour monter au grenier. La seule porte qui menait à la petite pièce exiguë où se trouvait le passage, avait été scellée il y a des années de cela. Et il utilisait désormais l’armoire et son fond mal cloué pour cacher la cavité. Kyoya sortit sa petite tête noire de l’armoire et vérifia une dernière fois qu’il n’y avait personne puis il appela son ami :

    « Tu peux descendre Tsu-chan, elle est bien partie. »

    Le petit brun se dépêcha de descendre de son perchoir, mais si Kyoya n’avait mis qu’une petite minute pour arriver en bas, Tsuna prit son temps, ne voulant absolument pas tomber à cause de sa maladresse. Kyoya mena leur groupe de deux jusqu’à la sortie de l’orphelinat sans se faire repérer :aussi discrètement qu’il y était entrée. Une fois dans la rue il attrapa de nouveau la petite main de son ami et lui lança un sourire amusé avant de se mettre à courir, entrainant le brun avec lui. Celui-ci afficha un grand sourire et se mit à courir à ses côtés jusqu’à la maison du japonais à quelques rues de là. Dans la rue, ils n’étaient que des enfants parmi tant d’autres, mais dès qu’ils entrèrent dans le quartier résidentiel où vivait Kyoya, ils furent salués par les nombreux voisins qu’ils croisèrent. Tout le monde dans ce quartier connaissait Kyoya et Tsuna, deux garçons farceurs adorables comme des anges.

    oOo

    Finalement, après une longue demi-heure de marche, ils arrivèrent devant la maison des Hibari, la seule maison traditionnelle japonaise de tout le quartier d’ailleurs ! Ses murs en bois et ses paravents en papier contrastaient beaucoup avec les murs de béton et les fenêtres de verres des autres maisons, mais il se dégageait quelque chose de très calme de cette maison et au vu des personnes qui y habitaient, personne n’était jamais venu se plaindre de cette différence. En effet, la famille Hibari était connue pour toutes sortes de choses… L’homme de maison était un brillant avocat qui n’avait jamais perdu aucun combat à la barre, sa femme était un inspecteur de police qui avait de nombreuses arrestations à son nom, le frère du père de Kyoya, était un célèbre professeur d’arts martiaux et son fils était considéré comme un futur champion dans le domaine. Tous leur vouaient un profond respect et peu osaient s’opposer à eux.

    Et Kyoya commençait déjà à suivre les traces de sa famille en excellant dans beaucoup de sports de combats et en ayant de bonnes notes partout, ainsi qu’une puissante passion pour la justice… Mais contrairement à sa famille où l’amour et l’amitié ne devaient pas trop s’afficher, cela devait se passer dans l’intimité, Kyoya s’affichait tout le temps avec ses deux amis, Tsu-chan et Ta-chan. Dans la famille, on mettait ça sur le compte de la jeunesse, mais les voisins souhaitaient secrètement que ce soit toujours ainsi, ça prouverait que les Hibari sont plus humains qu’ils n’y paraissent.

    Kyoya demanda à Tsuna de l’attendre devant, avant d’entrer dans la maison. Devant le portail, le brun put le voir interroger les domestiques de la maison pour savoir où se trouvait son père et on lui répondit qu’il était à son bureau en ville. Les deux enfants repartirent donc sur le chemin qui menait au centre-ville de Namimori, pour rejoindre le bureau d’avocats Hibari. Mais arrivés devant l’immeuble, un attroupement intimida Tsunayoshi qui se réfugia derrière Kyoya. En effet, une dizaine d’hommes en costumes noires attendaient devant la porte d’entrée de l’immeuble, à côté de luxueuses voitures noires aux vitres teintées. Kyoya repéra même quelques pistolets à la ceinture de certains.

    L’enfant resserra son emprise sur la main du petit brun et les fit traverser ces hommes, ne regardant que leur but : la porte. L’un des hommes tendit une main vers eux et, comme s’il avait senti le mouvement de cet étranger, Tsunayoshi tourna la tête pour planter ses yeux caramels dans ceux de l’homme, ce dernier retint de justesse un frisson face à ce regard qui sembla lire en lui et faillit les interpeler, mais son supérieur l’arrêta.

    « Inutile de vérifier leurs papiers, ce ne sont que des gamins, crétin. »

    « Oui monsieur… »

    Kyoya lança un regard noir aux deux hommes et tira Tsuna à sa suite avec force, ne voulant pas s’attarder entre ces hommes qui respiraient la soif de sang. Ils montèrent silencieusement dans l’ascenseur et Tsunayoshi passa tout le voyage à jeter des coups d’œil à son ami qui semblait encore tendu. Finalement, il resserra sa main sur celle de l’autre et il le sentit se détendre. Kyoya se tourna vers lui avec un petit sourire et lui murmura un remerciement tandis que Tsuna lui offrait un sourire faisant plusieurs fois le tour de son visage.

    Ils arrivèrent enfin à l’étage du cabinet Hibari et ils toquèrent avant d’entrer dans le bureau. La première chose que virent les deux enfants, fut un homme en costume noir, comme ceux en bas et aux cheveux longs attachés dans son dos. Dès qu’ils ouvrirent la porte, main dans la main, l’homme se tourna à moitié vers eux et Tsunayoshi se cacha derrière Kyoya en croisant le regard froid et dur de l’homme. Le fils Hibari se sentit mal à l’aise aussi, mais il fit face pour protéger son ami. Mais très vite l’homme se retourna vers le père d’Hibari qui se tenait debout derrière son grand bureau en bois.

    « Je vous ai dit que je refusais, vous êtes sourd ? »

    Le ton de l’étranger était calme mais menaçant et son accent occidental fit penser, à juste titre, à Tsuna qu’il n’était pas d’ici. Kyoya se dirigea vers son père avec son ami accroché à ses vêtements et il s’adressa à lui, ignorant complètement l’homme qui discutait avec son paternel : après tout celui-ci lui avait demandé de se dépêcher, cela voulait dire que c’était plus important que cet homme sinistre et agressif.

    « Je vous l’ai ramené Père, que pouvons-nous faire pour vous ? »

    « Bon travail Kyoya, Tsunayoshi approche. »

    Hibari père tendit la main vers le brun, mais celui-ci refusa de le rejoindre, son ventre se noua et il sentit que ce qui se passait dans ce bureau n’allait pas lui plaire. Au bout de plusieurs minutes de patiente, le regard gris anthracite de l’adulte se durcit et Tsuna sursauta face à ce changement. Sachant que l’homme en face de lui n’avait plus la patiente de se montrer gentil, il se détacha lentement de Kyoya et s’approcha de son père, sentant qu’il n’hésiterait pas à se montrer brusque s’il le faisait encore attendre. Il se demandait d’ailleurs ce que pouvait bien lui vouloir le père de son ami : il ne lui avait jamais adressé la parole. D’après les rares mots et regards qu’il recevait, Tsuna en avait conclu que l’homme ne le voyait que comme quelqu’un d’insignifiant.

    « Riccardo-san, je crois bien que vous n’avez pas compris la situation. Selon les dernières volontés de Sawada-san » L’enfant tourna rapidement la tête vers les deux hommes en entendant parler de son père « Vous devenez désormais le tuteur légal de cet enfant. Que vous le vouliez ou non, c’est vous qui êtes en charge de Sawada Tsunayoshi, fils de Sawada Iemitsu et Sawada Nana. »

    « Et moi je vous répète qu’il est hors de question que je m’occupe de ce gamin sorti dont je ne sais où. Vous n’avez qu’à lui trouver une famille d’accueil et je paierais une pension. Ça devrait suffire non ? »

    Tsuna ressentait la colère monter chez l’homme en costume et il commençait à la craindre. Mais la main de l’Hibari dans son dos l’empêchait toute possibilité de fuite. Heureusement Kyoya vint à son secours, comme d’habitude, en attrapant Tsuna dans ses bras et criant sur son père qu’il refusait de laisser partir son ami, avant d’aller s’enfermer dans le bureau qui leur servait de salle de jeu quand l’avocat devait les surveiller.

    Le regard de l’avocat se durcit encore plus et il frappa bruyamment à la porte de son second bureau, en sommant à son fils de sortir. Plus que leur pathétique et inutile tentative de fuite, ce fut voir que son propre fils lui désobéissait qui le mit de mauvaise humeur. Mais l’absence de réponse le fit soupirer. Finalement il ne sembla pas s’en formuler car il continua sa discussion avec l’étranger.

    De leur côté, Kyoya imaginait déjà un plan pour s’évader et cacher Tsuna dans un endroit sûr pour lui éviter de partir loin de lui. Mais son monde se résumait à ce cabinet, son école primaire, sa maison et l’orphelinat où vivait Tsuna. Autrement dit, il n’avait pas de cachette digne de ce nom. En plus, si jamais sa mère se retrouvait à s’occuper de la disparition de son ami, il savait d’avance qu’ils n’auraient aucune chance : cette femme avait un instinct dont elle pouvait se vanter et qui jamais n’avait failli !

    « Kyo-chan, je ne veux pas partir… » Pleurnicha doucement Tsuna en cachant son visage contre son ami.

    Celui-ci caressa ses cheveux bruns, n’arrivant pas à le réconforter. Il ne put que lui rendre son câlin pour essayer de lui donner un peu de courage. Kyoya aussi ne voulait pas le voir partir, mais il n’était qu’un enfant, il ne pouvait rien faire, surtout si c’était son propre père qui faisait partir Tsuna avec cet homme : dans le cas où l’homme aurait voulu emmené son ami de force, il aurait pu demander à son père de l’en empêcher, mais là…

    Dans le bureau, le ton montait dangereusement. Hibari se faisait de plus en plus menaçant, tandis que Riccardo se montrait de plus en plus agressif : pour lui il était hors de question qu’il s’occupe d’un autre enfant, le sien lui causant déjà assez de problèmes. Tsunayoshi qui écoutait leur discussion sentait le poids sur ses épaules s’envoler petit à petit, si l’homme refusait de le prendre en charge, cela signifiait qu’il pourrait rester ici. Il se risqua donc au bout d’un moment à rouvrir le bureau, discrètement bien sûr et à passer sa tête par l’entrebâillement, Kyoya l’imitant.

    A ce moment-là, la rage de l’homme en costume grandit d’un coup quand le père d’Hibari lui présenta les papiers qu’il devait signer à moins d’être poursuivi en justice. Ses mains s’abattirent sur le bureau de l’avocat au moment même où celles-ci prirent feu, détruisant le bureau de bois, mais réduisant en cendres les papiers à signer. Les yeux de Tsunayoshi s’agrandirent, tout comme ceux de Kyoya, mais aucun des deux enfants ne semblaient apeuré. Surpris était le mot exact. Comme un papillon attiré par la lumière, le petit brun s’approcha des mains enflammées de Riccardo et les regarda, tout simplement fasciné.

    « Tsu… Chan… » Murmura Kyoya en tendant la main vers son ami, il le sentait partir alors qu’il n’était qu’à quelques mètres seulement de lui.

    « Riccardo-san ! » Tonna la voix du père de Kyoya. « C’est justement pour cette raison que je vous demande de respecter la dernière volonté de Sawada-san ! » Déclama-t-il en pointant les poings enflammés de son interlocuteur. « Je ne veux pas de problèmes avec la mafia, japonaise ou italienne, peu m’importe. Si vous ne voulez vraiment pas vous occupez de cet enfant, débrouillez-vous une fois dans votre pays, mais il ne restera pas au Japon plus longtemps. Je ne compte pas mettre ma famille en danger, juste parce que vous ne voulez pas faire face à vos responsabilités ! »

    « Kyo-chan… Est en danger… ? » Couina la petite voix de Tsuna.

    Les deux adultes semblèrent enfin sortirent de leur bulle à cette interruption et Riccardo, en voyant l’enfant si près de lui, éteignit rapidement ses flammes, qui laissèrent tout de même de belles traces sur le bureau de l’avocat. Hibari jaugea l’enfant qui lui causait tant de problèmes. Certes, il avait connu Iemitsu de son vivant et ils avaient été amis pendant un certain temps, c’est d’ailleurs pour cela qu’il avait accepté de se charger que son testament serait bien respecté, mais il ne pouvait pas s’occuper de son fils et ne le voulait pas non plus.

    Quelques mois plus tôt, des tueurs à gages étaient apparus de nulle part, peu après son premier rendez-vous avec le boss mafieux, et avait tenté de le tuer. Heureusement, son enfance assez chaotique l’avait sauvé et il avait réussi à s’en tirer.Mais il ne voulait pas que ça recommence, et encore moins que ce soit sa femme et son fils qui en soient la cible la prochaine fois ! Riccardo déchiffra sans mal le regard à la fois haineux et inquiet du père de famille et comprit qu’il n’avait vraiment pas le choix, à moins de faire le malheur ici et d’ouvrir une possible faille dans sa Famiglia.

    Il retint un soupire défaitiste et s’agenouilla devant le garçon brun dont il allait avoir la charge. Il lui sembla bien fragile tout d’un coup, posant vraiment pour la première fois son regard sur lui. Fragile et docile. « Tout le contraire de mon fils » pensa-t-il avec sarcasme. Il n’aimait pas y penser, mais tout comme son prédécesseur, il pensait que les personnes comme cet enfant, devaient à tout prix rester en dehors du monde de la mafia, mais ce petit garçon semblait y avoir les deux pieds dedans, avant même sa venue au monde. Et la lettre laissée par Iemitsu lui avait révélé à quel point Tsunayoshi était embourbé dans ce monde atroce, fait de sang et de trahison.

    Il posa ses deux mains sur les épaules frêles du garçon, qui ne tressaillit même pas de peur, après pourtant avoir vu ses flammes de la fureur. Il ne savait pas par quoi commencer, mais il croisa son regard caramel, il lui sembla qu’il avait déjà tout compris et qu’il l’acceptait sans peur. A côté de son père, Kyoya comprit aussi ce qu’il se passait devant ses yeux et la protestation sortie toute seule :

    « Non ! Tsu-chan restera i… »

    « Je vous suivrai Monsieur. » L’interrompit Tsunayoshi, ses yeux plongés dans les onyx de l’adulte. « Hibari-san et Kyo-chan, n’auront pas d’ennuis comme ça, n’est-ce pas ? »

    « Oui, c’est exact, c’est à cause de toi s’ils en ont pour l’instant. Si tu pars, ils n’auront plus de problèmes. »

    Tsuna se renfrogna à la phrase de l’adulte, il n’avait pas besoin d’être aussi direct et méchant, il avait parfaitement compris que c’était de sa faute, même s’il ne comprenait pas du tout pourquoi. Il n’avait jamais rien fait de mal, il avait toujours été un gentil enfant, alors pourquoi quelqu’un voudrait lui faire du mal ? Etait-ce en lien avec cette année de son existence qu’il avait complètement oublié ? Peut-être bien, mais du haut de ses six ans et demi, il ne pouvait répondre à cette question. Il ne souhaitait qu’une chose : ne pas causer de tracas à Kyoya. Avec Takeshi, ils étaient ses seuls amis et il ferait tout pour les protéger de son mieux, même s’il n’en n’avait pas la force.

    Kyoya aurait voulu crier en entendant ça : Tsuna n’avait jamais rien fait de mal et c’était même plutôt au contraire Takeshi et lui qui le mettait en danger, l’embarquant sans cesse dans leurs bêtises. De plus, il ne voulait pas voir partir Tsuna qui comptait beaucoup pour lui, plus que sa famille ? Peut-être un peu… Mais apparemment les mots, les cris et les pleurs ne suffiraient pas avec ces adultes. L’espace d’un instant, il pensa charger l’homme en costume pour le faire tomber et s’enfuir ensuite avec le petit brun, mais le temps qu’il y pense, l’adulte sinistre se dirigeait déjà avec son ami vers la porte. Son corps bougea tout seul pour les rattraper, mais son père l’arrêta et le retint fermement, même avec les coups que l’enfant lui donnait.

    Tsuna de son côté se mordait la lèvre jusqu’au sang, cachant ses yeux pleins de larmes sous sa frange trop longue. Il voulait lui-aussi rejoindre Kyoya, courir jusqu’à lui et se réfugier dans ses bras pour ne plus jamais en sortir, mais il ne devait pas faire ça. Il devait être fort une fois encore et ne pas laisser couler ses larmes, ni se retourner : si Kyoya voyait sa tristesse, il n’en serait que plus agressif, inutilement. Il monta sagement dans l’ascenseur et regarda d’un œil vide les quelques étages défilés. Il ne voulait vraiment pas partir, quitter Namimori, car si tout le monde faisait autant de bruit pour une simple adoption, cela signifiait forcément que la semaine prochaine il ne serait plus là.

    Arrivé finalement au rez-de-chaussée, Tsuna se contenta de suivre Riccardo, fixant le sol. Les autres hommes en costumes observèrent d’un œil surpris, le gamin haut comme trois pommes qui suivait leur patron et qui donnait l’impression qu’on le menait à l’échafaud. Un regard noir de Riccardo suffit cependant à leur retenir toute question. Ils montèrent tous deux dans une des voitures aux vitres teintées et pendant que l’enfant attachait consciencieusement sa ceinture, il entendit son voisin ordonner au conducteur de les mener à l’orphelinat de la ville.

    oOo

    Le voyage se fit dans le silence le plus total dans la voiture. Tandis qu’au contraire dans celles qui suivaient, les questions fusaient entre les hommes de mains et les réponses ne venaient pas. Finalement ils arrivèrent devant l’orphelinat et Tsuna grimaça en voyant l’assistante sociale qu’il avait fui quelques minutes plus tôt, avec ces maigres affaires : quelques habits tout juste à sa taille rangés dans une valise trop grande et trop vide, ainsi que les rares dessins qu’il avait fait depuis son arrivée. Cependant, pendant que la dame au chignon mettait cette valise quasiment vide dans le coffre de l’une des voitures, Tsuna en profita pour sortir et courir vers l’orphelinat. Les hommes de main de Riccardo crurent à une tentative de fuite.

    « Ce n’est pas la peine, il va revenir. » Les stoppa Riccardo.

    Ils ne le savaient pas, mais lui l’avait vu, cette lueur de résolution et de détermination dans ces jeunes yeux : ce gamin ne s’enfuirait pas, il le suivrait jusqu’au bout du monde si c’était pour sauver son ami. En effet, Tsuna ressortit une dizaine de minutes plus tard, une boite à chaussures dans les bras. Ce qui surprit plus Riccardo cependant, ce fut l’absence de personne l’accompagnant pour lui souhaiter un bon voyage : ni éducateurs, et encore moins d’enfants. Pourtant le brun ne lui semblait pas être un enfant solitaire et semblait même être très social et aimant jouer avec les autres. Alors pourquoi n’y avait-il personne pour lui dire au revoir… ?

    Riccardo plissa les yeux, chassant ces pensées inutiles, après tout il n’avait rien à tirer de se soucier de ce gosse, il devait juste le ramener en Italie et le confier à quelqu’un pour ne plus l’avoir dans les pattes et remplir en même temps son devoir. Il maudit pendant un instant Iemitsu d’avoir fait de lui le tuteur légal de son gosse : il y avait de bien meilleures personnes pour prendre soin d’un enfant, lui n’était pas doué et ça ne changerait jamais. Le voyage jusqu’à l’aéroport se fit dans un silence lourd et désagréable. Tsuna regardait le paysage défilé par la vitre, voyant sa petite ville bien aimée disparaitre petit à petit et être remplacée par des terres désertes, avant qu’il ne puisse apercevoir l’aéroport.

    Le bruit des avions fit sursauter le petit enfant qui serra sa boite à chaussure plus fort contre lui, comme un bouclier qui le protègerait de n’importe quelle attaque. Du moins, c’est ce qu’un enfant normal aurait voulu, mais Tsuna savait parfaitement que sa boite à trésor n’était rien d’autre que ce qu’elle n’était. Il voulait juste se rassurer en la serrant contre lui, se rappelant tous les bons moments dont les souvenirs se trouvaient confinés à l’intérieur. Riccardo descendit de voiture et le conducteur ouvrit la portière du petit brun pour le faire sortir. Tsuna leva des yeux inquiets et légèrement tremblants vers lui, il cherchait une échappatoire, mais le regard impassible de l’homme en noir détruisit ses maigres espoirs et il suivit une fois de plus docilement celui qui allait l’arracher à son pays.

    « Tous les voyageurs du vol CTS 1103 en provenance de Sapporo et pour destination finale Paris, en correspondance avec l’aéroport de Rome, sont priés d’enregistrer leurs bagages rapidement. L’avion fera escale dans une demi-heure. »

    Riccardo regarda les panneaux d’affichage de l’aéroport changer le temps d’attente une nouvelle fois, et leur avion passa de quarante-cinq minutes à une demi-heure comme indiqué. Il laissa ses hommes se charger des billets et des bagages pendant qu’il allait s’assoir sur l’un des nombreux sièges d’attente. Tsuna hésita à le suivre, mais il vint finalement s’assoir à côté de lui, gardant les yeux rivés sur ses chaussures qu’il trouvait très belles aujourd’hui ! Elles brillaient, la vieille dame de la cuisine les avait lavées ? Oh, tiens : une mouche venait de se poser sur son pied et elle regardait son reflet.

    Riccardo jeta un regard en coin à l’enfant assis à ses côtés. Il prit le temps pour la première fois le temps de regarder sa charge : de grands yeux caramels innocents mais étrangement profonds, comme s’il avait vécu des choses qui n’étaient pas de son âge, des cheveux bruns en bataille résistant aux lois fondamentales de la gravitation, un visage rond et incroyablement triste en ce moment, ainsi qu’un petit corps et une petite taille pour son âge dans des vêtements beaucoup trop grands pour lui, cachant jusqu’à ses mains, donnant l’impression d’être encore plus fragile qu’il ne l’était sûrement. Il retrouvait dans ses traits doux le visage de Nana, la femme d’Iemitsu, portée disparue avec son mari depuis huit ans, jusqu’à il y a deux ans où leurs deux corps mutilés furent retrouvés. Mais Riccardo avait beau ne se souvenir que vaguement du couple, il ne voyait aucune ressemblance entre Iemitsu et Tsunayoshi. Même leurs deux caractères étaient radicalement différents.

    L’homme se rendit soudain compte de ce qu’il disait : il ne pouvait pas se baser sur l’attitude de cet enfant pour le moment, il était en train de l’emmener loin de tout ce que représentait son monde. C’était tout à fait normal qu’il fasse cette tête d’enterrement… Riccardo soupira silencieusement, si cela n’avait tenu qu’à lui il l’aurait laissé là-bas sans soucis, mais sa conscience aurait sûrement fini par le tirailler d’abandonner ainsi des problèmes à cet avocat qui n’avait rien demandé et qui n’avait eu que la malchance de devenir ami avec Iemitsu Sawada. Le mafieux regarda une nouvelle fois Tsuna, mais finit par se détourner : il ne savait pas quoi faire, ni quoi dire dans ce genre de moment, à un enfant qui plus est. Son propre fils s’était toujours montré fort, autonome et indépendant. Il n’avait jamais eu besoin de le consoler ou de le réconforter, juste le punir quand il commençait à faire n’importe quoi.

    « Le vol en provenance d’Hokkaido, et en direction de Paris entre en piste, tous les voyageurs… »

    Riccardo se leva de son siège et il vit ses hommes revenir, ayant fait des coudes dans la file pour passer en priorité et s’occuper de toutes les formalités juste à temps. Le mouvement de son nouveau tuteur fit relever la tête à Tsuna et il sursauta en voyant une main tendue vers lui. Le mafieux avait décidé que c’était la seule chose qu’il pouvait faire pour cet enfant, et à sa grande surprise, le brun se releva mais ne prit pas sa main, reculant de quelques pas, serrant son trésor contre son torse et baissant les yeux en rentrant la tête dans les épaules. Il semblait vraiment effrayé par Riccardo, ce qui était le cas : s’il savait que l’homme protégeait son Kyo-chan en l’emmenant, Tsuna ne le trouvait pas moins inquiétant et le craignait de tout son être. Il préférait ne pas avoir trop de contacts physique avec lui plus que nécessaire.

    Les hommes en costume noirs entourèrent Riccardo et Tsuna et les suivirent jusqu’au moment où ils furent tous installés. Le boss mafieux avait exigé que l’entièreté de la première classe lui soit réservé tandis qu’une partie de ses hommes faisait le guet devant le passage, vérifiant tout ce qui entrait et sortait de l’endroit où leur boss se reposait. Tsuna avait été installé près du hublot et il était plutôt ignoré du reste du personnel, principalement féminin. Ces dernières étaient bien trop occupées à draguer presqu’ouvertement l’italien, qui malgré son caractère lugubre et ses regards peu engageant faisait tourner bon nombre de têtes. Tsuna se contentait d’attendre sagement qu’ils arrivent, n’arrivant pas à apprécier le paysage, ni à avoir peur de l’altitude de l’avion, bien trop déprimé par son départ. Il finit par s’endormir d’épuisement au bout de deux heures, serrant sa boite à trésors contre son cœur.

    Riccardo perçut la respiration profonde et plus calme de l’enfant et il ne put s’empêcher de sourire un peu en le voyant endormi, la bouche ouverte, la tête se penchant d’avant en arrière, comme un état de semi-conscience. Somme toute, il se sentait vraiment mal d’emporter cet enfant loin de chez lui aussi brutalement. Venait-il d’être attendri par ce gamin en seulement quelques heures ? Apparemment oui. Ce petit enfant devait posséder un bien étrange pouvoir pour l’avoir fait tomber aussi rapidement sous son charme, il n’était pourtant pas connu pour avoir un grand cœur…

    Il se leva de son siège et fit légèrement basculer celui de Tsuna, avant de le couvrir d’une couverture, sous les yeux surpris de ses hommes. Riccardo décida même de rester sur le siège voisin, passant une main dans les cheveux bruns de son nouveau « fils ». Celui-ci se tourna dans sa direction et essaya de se rapprocher de cette main chaude. Riccardo ne pouvait s’empêcher d’être attendri devant l’air bienheureux qu’il affichait, jusqu’à qu’il entende le chuchotement à peine soufflé de l’enfant :

    « Maman… »

    Dans d’autres circonstances il aurait été vexé d’avoir été confondu avec une femme, mais il se sentit au contraire mal à l’aise : Tsuna avait perdu ses parents du jour au lendemain, les deux d’un coup, et il se retrouvait tout aussi brutalement à quitter sa ville natale et son pays parce qu’un adulte en avait décidé ainsi. Il l’enroula dans la couverture et le souleva pour le prendre contre lui, regardant avec un léger sourire l’enfant s’accrocher à ses vêtements et se blottir contre lui. Riccardo se laissa aller pour une fois et ferma les yeux à son tour, sa tête penchant vers le visage de Tsuna pour s’endormir le temps de quelques heures.

    Certain de ses hommes eurent un sourire attendri devant le tableau que leur offrait leur boss. Jamais ils ne l’avaient vu aussi gentil avec quelqu’un et même avec des enfants. Ce gamin tout droit sorti de nulle part allait sûrement chambouler pas mal de choses au manoir.

    oOo

    Un lion tournait en rond dans sa cage et les personnes autour préféraient s’éloigner, redoutant sa colère. Ce lion n’était autre que Xanxus Vongola, 14 ans passé, fils unique de Riccardo Vongola, le Vongola Secondo. Et sa cage était une malheureuse pièce dans laquelle il faisait les cents pas depuis plusieurs heures. Il venait de rentrer de l’école et quelqu’un avait eu la « gentillesse » de lui dire que son père était partit au Japon alors qu’il le cherchait plutôt bruyamment. D’après cette même personne terrorisée qui était miraculeusement encore en vie – ses collègues ne le regardaient plus de la manière désormais ! – son père avait été appelé par un avocat japonais qui avait exigé qu’il vienne immédiatement le voir.

    Et attendant, c’était la panique au manoir : Xanxus avait déjà entendu de certains domestiques que son père avait fui à cause de la menace d’une famille ennemie – eux étaient déjà enterrés par contre. Et Riccardo qui n’avait donné aucune nouvelle ! Ces hommes les plus fidèles étaient sincèrement inquiets, les autres se demandaient simplement ce qu’ils allaient devenir. Xanxus, lui, était sur les nerfs, depuis quand son père était aussi irresponsable ?! Il allait lui remonter les bretelles dès qu’il serait rentré. Alors qu’il se réconfortait de nouveau dans cette idée – c’était déjà la septième fois qu’il s’en faisait la réflexion – et avant qu’il ne recommence à tourner en rond dans sa cage, la porte s’ouvrit sur les gardes du corps personnels de son père !

    « Putain, le vieux ! Où t’étais passé ?! Sans rien dire en plus !! » Hurla Xanxus en se jetant sur son père.

    « Hii ! » Retentit une petite voix craintive face à l’explosion de colère de l’adolescent.

    « Xanxus, laisse-moi te présenter ton nouveau petit frère. Tsunayoshi, voici Xanxus, ton grand frère dorénavant. » Décréta Riccardo d’une voix qui ne tolérait aucune remarque.

    L’adolescent en entendant ces mots baissa ses yeux vers les bras de son père qui ne tenait aucun bébé dans les bras. Puis son regard continua plus bas et tomba sur un petit garçon qui n’avait même pas sept ans, aux grands yeux caramels craintifs et qui semblait vouloir s’enfuir loin de lui et loin de Riccardo aussi.

    « C’est une blague… ? » Souffla Xanxus en tournant son regard vers son père.

    A suivre…

    °0o0°

    Voilà, l’histoire commence vraiment. La situation de Tsuna dans sa nouvelle famille se mettra en place sur plusieurs chapitres, et après ce sera la surprise. A savoir que l’histoire est vraiment très différente du scénario original ! Rien qu’avec la présence de Riccardo !

    Laissez-moi une petite review pour me donner votre avis ;)

    Prochain chapitre : « Tsuna regardait d'un œil appeuré les deux adultes face à lui se faire face. Une dame en uniforme occidental de domestique avait déboulée sans prévenir, suivit plus calmement par Riccardo. En voyant l'une furieuse et l'autre apparemment irrité, le brun paniqua : il n'avait fait aucune bêtise à sa connaissance... »

    PS : Concernant les autres fictions en cours, elles ne sont pas abandonnées, mais j’ai besoin d’écrire sur les idées que j’ai en ce moment par qu’en ce moment, c’est le bouchon dans le périphérique de mes idées.

     

     

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