• Katekyo Hitman Reborn - Two Shot - Prothèse Partie 1/2

     

    Mot d’Ordre : Prothèse

    Définition : Aide technique destinée à remplacer en tout ou en partie un organe ou un membre.

    Univers : Semi-UA

    Pairing : Squalo x Tsuna

    (Hebihime a apposé sa patte sur le texte en le corrigeant)

    °0o0°

    Prothèse partie 1

    Tsunayoshi regardait tout autour de lui, son visage en une moue sceptique. Derrière lui, son père poussait son fauteuil en badinant comme il savait si bien le faire. Il essayait d’avoir l’air joyeux et détendu, mais s’il réussissait à tromper les personnes qu’ils pouvaient croiser, son fils voyait très bien sa tristesse à travers son masque. Il ne pouvait pas lui en vouloir, lui non plus n’osait plus se regarder dans un miroir depuis cet incident. Mais comment avait-il finit en Italie, bien loin de sa bonne vieille Namimori ? Ce n’était pas une histoire insolite : son père avait tout simplement réussi à lui trouver une place dans un hôpital italien qui était spécialisé dans la réalisation de prothèses. On disait que celles qu’ils mettaient au point dans cet établissement, n’avaient pas d’égales dans le monde.

    Toutefois Tsuna n’était ni assez riche, ni assez important pour espérer obtenir une de ses prothèses à la pointe de la technologie, c’est pour ça qu’il avait rendez-vous avec le département de recherches sur les prothèses. En somme, il allait servir de cobaye et en souffrir, mais il aurait le droit de garder la prothèse finale. Mais, il n’était pas le seul à vouloir bénéficier de cet avantage et pourtant la chance avait eu pitié de lui et on l’avait contacté pour devenir un rat de laboratoire. Les conditions de vie étaient simples et acceptables : il devait s’installer à l’hôpital et rester constamment joignable. Mais en dehors des séances prévues et des problèmes d’urgence, il serait libre de sortir où il voulait, c’était même recommandé pour savoir si la prothèse était employable pour une vie normale. Dans son cas cependant, il devrait suivre des séances de rééducation en plus.

    « Excusez-moi mademoiselle. » Demanda son père dans un italien parfait.

    « Oui ? » Gloussa la secrétaire sous le sourire charmeur du blond.

    « J’aimerais savoir où se trouve le département de développement P18 s’il vous plait. »

    « Bien sûr. Je vais vous y conduire. » Minauda-t-elle.

    Elle quitta son comptoir et son visage se crispa un moment lorsqu’elle croisa le regard de Tsunayoshi… C’est vrai qu’il n’était pas très beau à voir : il avait beaucoup maigri depuis l’incident et il était très peu sorti de la maison, devenant aussi pâle qu’un mort. Pourtant une nouvelle flamme déterminée brillaient dans ses yeux, autrefois ternes et sans vie. Pour Iemitsu, son fils avait enfin repris vie le jour où il lui avait proposé d’aller dans cet hôpital.

    La jeune femme força un sourire mais ne tenta plus de parler avec l’adulte, elle avait été passablement été refroidie par l’état de l’adolescent. Quand ils arrivèrent devant une porte peinte en rouge, avec l’écriteau « Département de Développement de Prothèses N°18 » elle les quitta après un dernier salut. Iemitsu toqua et un petit homme rondelet leur ouvrit. Un regard vers Tsuna lui suffit à comprendre la raison de leur visite et il leur désigna un petit cabinet au fond du couloir :

    « On a échangé les bureaux la semaine dernière. » Expliqua-t-il sommairement.

    « Pour quelles raisons ? » Demanda l’adulte en fronçant les sourcils : il n’était pas au courant de ça…

    « Les effectifs du service ont diminué. Ils ne sont plus que trois maintenant. »

    « Je vois, merci… »

    Iemitsu n'était plus certain désormais, de vouloir confier son fils aux bons soins du médecin et des ingénieurs survivants de ce service déserté. Car il se trouvait dans cet état, cela signifiait qu’il devait y avoir eu un problème, non ? Mais Tsuna ne lui laissa pas le choix de décider à sa place et il fit rouler le fauteuil dans lequel il se trouvait, jusqu’à la porte du cabinet. Il toqua du mieux qu’il put, mais n’obtint aucune réponse. Son père se résigna et toqua à son tour, plus fort. Mais toujours rien… Il tenta d’ouvrir la porte et bizarrement, elle n’était pas fermée. Il se risqua à y jeter un œil et il découvrit deux cadavres enfouis sous des montagnes de feuilles. Pris de panique, il se dépêcha de les déterrer et de vérifier leur état. Heureusement, la soudaine avalanche de papier les avait juste surpris et ils étaient tous les deux vivants et en bonne santé. Celui qui semblait être le plus jeune des deux se tourna vers le brun qui était resté sur le pas de la porte :

    « Tu dois être Sawada-kun, n’est-ce pas ? » Demanda-t-il en japonais.

    « Oui… »

    « Enchanté, je suis Irie Shoichi ! Je suis ingénieur pour le département. Et voici Spanner… » Il se tourna vers son collègue qui lui fit un petit signe de tête. « C’est avec nous que tu vas travailler désormais ! »

    « Vous n’êtes pas censé être trois ? »

    « Euh… Eh bien… Le docteur Shamal a refusé de venir… » Bafouilla le roux.

    « Il n’examine que l’autre sexe. » Intervint Spanner pour aider son ami. « Tu seras juste suivi par un pédiatre extérieur au service. »

    « Je vois. »

    « Eh bien Sawada-kun- »

    « Vous pouvez m’appeler Tsuna, Irie-san. » Le rassura le brun, lui offrant un mince sourire.

    « Appelle-moi Shoichi alors, Tsuna-kun. T’a-t-on déjà parlé des conditions du service ? »

    oOo

    Tsuna fit rouler son fauteuil jusqu’à l’ascenseur. Il avait activé la sécurité pour pouvoir prendre son temps : cela ne faisait que deux mois qu’il était arrivé à l’hôpital et il n’avait jamais eu affaire à ces boites métalliques avec son « véhicule de course » et à chaque fois c’était une épreuve. Heureusement que sa chambre et les bureaux du service 18 étaient au rez-de-chaussée ! Mais alors pourquoi était-il monté ? Eh bien, le japonais n’avait pas longtemps supporté de rester simplement à regarder ses deux nouveaux amis faire tout le travail. Il servait donc de coursier, en quelque sorte, pour eux, allant chercher des documents, des références ou transportant des papiers jusqu’à l’administration. Mais l’ascenseur était toujours une épreuve de force ! Bon d’accord, de moins en moins difficile et il espérait sincèrement qu’un jour il n’aurait plus ce problème.

    Les portes se refermaient quand il aperçut quelqu’un courir dans sa direction, il réagit rapidement et fit rouler son fauteuil entre les portes pour les rouvrir. L’homme le remercia et entra dans l’ascenseur en reprenant son souffle.

    « Merci gamin ! »

    « De rien. »

    En deux mois, Tsuna avait aussi à comprendre l’italien. Il ne le parlait pas et il était encore loin de pouvoir l’écrire, mais il était capable de comprendre une conversation simple dans cette langue.

    « Oh japonais ? T’es un Rat ? »

    Un Rat, c’était la manière familière d’appeler les personnes venues servir de cobaye aux services de développement de prothèses en tout genre. Mais seuls les médecins appelaient ces personnes venus du monde entier avec ce surnom, ainsi que certains humoristes et blagueurs… Le petit brun se contenta d’hocher la tête, n’étant pas vraiment vexer par ce surnom : être humilié était une chose qu’il avait expérimentée depuis son enfance et cela ne lui faisait plus rien. De plus c’était peu cher payé pour avoir l’espoir de remarcher un jour !

    « Quel service ? »

    « Le 18. »

    « Ah, avec le trio bizarre ? » Rigola son interlocuteur. « Jusqu’où on t’a amputé ? »

    L’ascenseur s’ouvrit et Tsuna sortit. Il n’arrivait toujours pas à en parler. Cette jambe morte était sa plus grande honte et il voulait la cacher au monde entier. Certains pouvaient en parler librement et sans problème, mais lui ce n’était pas le cas. C’est donc sans un mot de plus qu’il roula à travers les couloirs, loin de l’indiscret. Ce dernier râla que celui qu’il venait de rencontrer n’était vraiment pas social mais partit de son côté.

    oOo

    « Sawada-san, faites un petit effort, ce n’est pas si difficile que ça. » Siffla le médecin.

    Tsunayoshi le fusilla littéralement du regard. Il détestait ce médecin. Il aurait voulu en changer, mais c’était le seul et l’unique qui avait accepté de travailler avec leur service gratuitement. Cela faisait trente minutes que la séance de rééducation avait commencé et c’était vrai qu’il se trainait plus qu’il n’avançait, mais c’était si dur… Il avait peur de s’appuyer sur sa prothèse : elle lui semblait si fragile ! Et puis ce n’était pas du tout les mêmes sensations qu’avec son autre jambe. Même inconsciemment, lorsqu’on marche, on ressent nos muscles se contracter et nous permettre d’avancer, mais là rien… Le néant et cela l’effrayait encore plus.

    Irie, qui assistait à la séance avec Spanner, demanda au médecin de faire une pause pendant qu’ils faisaient quelques réglages et l’homme en blouse blanche partit prendre un café et discuter avec ses collègues. Le blond fronça quant à lui les sourcils : ils avaient fait les réglages nécessaires juste avant la séance et vraisemblablement le problème venait de leur Rat, pas de la prothèse. Le roux aida néanmoins Tsuna à s’assoir sur une chaise et s’accroupit devant lui.

    « Merci Shoichi-san… »

    « Qu’est-ce qui ne va pas Tsuna-kun ? La prothèse ne te convient pas ? »

    « Si… Elle est parfaite… »

    « Mais ? » Demanda-t-il doucement.

    « Je n’arrive pas à la voir comme ma jambe… » Confia le brun.

    « Explique-moi, nous sommes là pour te donner une nouvelle jambe et toi pour nous dire ce qui ne va pas. »

    « C’est difficile à expliquer… Je crois que j’ai peur, parce que je ne la ressens pas… »

    Spanner s’approcha, intrigué et à la fois heureux d’un nouveau défi à relever : ce n’était plus vraiment amusant de faire de simples prothèses, mais s’ils pouvaient passer au niveau supérieur, alors là il était totalement partant !

    « J’ai foi en ma jambe. » Continua Tsuna en posant sa main sur son membre intact. « Mais avec la prothèse… J’ai peur qu’elle me lâche… Ce n’est qu’une machine pour moi. »

    « Ton autre jambe pourrait te faire faux bond pourtant. » Fit remarquer Spanner.

    « Oui mais je le saurais si cela arrivait ! »

    Les deux ingénieurs se regardèrent entre eux. Ils ne pouvaient qu’imaginer le calvaire des amputés, mais c’était vrai qu’eux-aussi n’arriveraient pas à s’appuyer franco sur quelque chose qu’ils ne considéraient pas comme une partie d’eux-mêmes.

    « Il faudrait donc… Que la prothèse devienne une partie de toi… » Murmura Irie, cherchant une solution.

    « Solution nerveuse. » Lança le blond avec un grand sourire d’enfant sur le visage.

    Apparemment on venait de lui apporter son cadeau de Noël alors qu’il n’avait rien commandé.

    « Mais Spanner, c’est difficilement réalisable… »

    « Ils y arrivent bien au service visuel ! »

    « C’est vrai mais… »

    « Il faut aider Tsunayoshi du mieux que l’on peut n’est-ce pas ? Ce serait idiot d’abandonner sans avoir essayé ! »

    oOo

    Irie leva la tête de ses feuilles lorsqu’on toqua à la porte. Il vérifia l’heure mais il n’avait aucun de rendez-vous de prévu. Il se leva et alla finalement ouvrir.

    « Oui c’est pour quoi ? »

    « Salut Irie. »

    « S-Squalo-san ? » S’exclama le roux.

    Il recula précipitamment pour laisser l’homme entrer. Ce dernier ne se fit pas prier et s’installa sur la première chaise qu’il trouva : presqu’un luxe, se dit-il en voyant les deux ingénieurs travaillés à même le sol. En même temps, leurs Rats n’avaient pas forcément besoin de chaises puisqu’ils étaient pour la plupart en fauteuil roulants.

    Shoichi chercha désespérément une tasse de café et surtout du café à servir à Squalo, pas la piquette qu’ils utilisaient, Spanner et lui, pour rester éveillés. Il trouva finalement une machine à expresso, pas de dernière génération, mais qui ferait l’affaire. Il se dépêcha de le lui servir et s’assit en face de lui en position de seiza.

    « Que… Que pouvons-nous faire pour vous Squalo-san ? »

    « Je voudrais quelques informations sur l’un de vos Rats. » Fit l’homme sans même toucher à l’expresso.

    « L’un… ? »

    « Oui, un japonais. »

    « Hm… Vous parlez sans doute de Tsuna-kun ? A vrai dire c’est le seul Rat que nous avons dans notre service…  Comme vous avez pu le remarquer nos effectifs ont considérablement diminué… »

    « Voi, j’ai entendu parler de ça : vous n’êtes plus que trois. Pourquoi ? »

    « Tout le monde pense que les prothèses jambières ne peuvent plus s’améliorer et donc ce n’est plus assez intéressant pour eux. »

    « Mais vous continuez ? »

    « Oui, Tsuna-kun nous a ouvert la voix, pour un tout nouveau type de prothèse. »

    Squalo se contenta d’hocher la tête. Et Irie profita du fait qu’il semblait perdu dans ses pensées pour lui-même se poser des questions : que venait-il faire ici et que voulait-il à Tsunayoshi ? Le jeune homme aux cheveux blancs n’était pas vraiment réputé pour être un enfant de cœur, il s’agissait en réalité d’un mafieux de la Varia, un groupe d’assassins affiliés à la Vongola Famiglia. Malgré leur parrain actuel, le Nono Vongola, il s’agissait toujours d’un groupe de la Mafia qui tuait des gens…

    « I-il y a un problème avec Tsuna-kun ? »

    « Parle-moi de lui. » Ordonna Squalo d’un ton sec.

    « O-oui ! Bien sûr ! Que-que dire sur lui ? Eh bien… »

    Et Shoichi lui déballa tout ce qu’il savait sur le jeune adolescent… Son amputation était due à un attentat qui avait eu lieu dans sa ville car en effet, Namimori avait accueilli une bombe dans son centre commercial qui avait fait une centaine de morts et deux à trois fois plus de blessés. Tsunayoshi était présent ce jour dans le bâtiment et il avait dû regarder ses amis mourir à petit feu de leurs blessures, tandis qu’il était coincé sous des gravas qui l’empêchait d’intervenir ou de les aider. Les secours l’avaient trouvé cinq heures plus tard à moitié conscient. Ils avaient essayé de le dégager mais le pan de mur qui le maintenait au sol s’était encore plus effondré sur lui et ils avaient dû l’amputer à mi-cuisse, un cas rare, pour le sortir de là.

    Tsunayoshi avait très mal vécu son nouvel état et les rapports du médecin qui le suivait faisaient état d’une dégradation flagrante de la santé et une perte de l’envie de vivre. Puis il y avait eu ses tentatives de suicides dès son retour à la maison. Il avait plusieurs fois tenté de mettre fin à ses jours, mais toutes ses tentatives s’étaient soldées par des échecs : il n’était jamais arrivé à aller jusqu’au bout et ses parents l’avaient à chaque fois retrouvé en pleurs. Il y avait eu également une période où dans sa peine et sa rage, l’adolescent s’était mutilé, s’acharnant sur son membre coupé.

    « Il a vraiment mal vécu la chose. Normal qu’il me fasse la tête… » Souffla Squalo après le récit d’Irie.

    « Oui, mais c’est lui qui a fait les démarches pour devenir un Rat…Mais pourquoi vous intéresse-t-il autant Squalo-san ? »

    « P-pour rien !! »

    « Vous êtes amoureux ? » Demanda gentiment le roux en voyant le squale rougir.

    « Bien sûr que non ! » S’énerva-t-il en haussant la voix.

    Il donnait l’impression de vouloir se convaincre lui-même et cela fit sourire Irie. Il ne connaissait pas trop le lieutenant de la Varia, il était lui-même affilié à la Gesso Famiglia en dehors de son travail à l’hôpital, mais il sentait qu’il s’agissait de quelqu’un de bien et que Tsuna avait de la chance que ce soit quelqu’un comme lui qui l’aime – il avait entendu des rumeurs sur d’autres membres de la Varia et Squalo lui semblait être le plus normal du lot !

    « Pourtant tu es toujours très calme avec lui. » Fit Spanner, s’incrustant dans la conversation.

    « Il ne me parle plus. » Grogna le jeune homme en croisant les bras.

    Il avait recroisé plusieurs fois Tsuna mais en dehors des formules de politesses « bonjour, merci, de rien, au revoir » le brun ne répondait à aucune de ses questions et s’échappait le plus rapidement possible.

    « Justement. Avec un autre, tu te serais déjà énervé. »

    « Je ne pense pas que ce soit contre vous Squalo-san. » Reprit Irie. « Si vous avez posé la mauvaise question, il a du se braquer. »

    « La mauvaise question ? »

    « Oui… Tsuna déteste ce qu’il est devenu et il a profondément honte de sa jambe. » Répondit tristement le roux « Un peu comme un mauvais grain de beauté que l’on veut cacher. Mais le sien ne peut pas l’être… Les fois où nous devons faire les réajustements sur sa prothèse, il détourne toujours le regard et j’ai à chaque fois l’impression qu’il va pleurer. Ça me rend amer… »

    Squalo fronça les sourcils. C’est vrai qu’il lui avait posé des questions sur l’état de ses jambes, mais jamais il n’aurait cru que cet adolescent se renfermerait sur lui à ce point. C’est vrai qu’il ne pouvait pas comprendre puisqu’il avait choisi lui-même de se couper la main, mais il aurait pensé que cela lui passerait au fur et à mesure qu’il porterait une prothèse… Comme une sorte de nouveau départ. Il se sentait bête maintenant, mais il savait au moins ce qu’il devait faire : la prochaine fois qu’il le croiserait, il s’excuserait.

    oOoOoOo

    Tsunayoshi regarda le compteur à son bracelet, qui lui permettait de savoir où il en était de la distance parcourue, par rapport à celle nécessaire pour terminer sa rééducation. Il en voyant qu’il était enfin arrivé au bout, il cria de joie avant de tomber par terre, épuisé. Irie courut à ses côtés et le félicita chaudement tout en l’aidant à se redresser. Spanner vint vérifier l’état de la prothèse, mais il affichait lui-aussi un petit sourire heureux pour le jeune homme. Le docteur Shamal s’avança du petit groupe et remit le japonais sur pieds :

    « Maintenant, tu n’as plus le droit de tomber Tsuna ! »

    « Oui, merci docteur. »

    Ce dernier lui ébouriffa les cheveux et partit commencer son service auprès des infirmières. Le docteur Shamal avait finalement accepté de prendre Tsunayoshi comme patient après les maintes demandes d’Irie et il avait appris en trois ans à apprécier l’adolescent désormais jeune homme. Quatre longues années étaient passées depuis qu’il était devenu un Rat du service 18 et il en avait bavé entre les opérations, les essais de prothèses et la rééducation. Ils avaient dû créer une base réceptrice qui ferait le lien entre le cerveau et la prothèse et cette partie n’avait pas été la plus facile, ni la moins douloureuse !

    Mais aujourd’hui Tsuna ne le regrettait pas : il se tenait enfin sur ses deux jambes ! Deux jambes bien à lui qu’il ressentait comme s’il était né avec. Et c’était une vraie prouesse technologique qui allait relancer le service : une telle découverte encore toute jeune allait nécessiter de constantes améliorations et cela signifiait un nouveau budget et de nouvelles personnes intéressées qui allaient travailler dessus.

    « Il n’empêche que Shamal-san est vrai tyran. » Sourit Tsuna.

    « Oui mais grâce à lui, tu as pu finir ta rééducation dans les meilleurs conditions possibles. »

    « Je sais ! »

    « Tu n’es pas en retard Tsunayoshi ? » Demanda Spanner qui venait de finir de collecter les données de la prothèse.

    « Il est déjà si tard ? J’y vais ! »

    « Passe un bon rendez-vous. »

    Le petit brun rougit furieusement avant de partir. Il devait encore prendre une douche et se changer avant de se rendre en ville. Et cette fois sans son fauteuil ! Il se sentait tout excité par cette nouvelle perspective : redécouvrir la ville debout… Il avait déjà hâte !

    Lorsqu’il monta dans le bus, il avait l’impression de vivre un rêve. Plus de petite passerelle pour monter son fauteuil, plus de regard désolé de mères de familles ou de gens de son âge. Finit tout ça. Il était monsieur tout le monde, comme il l’avait toujours été. Plus personne ne faisait attention à lui et on ne lui cédait plus les places handicapées pour qu’il ne gêne pas les autres passagers. Peut-être qu’il le regretterait ce soir, quand il serait bien fatigué, mais pour l’instant il en était on ne peut plus heureux.

    Il descendit à l’arrêt de la place du centre-ville et il ne mit pas longtemps à trouver Squalo dans la foule : en même temps, il ne connaissait pas beaucoup d’hommes aux longs cheveux blancs avec autant de classe que lui… Cela faisait deux ans qu’ils avaient des rendez-vous réguliers. L’homme était venu s’excuser et ils avaient discuté longuement. Cependant le mafieux était loin d’être un homme patient et il avait embrassé Tsuna au troisième rendez-vous, dans une rue marchande à la vue de tous, alors que le petit brun se sentait mal à l’aise en percevant les nombreux regards sur lui. On peut dire que sur le coup, il n’y avait plus du tout fait attention.

    Squalo lui avoué dans la foulée, avec sa nonchalance habituelle, qu’il était amoureux de lui. Le châtain n’avait pu lui donner une réponse que trois mois plus tard, et aujourd’hui, Tsuna estimait qu’ils étaient plutôt heureux ensemble, même s’il sentait que son amour lui cachait beaucoup de choses et pas des moindres. Mais il savait aussi que la patience lui permettrait d’avoir ses réponses : il avait confiance en Squalo. Quelle ne fut pas d’ailleurs la surprise de ce dernier quand il vit Tsuna avancer vers lui en courant pour finalement lui sauter dans les bras. Il eut, lui aussi, l’impression de vivre un rêve et il embrassa son petit-ami avec fougue, lui transmettant toute sa joie.

    oOo

    « S-Squalo, stop, s’il te plaît… » Geignit Tsuna, en tentant de repousser l’autre homme.

    Cependant ce dernier était bien décidé à déshabiller celui qu’il chérissait et à lui montrer à quel point il l’aimait. Le haut vola rapidement plus loin et il laissa ses mains glisser sur la peau crémeuse de son futur amant qui frissonna vivement. Il se mordit la lèvre d’envie et en même temps,  il était légèrement apeuré. C’était bien la première fois que quelqu’un se montrait aussi attentionné envers lui. Squalo ne faisait que l’effleurait et le manipulait avec toute la délicatesse dont il était capable, comme s’il aurait pu se casser entre ses doigts. Et pourtant il arrivait avec si peu à allumer un brasier en lui…

    Toutefois, arrivé au pantalon, Tsuna se refroidit brutalement et ses demandes n’étaient plus des geignements voluptueux, mais de petits cris terrorisés. Il venait de se rappeler que ce genre d’acte nécessitait la disparition du pantalon aussi et l’idée ne lui plaisait pas. Squalo savait qu’il faudrait en passer par là et força un peu le jeune homme qui couvrit son visage de ses mains quand le pantalon glissa le long de ses jambes… Il ne voulait pas la voir, il avait toujours aussi honte de ce moignon surmonté d’une prothèse.

    Squalo attrapa la prothèse - réalisée avec du détail remarqua-t-il au passage – et la posa sur son épaule, laissant à sa merci la peau cicatrisée où l’on avait greffé la matrice de support pour cette prothèse unique. Il est vrai que ce n’était visuellement pas très beau, mais c’était loin d’être rebutant également. Il fit glisser ses lèvres sur sa peau ultrasensible, la léchant et la mordant, arrachant des halètements au brun. Sa main de métal vint caresser la joue de l’homme étalé sous lui.

    « Tu es magnifique Tsuna. » Souffla-t-il avant de l’embrasser avec passion.

    Le brun s’accrocha à lui, ses jambes se croisant dans son dos pour le rapprocher encore de lui. Il avait oublié. Squalo n’était pas comme les autres, il avait lui-aussi une prothèse, il ne devait pas avoir honte de montrer la sienne, aussi disgracieuse qu’il pouvait la penser… Ce n’était plus comme avant. Et le mafieux faisait de son mieux pour le lui faire comprendre…

    oOo

    Squalo était perdu dans ses pensées quand Xanxus entra soudainement dans le salon où il se reposa. Il sursauta et hurla après son boss, lui demandant la raison de ce raffut : il revivait cette soirée avec Tsuna, leur première soirée, mais ce crétin de Boss l’avait interrompu au meilleur moment ! Il cria encore quelques minutes avant d’entendre le déclic d’un pistolet semi-automatique. Il croisa alors le regard de braise de Xanxus et se rendit enfin compte que la situation était sérieuse.

    « VOIII !! Qu’est-ce t’as ? »

    Pour seule réponse et dans un geste de pure rage, le Vongola lui lança une lettre à la figure. Squalo hurla son mécontentement et l’attrapa. Il se tut dès qu’il vit la flamme de Dernière Volonté du Nono brûler fièrement dessus. Il la déplia et la lut avec attention.

    « Moi, Vongola Timothéo Nono,

    Par la présente lettre, j’annonce le nom de mon successeur.

    Ce dernier recevra l’éducation et l’apprentissage nécessaire pour prendre sa place de Boss des Vongolas le jour de ses vingt-cinq ans.

    Sa présentation se fera en réunion privée à la date suivante : le 15/09/20XX.

    Il s’agit de SAWADA Tsunayoshi, porteur du sang du Vongola Primo et possédant une volonté aussi forte que son ancêtre.

    Vous êtes convié à le rencontrer lors de la fête précédemment citée.

    Bien à vous.

    Vongola Timothéo Nono. »

    Le Varia relut la lettre plusieurs fois : ce n’était pas possible… Pas lui ! Pourquoi Tsuna ? Pourquoi son Tsuna ? Il n’avait rien à voir avec la Mafia ! Ce n’était pas possible ! Complètement improbable ! Squalo ne remarqua même pas la fureur de son ami et boss, il devait aller le voir, lui parler, vérifier – se convaincre – qu’il ne s’agissait pas de la même personne. Tsuna lui aurait menti pendant tout ce temps ? Non, impossible ! Alors que cela signifiait-il ?

    A suivre…

     

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