• Katekyo Hitman Reborn - Two Shot - Le Conseil des Elèves Partie 2/2

     

    Disclaimer : Akira Amano possède Katekyo Hitman Reborn! et ses personnages

    Rating : T parce que… x)

    Genre : Romance

    Univers : UA

    Pairing : Mukuro x Tsuna x Hibari

    Evénement : Evénement Two-Shot

    Voilà pour vous la deuxième partie de « Le Conseil des Elèves » qui avait été choisi pendant l’évènement TS. Je sais, vous ne l’attendiez plus, vous avez cru que je ne respecterais pas ma promesse… Et bien vous aviez tort !! Une promesse est une promesse et voici donc cette deuxième partie.

    Pour en parler rapidement, il s’agit d’une journée dans la fameuse société créée par Mukuro, Tsunayoshi et Hibari, sur laquelle des allusions avaient été faites dans la première partie. J’espère que vous aimerez jeunes gens et bonne lecture !

    °0o0°

    Le Conseil des élèves – Partie 2

    ou

    Sawada Security Society

    L’ascenseur s’ouvrit devant lui. Le jeune homme s’y engouffra et appuya sur l’étage auquel il devait se rendre. Il regardait vaguement les chiffres défiler devant ses yeux, sans réellement les voir. Lorsque la boite métallique le lui permit, il en sortit et traversa à grands pas un long couloir bordé de porte. Seul ses pas étouffé par la moquette résonnait à cet étage. Il était encore tôt et sa secrétaire n’était pas encore là, comme ses collaborateurs. Il sortit un trousseau de clés de sa poche et déverrouilla la porte de son bureau. C’était sûrement le plus grand de l’étage et il aurait pu se passer d’autant de place, mais on ne lui avait pas laissé le choix, arguant que le grand patron se devait de posséder le plus grand bureau.

    Il ne s’attarda pourtant pas dans la pièce ouverte sur une vue magnifique et rejoignit une petite pièce adjacente, tout aussi bien éclairée, mais où un bureau plus petit l’attendait, entouré de hautes étagères à dossiers. Le pauvre meuble semblait n’avoir connu la lumière du jour à cause des nombreux papiers qui le recouvrait. Il s’agissait en réalité de son bureau de travail, là où les papiers s’entassaient en des piles hautes et bancales, là il se réfugiait entre chaque rendez-vous et tous les soirs. C’était un peu les archives de la société. L’autre pièce était principalement là pour accueillir les hommes et femmes d’affaires qui venaient parler travail, pour les éblouir et leur montrer à quel point il était important et puissant. Mais il ne s’y sentait pas vraiment à l’aise pour y travailler car il ne pouvait pas laisser trainer ses papiers comme il le souhaitait, cela ne collerait pas du tout avec l’image qu’on devait avoir de lui. Alors il était ce petit bureau, plus intime, à sa taille, où il s’occupait des dossiers qu’il prenait en charge.

    Il laissa son regard courir sur cette pièce chaleureuse et nota qu’il s’était un peu trop éparpillé dernièrement. Mais il le savait, c’était bien pour cela qu’il était venu en ce jour férié, pour passer sa journée à ranger et trier les dossiers avant demain. S’il remettait encore ça à un autre jour, il risquait bientôt de ne plus s’y retrouver. Or ses journées étaient toutes très chargées avec les dossiers habituels et les rendez-vous, il n’avait donc eu d’autres choix que d’abandonner son lit pour venir au bureau et se mettre au travail. Il délaissa sa veste et remonta sa chemise blanche sur ses avant-bras. Ce serait aujourd’hui encore, une journée de dure labeur.

    oOo

    L’ascenseur s’arrêta à l’étage demandé et il rejoignit à grandes enjambées le plus grand bureau de l’étage. Aujourd’hui la société était fermée, mais il était certain de trouver son patron ici. Lui-même revenait d’un long voyage et il aurait préféré se laisser tomber dans le lit et ne pas en sortir avant deux ou trois jours, mais une personne essentielle manquait dans ses draps. Et il était venu la chercher. Impossible de se remettre de cette longue absence sans sa dose de chaton… Ou plutôt lionceau maintenant. Il n’était plus la petite chose apeurée et adorablement mignonne d’il y a plusieurs années. Il avait gagné en confiance en soi, en charisme, en caractère et il savait désormais s’imposer, devant ses amis, ses associés, ses concourants ou même ses amants. Il pourrait être un fier et imposant lion, s’il ne restait pas malgré tout adorablement mignon. Bien sûr ce n’était plus qu’une question d’années car chaque jour qui passait, il devenait en réalité de plus en plus sexy. Mais ça, son patron n’avait pas besoin de le savoir.

    Il trouva donc sans surprise la porte de son bureau ouverte. Il prit quelques minutes pour observer la pièce, il n’était parti que deux semaines, mais apparemment Haru était passée par là pour changer l’agencement des meubles et remplacer quelques tableaux. Les deux grands canapés blancs qui se faisaient face, avaient laissés place à un canapé en cuir noir en L, avec deux fauteuils de même couleur, entourant une table en verre ovale. Le tapis était du même orange chatoyant que les deux murs de chaque côté de la baie vitrée. Les tableaux colorés représentant habituellement des paysages avaient été remplacés par des peintures modernes en noir et blanc. Des plantes avaient été rajoutées, enlevées ou déplacées. Seul le bureau de son supérieur et l’imposant fauteuil de cuir noir n’avait pas changé. A chaque fois que la jeune femme refaisait la décoration, c’était bien là les deux seules choses qui ne changeaient pas.

    Il délaissa la pièce et se dirigea plutôt vers ce que son patron appelait son « véritable » bureau. Il s’en moquait souvent, mais il en connaissait les raisons et les approuvait malgré tout. Ce n’était en effet pas des plus professionnels ou des plus intimidants de voir un bureau prêt à s’écrouler à tout moment sous une masse de papiers. En plus cela faisait perdre une grande partie de sa prestance à celui qui se retrouvait assis derrière. Son supérieur était bien là, dos à lui, en train de classer un énième dossier à ne pas en douter. Il ne signala pas tout de suite sa présence, préférant l’observer quelques secondes, redécouvrant les lignes de ce corps qui lui avait tellement manqué pendant ces deux semaines. Son voyage n’avait duré que quinze jours, et pourtant il avait l’impression qu’il avait quitté son amant pendant une éternité. Alors qu’il remontait le long de ces jambes fines, s’attardant un instant un peu trop long sur la paire de fesse parfaitement moulée, sa langue humidifiait ses lèvres. Les muscles de ce dos qui s’était doucement élargit avec les années roulaient délicieusement sous la chemise, ces épaules un peu carrés qu’à l’époque de leur rencontre lui donnait envie de venir y perdre ses lèvres. Un profil aux traits doux et aux yeux en amandes chocolat, assombris par une chevelure châtain abondante, se tourna partiellement vers lui et sa gorge s’assécha alors qu’il se retenait de se jeter sur ces lèvres pleines et tentatrices.

    « Bonjour Tsunayoshi. » Murmura-t-il d’une voix rendue rauque par cette lente redécouverte.

    Son patron sursauta à peine, il avait appris à maîtriser son corps, mais il ne put empêcher un long frisson remonter le long de sa colonne vertébrale, alors qu’il plongeait son regard dans les yeux vairons en ébullition de son amant.

    « Mukuro. » Répondit tout aussi doucement Tsuna, imitant sans le savoir son interlocuteur quand il remonta le long de son corps. « Je pensais que tu rentrais demain. »

    « Tu n’es pas content de me voir ? » Répliqua l’homme avec un haussement de sourcil narquois.

    « Bien sûr que si. »

    Tsunayoshi savait parfaitement qu’il se jouait de lui, mais ils aimaient tous les deux ce petit jeu. Il les entrainait toujours vers des moments plus qu’agréables. Et justement Mukuro se rapprochait de lui, passant lentement ses bras autour de sa taille. Le brun leva légèrement la tête pour continuer à le fixer dans les yeux.

    « Tant mieux, je serais très peiné du contraire. »

    Il se pencha vers lui, mais ne l’embrassa pas. Il préféra apprécier la chaleur d’un autre corps – son corps – contre le sien et le souffle brûlant qui s’écrasait sur ses lèvres.

    « Mais pour éclairer ta lanterne, j’ai pris un train de nuit pour rentrer le plus rapidement possible. Je ne voulais pas attendre plus longtemps avant de rentrer. » Continua Mukuro de sa voix caressante. « Vous me manquiez trop. » Avoua-t-il finalement après quelques minutes de silence.

    Tsunayoshi se laissa enfin à embrasser délicatement ses lèvres tentantes qui se tenaient trop loin de lui à son goût. Venant de sa part, cet aveu était aussi fort qu’une déclaration, il se devait d’y répondre correctement. Ce ne fut pas pour autant un baiser désireux, au contraire, c’était un baiser de retrouvaille et d’amour, lent, sensuel, presque chaste. Leurs langues se taquinaient mais ne se rencontraient pas, elles se laissaient suçoter par des lèvres moqueuses. Ils se séparèrent doucement, sans réellement s’éloigner et Tsuna offrir un de ses plus beaux sourires à son amant, ses doigts venant couler doucement contre sa joue puis sur ses lèvres.

    « Tu nous as aussi manqué Mukuro. Même si Kyoya préférera sûrement te frapper plutôt que de te l’avouer. » Gloussa Tsuna.

    Le jeune homme avait toujours pensé qu’il serait le seul à dire à haute voix ce qu’ils pensaient tous les trois – mais il ne remettait pas leurs sentiments en doute pour autant – mais Mukuro avait lui-aussi passé ce cap récemment, admettant parfois à demi-mots ce qu’il ressentait pour eux. Peut-être qu’avec un peu de chance, dans quelques années, Kyoya ferait lui-aussi ce pas… Quoiqu’il n’en n’avait pas vraiment besoin, les actes avaient toujours été plus importants que les mots pour cette alouette associable. Mais peu importe, car Tsuna n’allait pas cesser de les aimer pour si peu.

    « En parlant de l’alouette, elle m’a également envoyée te chercher, car il est inconcevable que tu quittes son nid si tôt le matin. Je crois qu’elle t’en veut beaucoup. »

    « Je m’en doute. Malheureusement j’ai laissé le rangement s’accumuler ici. » Répliqua Tsuna, se reculant doucement en se rappelant qu’effectivement, ce n’était pas pour rien qu’il avait quitté la chaleur de son autre amant ce matin même.

    Mukuro balaya la pièce du regard et en effet, de nombreux papiers trainaient dans le coin. Son jeune patron était très ordonné généralement, mais il était également emmené de force par lui ou Hibari, laissant les papiers traîner le soir. Peut-être qu’ils étaient légèrement responsables de l’état de son bureau… Bon, il n’avait qu’à appeler du renfort, cela devrait suffire à racheter son erreur. Il sortit donc de la pièce en décrochant son téléphone, laissant le brun continuer son rangement.

    oOo

    Tsunayoshi se laissa tomber dans le canapé en cuir noir de son bureau. Il fut presqu’immédiatement rejoint par Kyoya qui passa un bras autour de ses épaules pour le rapprocher de lui. Le jeune homme se laissa docilement faire, appréciant les baisers papillons qui pleuvaient sur sa tempe, sa pommette et dans ses cheveux. A quelques mètres de là, des hurlements, des rires, des pleurnichements et des cris créaient un brouhaha insupportable. Mukuro avait voulu bien faire en appelant leurs amis pour l’aider à ranger, mais rien n’était jamais simple quand ils étaient tous réunis. Ils avaient beau tous avoir grandi et mûrit, ils retombaient dans les joies de l’enfance à chaque fois qu’ils se rassemblaient. Les disputes et jeux devenaient alors inévitables.

    Pas pour tout le monde, évidemment, mais les quelques-uns mettaient suffisamment l’ambiance à eux-seuls pour que cela dégénère. Au début, Mukuro avait simplement appelé Kyoko et Haru pour l’aider, ce qui en soit était une excellente idée, bien qu’il n’aurait pas voulu les déranger pour ça. Mais elles étaient en visite chez Hana à ce moment-là. La femme d’affaire avait donc tenu à les accompagner pour continuer à passer sa journée avec ses deux amies. Mais voilà, Ryohei – qui avait demandé Hana en mariage l’année dernière – s’était aussi invité, appelant au passage Gokudera qui, après avoir hurlé avec l’ancien boxeur quelques minutes, avait compris qu’il s’agissait d’aider leur patron. Il avait donc sauté dans sa voiture et son petit-ami, Takeshi l’avait suivi de bon cœur. Mukuro avait également appelé ses propres amis pour ne pas s’ennuyer en attendant que son amant en ait fini avec ses papiers – hors de question de fourrer le nez là-dedans alors qu’il avait passé plusieurs heures dans le train. Ken, Chikusa et Chrome étaient donc arrivés à leur tour, ainsi que Kyoya qui s’était décidé à sortir du lit ne voyant revenir aucun de ses deux amants. Lambo avait miraculeusement fait son apparition également, mais seulement parce que Chrome l’avait tiré derrière elle – ils étaient en colocation principalement parce que le jeune homme n’arrivait pas à prendre soin de lui tout seul – avec sa petite-amie depuis trois ans, I-Pin.

    Mais malgré tout ce beau monde, seul Kyoko, Haru, Hana, Chrome, Takeshi et Hayato s’étaient mis à l’aider dans son rangement. Les autres discutaient, se disputaient ou venaient les distraire. Tsunayoshi était donc venu se réfugier sur le canapé pour une petite pause, deux heures après leur arrivé, le temps d’être prêt pour repartir au travail. Il y était depuis ce matin et en temps normal il ne se serait pas arrêté, mais ses amis pouvaient vraiment se montrer particulièrement fatigants quand ils s’y mettaient tous. Pour autant, il ne les aurait échangés pour rien au monde. Il avait toujours pu compter sur eux, ils l’avaient toujours soutenu, ils ne lui avaient jamais tournés le dos, même quand le travail devenait dur et laborieux, que ce soit au temps du lycée quand ils s’étaient rencontrés pour la plupart autour du Conseil des Elèves, ou lors de la création de leur entreprise de sécurité. Même quand il avait dû refaire face à son père d’égal à égal, ils avaient tous été là pour lui.

    oOo

    Tsunayoshi faisait de son mieux pour ne pas céder à la panique. Cela faisait quatre ans qu’ils avaient – Mukuro, Kyoya et lui – monté leur propre entreprise de sécurité : la Sawada Security Society. Une fois de plus, Tsuna c’était retrouvé à la place de président et ces deux amants à celles de vice-présidents de la société. Leurs autres amis ne les avaient pas rejoints toute suite contrairement à ce que leurs camarades de lycées avaient bien pu croire : Ryohei et Yamamoto s’étaient tous les deux lancés dans une carrière professionnelle, Gokudera avait continué ses études dans une grande université où il étudiait en profondeur la chimie et la physique et Lambo avait pris une année sabbatique. Mais petit à petit ils s’étaient de nouveau regroupés autour de Tsuna. Ce dernier leur avait bien sûr laissé faire leurs preuves avant de leur donner la direction de certains services.

    Ainsi Mukuro et Yamamoto s’occupaient de la communication intérieure et extérieure, Gokudera développait des équipements de pointes, Ryohei et Kyoya formaient les agents de sécurité privés et Lambo avait démontré de grandes capacités informatiques. Ils avaient peu à peu fait leur place dans le domaine fermé de la sécurité, gagnant de plus en plus de clients au fils des années et des contrats. Ils avaient également conclu des alliances avec d’autres entreprises de ce domaine et récemment, ils avaient même absorbé une entreprise sur le point de fermer, leur faisant gagner un grand nombre de moyens et d’employés.

    Aujourd’hui il avait un rendez-vous de plus avec une autre entreprise. Mais la rencontre en elle-même ne l’effrayait pas, il avait fini par prendre l’habitude de ces petits tours de force qui se jouaient entre lui et ses invités. Non, ce qui le chamboulait à ce point, c’était bel et bien l’identité de la personne qu’il devait rencontrer : le représentant de la branche asiatique du CEDEF, une entreprise de sécurité internationale.

    Lorsqu’ils avaient cherché le domaine dans lequel ils pourraient se lancer avec ses deux amants, il n’avait pas fait plus que ça attention aux personnes qu’il pourrait rencontrer. Peut-être aurait-il dû ? Peut-être était-ce mieux comme ça ? Toujours est-il que Tsunayoshi s’était retrouvé à travailler finalement dans le même domaine que son père… Un père qu’il ne voyait que très peu, un père qu’il avait voulu à une époque rendre fier, un père qui ne l’avait jamais vu autrement que comme un enfant incapable. Et par malheur, ce père honni n’était pas seulement un employé d’une quelconque entreprise, non c’était lui le représentant de la branche asiatique du CEDEF et il allait devoir bientôt lui faire face.

    Tsuna savait très bien pourquoi le CEDEF lui avait donné rendez-vous alors qu’il dirigeait une entreprise somme toute encore quelconque et peu influente : ils voulaient éliminer la menace dans l’œuf. Quelque part, cela signifiait qu’à leurs yeux, ils pourraient bientôt devenir un concourant de valeur, mais Tsuna ne comptait pas s’aplatir devant eux donc cela allait également engendrer des problèmes et notamment un boycott. Néanmoins, même en connaissant les intentions de l’autre entreprise, il n’avait pu refuser cet entretien. Il se doutait vaguement de la manière dont tout allait se passer : son père allait lui proposer une offre de rachat ou d’intégration, et comme il refuserait, il essayerait d’avoir l’ascendant psychologique sur lui, surtout quand il verrait qui se trouvait face à lui.

    Heureusement, dans le large canapé crème qui se trouvait devant son bureau, Kyoya et Mukuro attendaient avec lui. Ils allaient tous les deux assister à la séance avec lui, tout comme son père allait amener avec lui deux de ses hommes. Ils ne pourraient pas ouvertement essayer de le calmer, mais leur présence serait en elle-même une grande aide pour lui. Et finalement l’heure fatidique arriva. Iemitsu Sawada se présenta à la douce Kyoko pour son rendez-vous, flanqué d’un homme et d’une femme tous deux à l’allure militaire, répondait au nom de Colonello et Lal Mirch. Lorsque père et fils se retrouvèrent face à face, ce fut une grande surprise pour le premier : il avait à peine fait des recherches sur le patron en lui-même, se contentant d’une enquête sur l’entreprise. En soi le nom de famille Sawada était assez commun au Japon, il n’avait donc pas non plus eu le réflexe d’associer son fils à cette entreprise.

    Tsunayoshi ne montra quant à lui, aucune des émotions qui le traversait : la peur, la panique, le dégoût de son paternel ou encore la détermination à ne pas se laisser marcher dessus. Le jeune homme affichait un sourire purement commercial et il les mena tranquillement jusqu’aux canapés de son bureau. Mukuro et Hibari ne firent aucun geste pour se lever ou pour saluer leurs invités, ils restaient assis dans l’un des canapés, comme dans un trône, regardant le monde de leur piédestal. Cette attitude ne plut que moyennement aux deux accompagnateurs, mais ils se retinrent de toute remarque.

    « M. Sawada, M. Colonello et Mlle Lal Mirch, c’est un plaisir de vous accueillir aujourd’hui. » Déclara poliment Tsuna en s’installant stratégiquement entre ses deux amants, croisant les jambes, sa posture droite et dominante.

    « Tsunayoshi. » Cracha Iemitsu. « Qui l’aurait cru ? Toi qui était à peine capable de tenir un crayon ou de faire une ligne droite. »

    L’insulte n’avait même pas l’intention d’être voilé. Les deux autres membres du CEDEF furent surpris du ton plein de raillerie et méprisant de leur patron : celui-ci était habituellement souriant et très enjoué, communiquant ses humeurs à tout le monde. De leur côté, Mukuro et Hibari affichèrent un sourire identique, un sourire sardonique et moqueur. Le pauvre homme croyait encore avoir à faire à un enfant apeuré par la grande taille de son paternel, mais Tsuna avait changé, il était maintenant un véritable chef.

    « Nous sommes ici dans un cadre purement professionnel, je vous demanderais donc de vous adresser à moi comme il convient, très cher géniteur. » Répondit Tsunayoshi en prononçant avec dégoût le dernier mot.

    Iemitsu se crispa et grimaça. Quand sa douce Nana lui avait annoncé qu’elle était enceinte, le futur père qu’il était en avait été ravi. Les neufs mois qui suivirent l’annonce, il fut constamment aux petits soins avec sa femme, il était en adoration devant son ventre, babillant sans cesse avec le petit être, une part de lui, qui grandissait à l’intérieur. Puis sa femme avait accouchée, lui donnant un garçon, un magnifique héritier qui porterait son nom. Là encore, il avait veillé sur l’enfant comme sur la prunelle de ses yeux. Le petit bambin s’était mis à grandir petit à petit et Iemitsu avait alors découvert sa maladresse, sa tendance à tomber régulièrement ou à faire tomber ce qui l’entourait. Au départ, il trouvait cela adorable, mettant son attitude sur le compte de l’apprentissage. Mais rien ne s’était améliorer avec l’âge, son enfant restait maladroit, incapable de faire les choses comme tout le monde, d’une timidité maladive et à peine moyen à l’école…

    Il avait alors détesté cet enfant imparfait qui ne pourrait jamais être son digne fils. Il avait bien sûr tenté de le pousser à être meilleur ou à faire des efforts, mais rien n’y faisait. Comment pourrait-il se vanter d’un tel enfant ? Comment pourrait-il même dire qu’il était de lui ? Il n’était qu’un amas de défaut, il n’était pas le garçon qu’il attendait. Il ne voulait pas d’un enfant comme ça, il ne voulait pas de Tsunayoshi… Alors il avait tout fait pour ne plus s’associer à cet erreur, il l’avait écarté de sa vie, il l’avait remis à sa place, plus bas que terre. Le pire fut quand Nana et lui essayèrent d’avoir d’autres enfants mais que sa femme chérie enchainait les fausses couches entre de très longues périodes sans aucun signe de petit bébé en marche. Sa seule descendance resterait ce gamin qui ne pouvait rien faire de ses dix doigts, ce gamin dont il avait fini par haïr la naissance : pourquoi n’avait-il pas pu avoir un enfant normal ? Un enfant qui se ferait des amis, qui réussirait dans la vie ?! Un enfant qu’il pourrait présenter comme son successeur au CEDEF, pourquoi n’avait-il pas ça ?!!

    Et voilà qu’il le retrouvait dans cette petite entreprise qui prenait de plus en plus d’ampleur, à la plus haute place, dans le fauteuil d’honneur. Comment une telle merde avait-elle put avoir cette place, une place qu’il n’aurait jamais ? Comment cette chose incapable pouvait-elle réussir à faire prospérer son entreprise au point d’intéresser le CEDEF ?! Pourquoi réussissait-il ?!! … Mais en fait il ne réussissait pas, pas encore et il était là pour l’en empêcher. Il allait lui rappeler sa place, lui faire payer le déshonneur qu’il avait mis sur lui et voyant le jour. Il aurait voulu d’un fils parfait, pas de cette loque qui pensait aujourd’hui pouvoir se dresser face à lui !

    « Boss ? » Fit la douce voix de Kyoko, sortant les deux Sawada de leur échange glacial de regard.

    « Qu’y a-t-il Kyoko ? »

    « Gokudera-san vient de rentrer, il aimerait s’entretenir avec vous. »

    « D’accord, j’arrive. » Déclara le jeune patron en se levant, montrant ainsi son désintérêt total pour leurs invités, qu’ils auraient dû pourtant recevoir avec les plus grandes louanges.

    « Tsunayoshi ! » Cracha Iemitsu en le voyant partir. « Reviens t’asseoir immédiatement !! »

    Son ton était celui qu’on utilise pour gronder un enfant. Et pour la première fois, Tsuna sentit qu’il n’avait plus peur de lui, cet homme qu’il cherchait autrefois à impressionner pour se faire accepter, n’était plus rien pour lui. Alors il haussa un sourcil et répondit calmement.

    « Ce n’est pas aujourd’hui que je vous obéirais, M. Sawada. Si vous pensez que puisque vous êtes mon père, cela vous donne tous les droits, laissez-moi être clair avec vous : pour que je prenne en compte votre avis, il aurait fallu que vous agissiez autrement que comme un fantôme dans ma vie. Or cela n’a jamais été le cas. »

    Tsunayoshi était sorti en suivant sa secrétaire, sans un regard en arrière et à son retour, leurs invités étaient partis. Ses deux amants étaient toujours là et ils arboraient tous les deux un sourire satisfait et supérieur.

    oOo

    « Tsunayoshi-san ? »

    Le jeune patron sortit de ses pensées et se tourna vers Haru qui s’était approchée, toute guillerette.

    « Oui Haru ? »

    « Nous avons fini de ranger les derniers dossiers ! »

    « Quoi ? Déjà ? Je me suis endormi ? » S’inquiéta un moment le jeune homme, contrit d’avoir laissé son propre travail à ses amis.

    « Oh non. » Le rassura immédiatement la jeune femme. « Quand vous nous avez dit que vous preniez une pause, il ne restait déjà plus grand-chose à faire ! »

    « Je vois, merci de votre aide alors. » S’exclama le brun avec un sourire resplendissant.

    Rapidement, ses amis partirent les uns après les autres, emportant au passage la poubelle pleine des boites de nourriture qu’ils avaient commandées et dégustées à midi. Ils leur restaient encore une bonne partie de l’après-midi – ils avaient finalement terminé rapidement en étant à plusieurs – et certains faisaient déjà des plans de sorties entre eux, qui n’étaient pas prévu au départ. Personne ne se risqua toutefois à demander à Tsuna, Hibari ou Mukuro s’ils voulaient ou non les accompagner : la relation des trois hommes n’était un secret pour aucun de leurs amis et ils savaient également qu’ils prenaient généralement du temps pour un quand l’un d’eux s’était absenté quelques jours. La dernière fois qu’une pauvre âme innocente – en l’occurrence ce fut Gokudera – avait suggérée qu’ils ne passeraient pas toute la journée sous les draps, elle avait eu le déplaisir d’être très régulièrement appelé pour l’informer que si, ils étaient très occupés pour toute la journée. Gokudera en faisait encore des cauchemars de temps à autre – à moins que ce ne soit des fantasmes…

    Les trois amants se retrouvèrent donc bientôt seuls dans le grand bureau et Mukuro rejoignit les deux autres sur le canapé. Ils n’avaient pas fait un geste pour se lever et à en juger par les soupirs de plaisir de plus en plus forts de Tsuna, Hibari avait au contraire qu’ils n’allaient pas quitter la pièce tout de suite. Son visage était présentement enfoui dans le cou du plus petit et sa main voyageait impunément le long de cette cuisse qui était déjà plus écartée que la décence ne pouvait l’accepter.

    « Seriez-vous en train de vous amuser sans moi ? » Demanda narquoisement Mukuro et s’approcha de son petit et délicieux amant. « Alors que cela fait deux semaines que j’attends de rentrer ? »

    Hibari se détacha du cou rouge qu’il grignotait amoureusement et fixa Mukuro, le défiant de venir le déloger de sa place. Lui aussi avait des voyages de temps en temps, alors il n’allait sûrement pas plaindre la tête d’ananas. Celui-ci s’avança justement, ses yeux brillant d’une lueur malicieuse et il s’empara voracement des lèvres de son rival. Cela n’avait rien à voir avec les baisers langoureux ou joueurs que pouvaient s’échanger Tsuna et Mukuro ou Tsuna et Hibari, là chacun essayait de dominer l’autre dans une bataille légèrement sanglante au vu du mince filet de sang qui coula sur le menton d’Hibari.

    Tsuna le regarda avidement faire, puis décida qu’il n’allait pas rester figer plus longtemps, il commença à déboutonner la chemise du manieur de tonfa et il prit grand soin à embrasser la peau de ses épaules, de son tour, s’attardant dans le creux de son cou et laissant parfois quelques suçons sur la peau albâtre. Les années ne l’avaient pas fait seulement mûrir, mais également prendre de l’assurance auprès de ses amants et surtout quelques envies et fantasmes avaient commencés à lui trotter dans la tête. Il savait qu’il ne pouvait pas encore les assouvir, mais peut-être que bientôt… En tout cas les gémissements presque plaintifs de Kyoya était déjà un très bon signe pour lui !

    Une main passa soudain sur ses fesses, le faisant se redresser un peu sous la surprise et il jeta un coup d’œil à Mukuro qui était l’auteur de cet attouchement. Il lui murmura de sa voix la plus sensuelle – celle qui l’avait fait craqué ce jour-là dans la salle du Conseil des Elèves.

    « Tu es encore trop jeune pour être aussi entreprenant Lionceau, mais ne t’inquiète pas, nous allons bien t’occuper de toi. »

    Et la nouvelle paire de mains qui se mit à caresser son corps était en effet promesse de longs plaisirs. Peut-être qu’en effet, il était encore trop jeune, mais il arriverait bien un jour ou l’autre à soumettre ses amants, au moins pour une nuit ! Pour l’instant il allait devoir se contenter de subir leurs assauts avec délectation. Ce n’était pas comme s’il perdait au change.

    « Et si nous nous occupions de baptiser ce canapé ? » Continua Mukuro d’une voix suggestive.

    Tsuna gémit son accord alors que les mains se glissaient sous ses vêtements et Hibari grogna son acquiescement, regrettant que la bienséance empêche les mignons lionceaux de se promener nus… Quoique ce serait offrir une vue bien trop belle à des personnes qui ne le méritaient pas. Non finalement, les vêtements s’étaient bien, surtout quand les enlever lentement frustrait toujours plus votre partenaire.

    FIN

    °0o0°

    Ça va être la deuxième fois que vous frustre volontairement dans un même Two-Shot… Mes pauvres choux ! Mais vraiment je ne me voyais pas écrire plus que ça, je n’avais pas l’envie, je n’étais pas dans le bon jour pour ça. C’est dommage mais c’est comme ça lol

    J’espère que malgré tout vous avez aimé, rigolé, sourit, voulu tué un certain personnage dont nous tairons l’identité, etc. Bref, que vous l’avez apprécié au moins autant que la première partie ? N’hésitez pas à m’insulter en review pour cette fin qui vous laisse… sur votre faim ! 8D Je voulais la faire, même si elle était trop facile !

    Allez, à la revoyure !

     

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