• Disclaimer : Tadatoshi Fujimaki possède Kuroko no Basket et ses personnages

    Rating : K+

    Genre : Romance / Supernatural

    Univers : Semi-UA, avec Akashi à Teiko et capitaine de la Génération des Miracles, mais avec un passé différent et un Kuroko à chercher

    Pairing : Kuroko x Akashi

    Evénement : En attendant le Troisième Arc de « Dans Chaque ami… » je vous les avais promis, vous avez voté pour vos couples préférés et nous enchainons sur…

    Comment suivre l'actualité ?

    Comme vous avez dû le remarquer, le titre de l’OS est précédé de l’indication suivante : « Août en Fête » c’est un repère pour vous permettre de retrouver tous les autres One Shot concernés par le gros cadeau que je vous fais pendant ces trois semaines d’Août !

    De plus, je vais dédier un tag à l'événement ainsi qu'un menu dans l'en-tête, pour pourrez donc voir les différents OS postés chaque jour grâce à ses deux méthodes, le tag étant, tout naturellement "aout en fete"

    °0o0°

    Créature - Partie 1

    Akashi avait toujours eu l'impression qu'il lui manquait quelque chose. Ce manque était apparu peu après avoir déménagé de Kyoto. Pourtant c'est à partir de ce moment qu'il avait tout obtenu : un statut, une réputation, un poste, une équipe, le pouvoir absolu. Et malgré tout ça, il avait l'impression qu'il n'avait toujours pas obtenu ce qu'il cherchait désespérément. Pendant un temps, il pensa comme Aomine qu'il lui fallait quelqu'un pour lui tenir tête, mais il avait trouvé cette personne dans l'ancien capitaine de Teiko, Nijimura et cela n'avait rien changé. Il s'étonna lui-même de penser peut-être qu'il lui fallait quelque chose ou quelqu'un en qui croire, comme Midorima, mais il avait vite chassé cette idée, il est maître de son propre destin. Murasakibara lui avait dit qu'il manquait de sucre et que c'était la raison du vide qu'il ressentait, c'était en fait son ventre qui réclamait des bonbons et des gâteaux, en réponse, il l'avait privé de ses friandises pendant une semaine.

    Kise avait rigolé qu'il lui manquait alors une petite-amie et qu'en avoir une le comblerait ! D'un point de vue théorique, ce fut le blond qui fut le plus proche de la bonne réponse. Mais il n'avait besoin de personne pour le combler. Il se satisfait déjà avec les résultats qu'il obtenait de ses nombreux efforts. Il n'avait pas besoin d'une compagne qui ne serait finalement qu'une gêne pour lui. Il avait fini par supposer qu'il avait dû oublier quelque chose à Kyoto, un souvenir peut-être important ou un objet qu'il avait toujours eu avec lui et qui laissait aujourd'hui une sensation de vide. C'était de toute manière la seule explication réelle et possible avec lui. C'est pour cela qu'il décida qu'au Golden Week, il retournait chez lui pour enfin mettre un terme à cette gêne.

    Il n'aurait jamais pensé qu'il rencontrerait un être surnaturel…

    oOoOoOo

    Akashi descendit de la voiture, remerciant son chauffeur d'un hochement de la tête. Il chercha dans ses poches, les clés de la magnifique demeure. Ses parents étaient une fois de plus en déplacement et il n'avait prévenu personne de son retour. De toute manière, ce n'était le temps que de quelques jours, inutile d'avoir des domestiques dans les pattes. Il saurait parfaitement se débrouiller tout seul, comme il le faisait à l'internat de Teiko. La maison japonaise qui se tenait désormais devant lui n'éveillait aucun sentiment de nostalgie en lui. Il avait juste grandit ici, un Akashi n'avait pas à être attaché à de simples objets matériels. C'était d'ailleurs aussi pour cette raison qu'il n'avait prévenu personne de son retour : il ne savait pas ce qu'il cherchait, mais il n'acceptait pas que cela le perturbe à ce point.

    Il commença par aérer un peu la grande bâtisse, car même s'il n'allait pas y rester longtemps, il n'était pas question qu'il dorme et mange dans la poussière ou dans des pièces à l'odeur de renfermé. Il passa la matinée à ouvrir les cloisons de bois et de papiers des pièces qui donnaient directement sur l'extérieur. Elles seraient suffisantes pour son confort. A midi, il se prépara un repas traditionnel avec ce qu'il trouva dans le cellier - dont il avait également la clé. Après quoi, il commença enfin ses recherches. Tout naturellement, il commença d'abord par fouiller sa chambre. Mais à l'image de celle de l'internat, il n'y avait aucun objet personnel qui trainait, aucun signe distinctif qui pourrait faire comprendre quel genre de personne peut bien être Akashi Seijuuro. Sa commode contenait seulement des vêtements. Son armoire également. Son bureau était vide, pas de babioles, pas de photos, rien. Comme on pouvait s'y attendre du futur chef de la famille Akashi.

    Son exploration le mena ensuite à la bibliothèque, mais il ne trouva aucun livre qui aurait pu ainsi créer un tel manque. Il continua par des endroits où enfant, il aurait pu cacher des trésors, mais chacune de ces cachettes potentielles étaient vides. Quelque part cela le rassurait de voir qu'il ne souffrait pas d'amnésie, puisque c'était déjà ainsi dans ses souvenirs, et en même temps il se sentait frustré de ne rien trouver et de toujours ressentir ce vide. Il devait absolument mettre la main sur ce qui provoquait une telle réaction en lui et y mettre un terme définitif !

    Pendant deux jours entiers, il chercha, retournant le moindre coussin, tous les meubles furent déplacés, toutes les pièces fouillées, toutes les cachettes mises à jour. Au bout de ce laps de temps, il pouvait affirmer – si ce n'était pas le cas avant – qu'il connaissait cette maison sur le bout des doigts. Et toujours rien ! Il sentait la colère poindre en lui, mais un Akashi ne peut pas perdre son sang-froid aussi facilement. Abandonnant donc son dîner, il partit faire un tour pour reprendre contenance. Cela n'avait rien à voir avec le fait d'être en public ou non : un Akashi doit toujours se maîtriser, peu importe la situation et peu importe avec qui il se trouve, sinon il ne mériterait pas son nom !

    Alors qu'il marchait un petit sentier de terre battue, il se remémora les moments qu'il pouvait passer dans la forêt du domaine, sous un arbre pour lire ou pour tout simplement faire une sieste. Il n'était pas autorisé à côtoyer d'enfants, il devait donc s'occuper comme il pouvait entre ses différentes leçons et ses devoirs. Son passe-temps favori fut pendant un temps de parcourir la forêt pour y découvrir de merveilleux paysage, jusqu'au jour où son père lui interdit d'y revenir. Aujourd'hui il n'était pas là et ce qu'il ne saurait jamais ne pourrait pas lui faire de mal. Akashi tenta de se souvenir de quelques chemins qu'il empruntait à l'époque, notamment l'un d'eux, très vif dans sa mémoire et pourtant ce qui se trouvait au bout était flou dans son esprit, comme si quelqu'un ou lui-même avait essayé de l'effacer de son esprit…

    Pourtant il se rappela vite à l'ordre quand il tomba sur un vieil entrepôt : il avait naturellement dû chasser ce souvenir superflu de sa mémoire, car il était juste inutile. Un tel bâtiment pourrait éventuellement l'intéresser aujourd'hui, mais pas ce lui enfant qui préférait monter aux arbres pour s'émerveiller de la vue. Il fut néanmoins tenté d'y entrer, pour au moins voir ce qu'il pouvait renfermer. Au moment où il posa sa main sur la porte de pierre, un souvenir confus et imprécis se remémora à lui plutôt brutalement : son père sortant de l'entrepôt, le giflant alors qu'il voulait y retourner, ordonnant à des personnes de l'emmener, la bâtisse s'éloignant, lui pleurant et une mélodieuse et déchirante plainte s'élevant dans l'air…

    Une fois que les images s'estompèrent, Akashi se redressa, lâchant sa tête qui avait arrêtée de le faire souffrir et il fronça les sourcils. Qu'est-ce que son père avait caché dans cet endroit ? Que voulait-il qu'il ne voit pas ? La curiosité était un vilain défaut, mais on lui avait toujours appris que malgré cela, un Akashi qui est curieux, et est un Akashi qui peut avoir un avantage sur ses ennemis. Dire qu'il considérait son père comme un ennemi – son ennemi – n'était pas tout à fait correct, cependant il préférait mettre toutes les chances de son côté, quitte à déterrer d'horribles secrets de famille, si jamais son géniteur se retournait contre lui – ce qu'Akashi Senior était tout à fait capable de faire dans le seul but de le tester.

    C'est donc avec cette détermination nouvelle et quelque part malsaine, qu'il ouvrit les portes de l'entrepôt. Les fenêtres devaient être fermées, car le bâtiment était plongé dans les ténèbres. Il n'avait pas de temps à perdre, car s'il ne trouvait pas ce qu'il cherchait ici, il faudrait qu'il continu à chercher et il ne savait plus où mener son enquête à vrai dire. Il aperçut une chandelle à bougie ancienne près de la porte et l'alluma. Il y avait beaucoup de documents et papiers qui trainaient dans les étagères. Certains semblaient extrêmement vieux et d'autres beaucoup plus récents. Mais tous étaient frappés du même sceau que Seijuuro n'avait jamais vu… Cela ressemblait aux sceaux royaux de la Période Féodale Chûsei. L'adolescent les reposa, enregistra ses informations dans un coin de son esprit. Apparemment il aurait beaucoup de choses à apprendre lorsqu'il reprendrait les rênes de la Famille, mais il avait bien l'intention de commencer à en découvrir un maximum avant.

    Il continua d'avancer, jusqu'à tomber sur un grand bureau de chêne. Il était vieux et usé. Akashi discerna une date sur le bord, « 1863 » il ne savait pas qu'il y avait de tels trésors dans la famille. Le fauteuil était également d'une belle manufacture et il se demandait pourquoi tout cela vieillissait sans soins dans cet entrepôt. Mais il se reprit cependant puisqu'aucun gramme de poussière ne reposait ni sur les meubles ni sur les papiers. On venait donc souvent faire le ménage ici, mais alors pourquoi s'embêter à laisser tout ça ici si c'était si important ? Akashi sentait le mal de tête poindre. Il se doutait qu'il trouverait ses réponses s'il prenait le temps de lire ses documents, mais une chose à la fois, ce n'était pas pour cela qu'il avait fait ce voyage de trois heures en train rapide. Il avait devait d'abord trouver ce qui lui manquait à Kyoto pour trouver un moyen de se débarrasser de ce vide qui grandissait toujours un peu plus chaque jour.

    Il tomba soudain sur une trappe qui se voulait bien cachée, mais qu'il sentit parfaitement sous le tapis. Curieux, il poussa la tapisserie et souleva la trappe. Bizarre, il y avait un cadenas, mais celui-ci était ouvert… C'était étrange… Et puis une fumée bleue et or semblait sortir d'entre les lattes de bois. Il hésita finalement à l'ouvrir… Mais un Akashi n'a peur de rien ! Il ouvrit le panneau de bois et il sursauta quand la fumée s'enroula brusquement autour de ses pieds et monta jusqu'à ses chevilles. De nouveau, il n'était plus sûr de vouloir descendre… Mais un sifflement se fit entendre et il alla à l'encontre de ses instincts qui lui soufflaient plutôt de repartir.

    En bas, des barres d'encens brûlaient, rendant l'air affreusement lourd et même étouffant. Sa tête lui tournait et il fut tenté d'éteindre les bâtonnets. Mais s'il faisait ça, son père apprendrait qu'il était venu en ses lieux. Il allait devoir faire avec. Il porta un mouchoir devant sa bouche néanmoins, pour ne trop respirer de cette fumée nuisible et hallucinogène. Comment pouvait-il affirmer qu'il s'agissait d'une substance chimique psychotrope qui induisait des phantasmes ? Comment les bougies pourraient s'allumer par elles-mêmes dans ce cas ? Il n'y avait pas de détecteur au sol et même s'il n'y en avait pas, il s'agissait de vraies bougies, pas d'un système électrique. Il continua pourtant à avancer jusqu'au bout de ce long couloir pendant de longues minutes et plus d'une fois, l'idée de rebrousser chemin l'effleura. Mais à chaque fois il faisait un pas de plus, son cœur le poussant à continuer.

    Il finit par arriver dans une salle haut de plafond – il n'avait pas remarqué que le couloir était en pente – et quasiment vide. Il y avait de nouveau de l'encens qui brûlait sur des petits tabourets, des bougies sur des bougeoirs accrochés aux murs, et puis un autel au fond de la pièce, avec quelque chose d'autre caché par un rideau noir. Akashi sentit quelque chose tomber sur son visage et leva les yeux au plafond pour découvrir avec stupéfaction d'innombrables mues séchant accrochées. Elles semblaient toutes provenir du même serpent et celui-ci mesurait entre un et deux mètres de long. Pourquoi son père les conservait-elles ? Elles n'avaient aucune valeur.

    Il tendit la main pour s'en saisir d'une et l'observa de plus près. Alors qu'une mue normale serait d'une couleur claire, pâle, transparente, celle-ci était d'un bleu singulier : la mue était majoritairement bleue turquin, mais elle avait également de très beau reflets bleus aciers. Il était assez surpris de ça : il avait toujours lu que les mues étaient beiges ou jaunes, peu importe la couleur de ses écailles. Etait-ce des fausses ? Ou avaient-elles été teintes pour être utilisées plus tard pour des vêtements ou des accessoires en peau de serpent ? La Famille ne possédait pas de part dans les industries de la mode. Une demande exceptionnelle de sa mère ? Il en doutait fort. Alors… Pourquoi ? Il décida finalement d'en décrocher une deuxième et il plia soigneusement pour les ranger dans une pochette qu'il avait toujours sur lui – il y avait notamment ces ciseaux adorés.

    Puis, il avisa enfin le drap noir qui recouvrait il ne savait quoi derrière l'autel. Akashi resta un instant devant elle, se demandant s'il était prudent de faire ça… Il avait entendu de nombreuses histoires où ce genre de choses finissaient toujours mal… Non pas qu'il croyait aux sciences de l'occulte ! Mais il préférait se méfier. Pourtant un sifflement retentissant doucement dans la pièce, l'empêcha de faire marche arrière… L'idée que ce que ce drap cachait, soit le serpent dont il venait de subtiliser deux mues, fit son chemin et il décida de faire glisser le tissu, révélant une gigantesque cage encastrée dans le mur. Elle semblait descendre jusqu'au sol et un épais tronc grimpait, se frayant même un chemin entre les barreaux pour les branches – il semblerait que ce soit un arbuste directement planté dans la terre du sol – sur des plateformes, des pierres chauffantes naturelles étaient installées et Akashi s'attendait à y voir le serpent qui possédait une si belle mue, mais il était introuvable. Il remarqua une autre plateforme vide juste sous son nez, à la hauteur de son visage, comme si ce n'était pas un hasard… Et devant, il y avait une porte – la seule – qui permettait d'ouvrir la cage. En fait, le rouge avait l'impression que tout avait construit autour de l'arbre centrale.

    Il scruta l'ombre des feuillages à la recherche du serpent, essayant d'imaginer à quoi il pouvait bien ressembler. Inconsciemment il porta sa main à sa tache de naissance à l'arrière de son oreille droite. Sa mère avait toujours l'air mal à l'aise quand il en parlait et au fil du temps il s'était mis à ne plus aborder le sujet, mais il avait toujours cette agréable sensation de bien-être quand il la touchait, il lui arrivait même d'oublier ce manque qui pourtant était plus profond que ce qu'il voulait croire. Soudain, devint ses yeux, un mouvement. Il se reconcentra sur la cage et ce qu'il se passait à l'intérieur, s'approchant plus près. Délicatement et lentement, un magnifique et splendide Dendrelaphis bleu azur, se posa sur la plateforme devant lui et releva la tête à la manière des cobras. Akashi fut captivé par ses yeux jaunes mais s'étonna surtout de sa taille, il était bien plus gros qu'un autre serpent de son espèce…

    « Ouvre le loquet. »

    L'adolescent sursauta en entendant cette voix retentir dans sa tête, lui rappelant une situation similaire, quand il n'était alors qu'un enfant… Il avait l'impression d'être déjà venu ici… Qu'il avait déjà vu ce Serpent… Lentement, sa main se leva et fit lentement glisser la sûreté et ouvrit enfin la petite porte. Tout d'abord rien ne se passa, jusqu'à ce que le saurien se jette brusquement sur lui. De surprise, Akashi recula et trébucha, tombant à terre et trop occupé à surveiller les actes de ce Serpent qui pouvait s'avérer mortel, le rouge ne remarqua pas des parchemins placer aux quatre coins de la cage, noircirent et se décomposer pour définitivement disparaitre. A la place, il avait les yeux rivés sur le reptile qui s'enroulait autour de ses bras.

    « J'ai compris que si je veux rester avec toi Seijuuro, je dois être comme toi. »

    Soufflait une voix douce et mélodieuse dans son esprit. Il ne savait pas d'où elle venait, mais elle lui serrait le cœur et le temps d'un clignement d'yeux, le calme qui s'était insinué dans ses sens, fut chassé pour un inattendu effarement ! A la place du Serpent, ce tenait maintenant un humain ! Quoi qu'avec ses cheveux bleus, ses yeux d'une couleur céruléenne, ses ongles griffus, ses incisives trop longues pour que cela soit normal, et les écailles bleues qu'il pouvait encore discerner sur le bas de son corps, ses mains ou au coin de ses yeux… Non, il n'avait même pas une apparence humaine. Et pourtant, lorsque… Cette chose leva sa main jusqu'à son oreille droite et qu'il caresse la tâche naissance derrière son oreille, quelque chose sembla s'ouvrir dans son cœur…

    « Jeune maître ? Où êtes-vous ? Le Maître vous cherche ! » Criait une domestique en marchant dans la petite forêt qui bordait la grande maison japonaise de la famille Akashi, et qui leur appartenait aussi.

    Celui que l'on appelait était perché sur un arbre, bien à l'abri derrière le feuillage dense. Mais il refusa tout simplement de descendre. Non pas cette fois. C'était une fois de trop pour l'enfant. Il en avait plus qu'assez que son Père lui dicte le moindre de ses mouvements. Il était assez grand pour commencer à faire ses propres expériences. Et cela commencerait par cette cachette secrète où se rendait toujours son père ! Il lui avait demandé une fois ce qu'il faisait en bas. Le patriarche fut surpris ce jour-là, que son fils l'ait surpris, mais il lui avait expliqué qu'il allait voir quelqu'un qui lui sifflait l'avenir. Seijuuro avait été surpris du terme employé, mais il avait accepté cette réponse, et son père lui demanda alors de ne jamais se rendre dans cette pièce, seul.

    Il se sentait désormais en âge de briser cette promesse. C'est ainsi qu'il fit la connaissance du beau Serpent bleu aux yeux d'or, capable de voir l'avenir. Il avait appris à parler la même langue que lui et l'entendre lui parler par télépathie. Seijuuro lui avait posé tellement de questions à son sujet : comment faisait-il pour connaître le futur ? Pourquoi ses mues étaient-elles accrochées au plafond ? Pourquoi était-il enfermé ? Et le Serpent lui avait à chaque fois répondu. Et si le jeune enfant n'avait jamais compris les explications qu'on lui donnait pour la première question, il avait été surpris d'apprendre que cette peau bleue séchée pouvait provoquer un miracle – le Serpent lui avait d'ailleurs promis de lui offrir sa prochaine peau – et surtout que sa famille en possédait autant, ils pourraient facilement construire un royaume avec tout ça ! Le Serpent avait rigolé en lui avouant que les Akashi avaient essayés à une époque, mais ils n'étaient pas les seuls à posséder des miracles dans leurs sous-sols et ils avaient échoués, cependant ils possédaient désormais un tout autre empire qui leur correspondait bien mieux et qui utilisait à leur justesse son pouvoir.

    « Le sceau que tu as vu sur les papiers de ton père date de cette époque où les Akashi on réussir à se tenir au sommet pendant un cours laps de temps. »

    « Tous ces papiers… Alors ce sont tes prédictions ? »

    « Oui, je suis ici depuis plusieurs centaines d'années. »

    « Tellement longtemps ? Tout seul ? »

    « Eh bien oui, les dirigeants de ta famille ne veulent rien à voir à faire avec moi en dehors de mes prédictions. »

    « Pourquoi ? »

    « Retiens bien ça Seijuuro, je ne suis pas un simple reptile. Je possède des pouvoirs qui dépassent ton entendement et les malédictions ne me sont pas inconnues. »

    « Alors pourquoi parles-tu avec moi si c'est le cas ? »

    « Parce que tu me plais jeune Akashi. »

    « Ouvre le loquet Seijuuro. »

    L'enfant déverrouilla la cage sans crainte, et rigola quand le Serpent s'enroula autour de son bras. C'était la première fois qu'ils se touchaient directement, sans que des barreaux ne les séparent, mais Seijuuro n'était pas du tout effrayé, il était le fils de son père après tout et il connaissait son ami le reptile. Il le regarda monter sur son bras et se pencher à son oreille.

    « Tu m'avais dit l'autre jour, que tu voulais voir l'avenir toi-aussi, ça t'intéresse toujours ? »

    « Oui ! »

    Le Serpent siffla de contentement et mordit son oreille droite. Une marque d'écailles apparut et commença à s'étendre sur sa peau. Il sentait une douce chaleur se répandre en lui et son sang se glaça lentement, sa langue se fendit en deux en son bout et ses yeux rouges devinrent lentement jaunes, tandis que ses pupilles se fendaient en deux. Il leva une main et vit qu'elle virait doucement au rouge et que des écailles apparaissaient déjà dans ses paumes. Il sentait la transformation s'opérer doucement mais sûrement en Serpent. Il allait bientôt rejoindre son ami !

    Mais un sifflement strident et la douce chaleur du serpent disparaissant, l'effraya. Son père venait d'arriver et avait violemment refermé la porte de la cage sur le corps à moitié sortit du Serpent bleu. Celui avait exprimé sa douleur et il était subitement retourné dans sa prison de fer, stoppant en plein milieu la transformation de son ami. Il était immédiatement allé se terrer au fond de sa cage, derrière l'autel. Le patriarche Akashi avait regardé avec soulagement son fils redevenir normal, malgré sa souffrance évidente. Il s'était alors dépêché de le sortir de là et de l'emmener loin de l'entrepôt. Seijuuro tenta d'échapper aux mains de son père, mais une puissante gifle l'envoya s'écrouler quelques mètres plus loin.

    « Je t'interdis de revenir ici Seijuuro ! » Avait hurlé son paternel, rouge de colère. « Ramenez-le à la maison immédiatement ! » Avait-il ensuite ordonné à des domestiques.

    Seijuuro s'était débattu et il avait même redoublé d'efforts en entendant une plainte mélodieuse et déchirante s'élever de l'entrepôt quand son père y entra une nouvelle fois et referma les portes derrière lui.

    « Serpent… » Souffla Seijuuro en caressant la joue de l'ami qu'il avait retrouvé. « Tu ne veux plus faire de moi ton compagnon ? »

    Quelques semaines après avoir été enfermé dans sa chambre sur ordre de son père et voyant que son fils ne changeait pas d'avis, l'adulte avait fait appel à des spécialistes pour lui effacer la mémoire de tout ce qui avait pu se produire avec le Serpent bleu. La seule trace qu'il avait gardée de son ancien compagnon fut la marque derrière son oreille droite. Quelques mois plus tard, il intégrait Teiko et quittait Kyoto et les terres où son ami reposait.

    Akashi s'étonna ne pas entendre de réponses, mais il croisa son regard céruléen et il vit sa réponse. C'était au contraire pour ne plus le quitter qu'il avait changé d'apparence. Mais en ce moment, il ne devait pas être plus débrouillard qu'un nouveau-né : incapable sûrement de tenir sur ses deux jambes, de parler ou d'utiliser son corps d'homme. Seijuuro l'aida à se relever et une fois que le bleuté arrêta de trembler sur ses deux jambes, il enleva son haori et l'enfila à son Serpent avant de lentement le mener vers la sortie, à son rythme.

    oOoOoOo

    Akashi venait de finir son entraînement quotidien avec l'équipe de Baseball dont il était désormais le capitaine. Il se posa un instant sur l'un des bancs qui étaient placés un peu partout autour des terrains pour permettre aux joueurs de se reposer. Cependant, à cette heure de la soirée, il ne restait plus que l'équipe principale, ainsi qu'un étrange visiteur que les joueurs de la Génération des Miracles, avaient appris à voir constamment aux côtés de leur capitaine. Cet adolescent aux cheveux bleus clairs et aux yeux céruléens était apparu du jour au lendemain et Seijuuro l'avait décrété sous sa protection. Même avec Murasakibara, qu'il connaissait depuis très longtemps, jamais le rouge n'avait eu pareil comportement. Naturellement, tout le monde s'était posé des questions, mais jamais on ne leur avait répondu.

    Midorima avait avancé la thèse qu'il s'agissait peut-être d'un membre de sa famille. Aomine ne s'y était qu'à moitié intéressé car en plus de ne pas avoir de poitrine, l'adolescent qui suivait constamment leur capitaine ne semblait pas captivé par le Basket. Murasakibara avait dit entre deux chips, qu'ils se connaissaient sans doute depuis plus longtemps. Et Kise lui, avait rigolé comme quoi que s'était peut-être sa fiancée et qu'en fait, l'adolescent était une adolescente.

    « Seijuuro, tes amis me regardent bizarrement. » Souffla le Serpent humain en tendant une serviette à son interlocuteur qui le remercia.

    Dans la salle, tout le monde retint son souffle : personne n'appelait le terrible Akashi par son prénom, celui-ci ne remerciait jamais personne et c'était la première fois qu'il entendait l'adolescent aux cheveux bleus clairs parler ! Comme le laissait penser son apparence fragile, il avait une voix douce et savoureuse, mais légèrement monotone et sans sentiments. Evidemment, c'était seulement le cas pour ceux qui était incapable de lire dans ses yeux tous les sentiments qui le traversaient. Et en ce moment, il n'éprouvait que de la curiosité pour ces humains si grands, qui pouvaient toutes ses choses fantastiques avec ce ballon orange.

    « Ne t'occupe pas d'eux Tetsuya, ils ne sont pas importants. » Sourit le capitaine narquoisement en voyant les visages outrés de ses équipiers. « De tout manière, tu ne dois regarder que moi, n'est-ce pas, Tetsuya ? »

    Il fit rouler son nom comme un bonbon sur sa langue. Le Serpent n'avait jamais eu de prénom, alors Seijuuro s'était donné la liberté de lui en trouver un lui-même : « magnifique » c'est ainsi qu'il l'avait trouvé à chacune de leurs « premières rencontres » alors ce prénom ne pouvait pas mieux lui aller.

    « Je sais Seijuuro. »

    Les adolescents encore présents dans le grand gymnase vide, suivaient tout ce qu'ils se disaient avec plus ou moins d'attention. A leurs yeux, ce Tetsuya était un véritable mystère qui semblait vouloir être brisé. Et pas seulement à cause de sa relation exceptionnelle avec le rouge, car en plus il avait quelque chose d'énigmatique qui se dégageait de lui. Seijuuro sembla se rendre compte de l'attention que tous portaient à son compagnon et il n'apprécia pas du tout ça ! Alors que son Tetsuya n'était encore qu'un Serpent, il n'acceptait déjà pas de le partager avec son père et il voulait être à ses côtés pour l'éternité. Mais maintenant qu'il entrait dans des normes humaines plus agréables, il se sentait jaloux et possessif à chaque fois que quelqu'un osait poser un regard avide, ou même curieux ou intéressé, sur le corps frêle et agile de son Serpent. Il attirait ce genre de regard de tout le monde, hommes ou femmes, célibataire ou couples, de tous les âges. Et si quelque part il était fier qu'un tel éclat de vénusté soit sien, il n'aimait pas que l'on regarde ainsi.

    Sa main vint se loger sur les hanches de Tetsuya et il le ramena contre lui, celui-ci se laissant faire. Il posa son front contre le sien et il lui ordonna, ses lèvres à quelques millimètres de les siennes :

    « Arrête de tous les exciter comme ça Tetsuya, c'est désagréable. »

    D'abord plongé dans l'incompréhension, un éclair de lucidité frappa le bleuté, qui porta sa main à la tâche de naissance – qui n'en était donc finalement pas une – derrière son oreille droite et murmura au fond de cette dernière :

    « N'échange pas les rôles Seijuuro. Tu es mon compagnon et non l'inverse. »

    Et alors que le rouge restait stupéfait par l'audace dont venait de faire preuve le jeune adolescent, Tetsuya s'autorisa un petit sourire supérieur qui fit chavirer son cœur et qui fit glapir Kise et Momoi qui les regardaient tous les deux, les joues en feu – allez savoir ce qu'ils chuchotaient entre eux, presqu'hystériques – tandis que Midorima, Aomine et Murasakibara avaient un intérêt tout renouvelé pour celui qui osait se dresser face à l'Akashi et le contredire. Celui-ci d'ailleurs ressentit un long frisson remonter dans sa colonne vertébrale quand il aperçut l'éclat doré que prirent les yeux de Tetsuya pendant un court instant, avec que le bleuté ne se penche vers lui pour l'embrasser.

    Akashi resta pétrifié par ce geste, plus par le fait que l'adolescent en connaisse le sens et qu'il est osé le faire en public, plutôt que par dégoût. Il se reprit et soupira – ce qui contrastait beaucoup avec le grand sourire qu'il affichait – en le voyant s'éloigner pour aller l'attendre à l'extérieur.

    Leur attitude légère et insouciante était peut-être mal venue en ces temps, en sachant que le patriarche de la famille Akashi devait les chercher partout, tout particulièrement Tetsuya qui détenait son avenir nécessaire aux développements de ses entreprises. Mais ils avaient non seulement l'avantage que l'adulte n'était pas au courant du passage de Seijuuro à la maison familiale, mais qu'en plus, il ne savait pas que le Serpent de sa Famille pouvait se transformer en humain. Ils pouvaient donc être tranquilles pour un long moment, le temps de flirter sûrement. Et c'est ce qu'ils faisaient régulièrement : Tetsuya découvrait l'amour humain, même si déjà il aimait Seijuuro, mais d'un amour de Serpent. Et si dans le fond c'était la même chose, la forme était bien différente : toutes les attentions que les humains s'échangeaient constamment pour se rappeler leur amour, les Serpents n'en n'avaient normalement pas besoin, alors il apprenait avec l'aide de son compagnon, comment prodiguer ses marques d'amours si caractéristiques des Hommes. Au détriment parfois des spectateurs de son « apprentissage ».

    oOoOoOo

    « C'est vraiment ce que tu veux Seijuuro ? »

    « Oui, je ne veux pas que mon père nous prenne par surprise. Je saurais mieux que toi où chercher. »

    « Comme tu voudras. » Tetsuya écarta les bras, l'invitant dans une embrassade. « Viens-là, je vais m'en occuper. Comme c'est la seconde fois, cela fera mal. » Le prévint-il avant qu'Akashi vienne se blottir contre son Serpent.

    Le rouge avait besoin de ce pouvoir pour les protéger, pour le garder auprès de lui. Car même si Tetsuya le possédait déjà, il était expérimenté comme humain. Il ne comprenait pas encore toujours comment ils fonctionnaient et quelque part c'était son point faible. Il serait donc là pour le combler, tandis que le bleuté comblait sa solitude. Il faut croire qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Le venin coula dans ses veines et cette fois, aucune transformation ne s'opéra puisque Tetsuya ne souhaitait pas le changer en Serpent, mais comme il l'avait prévenu, il eut l'impression de brûler de l'intérieur. Son compagnon le serra contre lui pour l'aider à passer ce mauvais moment.

    Quand enfin Seijuuro arrêta de lui briser les bras de sa poigne de fer, il se redressa lentement, encore pantelant et brûlant de fièvre. Le Serpent put observer l'œil doré de l'adolescent, qui avait remplacé l'un de ses yeux rouges. Ce serait pour toujours ainsi, sauf si le rouge se mettait à refuser ce pouvoir. Il s'amusait déjà d'imaginer la manière dont il expliquerait ce brusque changement de regard à son entourage. Il baisa son œil fermé et Seijuuro ne voulut pas s'en contenter et embrassa ardemment son compagnon qui se laissa emporter par sa fièvre, peut-être pas uniquement dû au poison et à son nouveau pouvoir…

    Ils allaient survivre ensemble. Ils n'auraient de toute manière, plus d'endroits où se réfugier ailleurs que l'un auprès de l'autre, ils n'étaient plus ni humains ni Serpents, entre deux espèces, entre deux mondes, ils étaient seulement des Créatures d'entre deux.

    FIN

    °0o0°

    Note de fin :

    Une histoire toute mignonne, un peu fluffy, avec du folklore, un peu de malheur et beaucoup de bonheur. On dirait un conte de fée ! lol

    Bref, les OS seront dans l'ordre suivant : ceux ayant le plus de votes sont publiés en premier et si plusieurs couples ont le même nombre de vote, cette fois c'est une affaire classement par ordre alphabétique. Je vous laisse donc et je vous revois pour le prochain OS.

    Je vous retrouve au Dixième OS !

    A bientôt !


    Informations OS événement :

    Le prochain OS est le n°10 mettant en scène le couple Tsuna x Byakuran du manga Katekyo Hitman Reborn! - pas encore publié -


    Réponses aux Reviews :

    Ah ? Il n'y a personne pour l'instant ? Dommage…

    Venez nombreux mettre des commentaires !

     

     

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