Disclaimer : Akira Amano possède Katekyo Hitman Reborn! et ses personnages

Rating : K+ parce que… x)

Genre : Romance / School-Life

Univers : UA

Pairing : Mukuro x Tsuna x Hibari

Evénement : Anniversaire de Inu_kag ! Femme de l’auteur 8D Super amie, super conseillère, super auteur, super yaoiste, super génial quoi !!

Aujourd’hui c’est l’anniversaire d’une personne très importante pour moi ! Alors je lui ai écrit un « petit quelque chose » de plus de 5,000 mots XD Rien n’est jamais trop beau pour les amies et pour la famille comme on dit. C’est donc en cette tard soirée que je vous poste cet Os écrit avec amour et humour et aussi délire… Oui, vous allez voir, je n’ai pas tout écrit d’une traite alors il y a des moments où j’étais saine d’esprit et d’autres où ce n’était pas le cas ! C’est le risque du métier !

Malgré tout je vous souhaite une très bonne lecture et encore joyeux anniversaire femme chérie *gros smack*

°0o0°

Le Conseil des élèves - Partie 01

Ils étaient tous assis autour de la table. Les cours venaient de se terminer et il avait été décidé que la réunion se tiendrait avant le début des activités de clubs, car aujourd’hui ils préparaient le festival culturel du lycée. Tous les présidents de clubs, ainsi que tous les délégués et le Conseil des élèves au grand complet se réunissaient aujourd’hui. Présidant cette assistance exceptionnelle, un jeune adolescent de troisième année aux cheveux châtains défiant la gravité et aux yeux d’ambres insondables. A sa droite, son fidèle bras droit, un ancien voyou à la coupe d’ananas et aux yeux vairons moqueurs et sadiques. A sa gauche, le célèbre président du comité de discipline de l’établissement aux yeux aciers froids et mordants et aux cheveux ébène, tout le monde le considérait comme le deuxième second du châtain. Assis du côté de l’ancien voyou, les trois autres membres de ce cercle : un délinquant métisse aux cheveux argents et aux yeux vers forêt, un jeune italien à l’air endormi et à l’afro noire, et une demoiselle charmante mais ressemblant étrangement à l’adolescent à la coupe ananas, avec un patch sur l’œil droit. Il y avait également les deux joyeux lurons du côté du président du comité de discipline, qui étaient les représentants des clubs et des délégués lors de réunion plus insignifiantes, respectivement un adolescent souriant à tous va et aux cheveux noirs dressés sur sa tête, ainsi que un boxeur énergique aux cheveux blancs.

Le châtain se leva, attirant les regards sur lui et faisant taire toutes les discussions entamées par la même occasion :

« Tout le monde est là ? Bien, nous allons donc commencé. »

Il se rassit et la réunion débuta. Et dire qu’il y a trois ans de cela, il n’aurait jamais imaginé un tel rassemblement possible…

oOo

Trois ans plus tôt :

Tsunayoshi se tenait devant le professeur principal de sa classe. Il cherchait avec paresse les papiers qu’il devait lui remettre. « Paresse » ce seul mot résumait l’intégralité de son lycée : des élèves aux enseignants, en passant par le personnel et le directeur lui-même, tout n’était que fainéantise ici. Pas un ne travaillait dans ces murs ou ils ne faisaient que le strict minimum. Il n’y avait aucune règle exigeante, aucune obligation de rejoindre un club ou de suite des activités. Les professeurs ne mettaient aucun enthousiasme dans leurs cours et aucune pression que leurs élèves se surpassent. C’était un endroit propice au glandage et aux voyous du dimanche.

Mais alors, que faisait cet élève en salle des professeurs, où la moitié des adultes s’apprêtaient à rentrer après une « dure journée de labeur ». Eh bien il regrettait d’être tombé malade la semaine dernière. Oui, sincèrement. Il jurait intérieurement qu’il aurait mieux valu pour lui d’aller à l’école, même si pour cela, il aurait dû faire le chemin en rampant ou en caleçon. Il aurait dû se souvenir de cette date importante, la seule à ne pas manquer dans toute l’année ! Mais non, il avait une fièvre de cheval ce jour-là, le jour à ne pas être malade… En effet, dans cette école connue pour ses élèves paresseux, il y avait une date à ne pas louper, une date où la maladie était redoutée par-dessus tout : le jour où on élisait le président du Conseil des élèves. C’était presque devenu une tradition dans cet établissement que le nouveau président fut un absent : il ne pouvait pas contester sa présentation de cette manière et après il était trop tard.

Cette fois-ci, cela tomba sur lui… Tsunayoshi Sawada, un élève moyen parmi les autres, sans charisme, à la carrure d’une fillette, grand timide, persécuté depuis toujours pour sa maladresse, ayant une difficulté troublante à s’ouvrir aux autres. Ce même adolescent était désormais à la tête du Conseil des élèves. Il avait devoir gérer les activités scolaires de la préparation à son déroulement, en passant par son organisation et sa gestion financière, les budgets alloués aux différents clubs et les voyages et sorties scolaires des différentes classes. Un travail titanesque pour lequel il devait normalement recevoir l’aide d’un vice-président, d’un comptable et d’un secrétaire, au minimum. Mais chaque année, ces personnes ne se montraient jamais dans les locaux du Conseil des élèves, laissant chaque année le président crouler sous le travail à s’en rendre malade.

« Tiens, voilà la clé du local et la liste de tes responsabilités. » Le professeur lui donna également une autre feuille où des cases blanches étaient à remplir. « Tu mettras les noms tirés au sort pour les différents postes, l’urne est déjà prête. Et il y a également un ou deux cartons de papiers dont tu dois t’occuper. »

Le châtain prit les deux feuilles et la clé et ouvrit la bouche pour poser une question, mais l’adulte leva une main pour l’arrêter et se dépêcha de ranger ses affaires avant de partir presqu’avec hâte, laissant là le pauvre nouveau président. Ce dernier se mit à mordiller nerveusement sa lèvre inférieure. Il savait qu’il allait en crever de cette responsabilité, mais il pensait au moins avoir un peu de soutien d’un ou deux professeurs… Et apparemment, il s’était de fausses idées. Monde cruel.

Il traina un peu les pieds jusqu’à la salle du Conseil des élèves et il eut la chance de la trouver mal aérée disparaissant sous une petite couche de poussières. Il avait l’impression d’entrer dans des archives et puis il se fit la réflexion que non : les archives de cette école devaient être bien pires. Tsuna avisa tout de suite le carton fermé ou un simple rond avait été découpé. Il s’en approcha, jeta un œil à l’intérieur, pour confirmer ses soupçons : il s’agissait bien de cette urne grâce à laquelle, il allait devoir choisir ses futurs pseudo-collaborateurs – fallait-il qu’ils daignent déjà lire les notes du panneau d’affichage. Evidemment, comme tous les ans, il n’y avait personne pour postuler au Conseil des élèves, les professeurs avaient donc fait une liste des lycéens ne pratiquant aucune activité pour les mettre dans cette urne improvisée.

Tsunayoshi eut les chocottes quand son bras plongea dans la masse de petit papier afin de tirer le premier nom, celui de la personne qui deviendrait son ou sa vice-présidente… Non, il ne craignait pas qu’un montre horrible surgisse du fond de la boite en carton pour lui manger la main, ni que le trou de l’urne ne se referme sur son bras pour l’en priver. En fait, il craignait de découvrir le nom inscrit sur le papier… Et oui, il avait un fort pourcentage de malchance de tomber sur un voyou car ces derniers s’inscrivaient rarement aux clubs, il faut bien l’avouer. Le châtain était donc sûr que ce tirage au sort allait mal se terminer : il s’imaginait déjà tomber sur le nom d’Hibari Kyoya, l’un des plus effrayants adolescents du lycée…

« Rokudo Mu…. Mukuro… ? »

C’est bon, c’était officiel, le tout nouveau président avait perdu toute couleur sur son visage. Finalement il préférait Hibari ! Non mais… Comment avait-il pu tomber sur lui ? Sur le seul qui dirigeait un gang dans le coin ?! Sur le seul qui le faisait plus flippé que le manieur de tonfas ?! Sur… Sur le démon par excellence… ?

Tsunayoshi estimait sa vie finie. Peut-être ferait-il mieux de se porter absent dès demain pour les trois prochaines années. Simuler une agoraphobie profonde et post-traumatique pourrait bien passer auprès de sa mère ! Mais son père… Moins sûr… Il n’était pas souvent à la maison, trop occupé par son travail, cependant lorsque les deux hommes de la famille se croisaient, cela se finissait toujours avec le plus jeune rabaissé et humilié. A cause de son comportement pathétique. A cause de ses notes basses. A cause de ses capacités inexistantes. A cause de son apparence fragile. Tout était à jeter selon son père. Allait-il donc réellement devoir faire face à l’angoisse qu’incarnait Mukuro pour lui ? Apparemment, oui.

Il tira le nom de son comptable : « Gokudera Hayato » qu’il trouva presqu’inoffensif et sympathique à côté du monstre de ces cauchemars. Presque seulement, car il était réellement flippant quand il se mettait à parler d’explosif pendant les cours de chimie, avec une facilité qui démontrait une affolante maîtrise du sujet… Et celui de son secrétaire : « Bovino Lambo » Un étudiant type dans le genre paresseux et plus encore. Il n’avait rien contre lui et c’était réciproque. Restait à savoir si l’adolescent pousserait un jour la porte de cette salle… Défaitiste et se demandant déjà à quoi ressemblerait le jour de sa mort – demain à priori – il nota les trois noms dans les espaces blancs de la feuille donner plus tôt, avant d’y apposer sa signature. Il irait la mettre dans le casier du secrétariat en partant.

Son regard se posa ensuite sur le carton – cette fois sans ouverture ronde – dans laquelle des papiers s’empilaient n’importe comment. Il hissa tant bien que mal la boite sur la table de la salle et farfouilla un peu dedans pour voir de quoi il s’agissait. Il y avait des plaintes, en grandes majorités. Des rapports également, très succincts, des différents délégués de classe, etc. Il allait devoir trier tout ça rapidement. Mais le plus important se déroulerait le mois prochain : la gestion des budgets aux différents clubs et il était certain qu’il devait y avoir quelques plaintes à ce sujet dans ces tas de feuilles… Tsunayoshi se sentait déjà épuisé et il aurait voulu faire marche arrière à tout prix. Pourtant, il était déterminé à réussir au moins quelque chose dans sa vie, même si ce n’était que monter un Conseil des élèves décents, dans un lycée quelconque, dans une ville banale.

Et cela commençait par un nettoyage en règle de cette pièce ! Impossible de travailler correctement en inhalant de la poussière à chaque respiration ! Ce fut ainsi que le jeune Tsunayoshi commença son premier jour en tant que président du Conseil des élèves, comme simple ménagère.

oOo

« Mukuro-san, vous séché les prochains cours ? » Demanda Ken en voyant son ami et leader ranger ses affaires.

« Uniquement celui d’Italien, ce n’est pas comme si j’en avais besoin, kufufu. »

« Où allez-vous vous cacher ? »

« Mh… Je crois que je vais aller au Conseil des élèves. Apparemment, comme mon nom a été tiré au sort, si j’y vais les surveillants ne pourront pas me donner de retenue. »

« On vous rejoindra là-bas alors ! A toute à l’heure Mukuro-san. »

L’adolescent à la coupe d’ananas salua son ami d’un signe nonchalant de la main et se dépêcha de quitter la salle avant que le professeur n’arrive pour donner son cours. C’était l’un des rares à être motivé dans cette école – sûrement parce que c’était sa première année de travail – et Mukuro ne le supportait pas. Il pensa à se rendre immédiatement dans la salle du Conseil, mais il se fit la réflexion qu’elle était sûrement fermée à cette heure-là. C’est donc en trainant un peu les pieds, mais avec classe malgré tout, qu’il se faufila dans la salle des professeurs pour attraper les clés du Conseil. A sa grande surprise, il n’y avait que le double des clés… Cela signifiait que soit quelqu’un était déjà là-bas, soit qu’il n’y avait toujours eu qu’une seul clé.

Filant telle une ombre, il rejoignit son objectif. Il ne trouva personne à l’intérieur mais étrangement, la pièce sentait la propreté et de petites montagnes de papiers s’entassaient sur la grande et unique table centrale. Mukuro s’approcha curieux et les lut en diagonales. Il s’agissait des compatibilités des différents clubs du lycée. Ainsi, il y avait bien quelqu’un qui travaillait ici. Cela tenait presque du miracle ! Il devait sûrement s’agir du comptable, car de ce qu’il avait entendu dire, le président de cette année était un cancre peureux, impossible donc pour lui de gérer de quelque chose d’aussi gros, et le secrétaire était le pire fainéant de l’école, c’était pour dire.

La porte coulissa et il se retourna pour croiser les yeux caramel surpris d’une petite collégienne… Non, il s’agissait bien d’une lycéenne… Voir même d’un lycéen au vu de son uniforme. Avait-il manqué le train de la croissance pour être aussi petit et efféminé ? Pauvre petite créature. Mukuro arqua un sourcil quand le nouveau venu se prit les pieds dans un obstacle imaginaire et qu’il s’étala de tout son long sur le sol. Il ne bougea bien sûr pas le petit doigt pour l’aider à se relever, il avait une réputation à tenir. Mais cela ne sembla pas émouvoir l’accidenté plus que ça car il fut sur pieds en moins de deux, ses feuilles à nouveau dans les mains.

« Bonjour Mukuro-san. Que… Qu’est-ce que vous venez faire ici ? » Demanda poliment Tsunayoshi en évitant le regard vairon de son interlocuteur, trop effrayant pour son petit cœur.

Le châtain avait pensé qu’il avait échappé au pire lorsqu’une semaine après l’affichage des noms des membres du Conseil, personne n’était venu le tuer dans son sommeil, dans sa classe ou sur le chemin de la maison. Mais vraisemblablement il avait crié victoire trop tôt et la Mort venait maintenant la faucher après lui avoir donné l’espoir – qu’elle venait vicieusement de reprendre.

« Je sèche. Et toi donc ? Le président t’a laissé le sale travail ? Kufufufu » Demanda l’ananas avec un sourire narquois.

« Hm… Nan… C’est moi le président… » Confia le petit brun avec un sourire gêné et légèrement crispé.

Puis il se rendit compte de sa bourde… ! Il aurait pu feinter n’être qu’une autre pauvre victime dans tout ça !! Pourquoi… ?? Pourquoi n’avait-il aucun don pour le mensonge… ??? Cet acte abominable, impur pour l’innocence qu’il incarnait, ne lui avait même pas traversé l’esprit ! Pourquoi… ??

Tsunayoshi était toujours en train de geindre mentalement de sa bêtise et pourtant Mukuro n’avait toujours pas levé la main sur lui. Prenant conscience de cela, il tourna la tête vers celui qui était – sur le papier du moins – son vice-président. Une étrange lueur abritait son regard, mais elle n’était pas sadique ou colérique, non. Elle était plutôt… Désireuse ? Tsuna poussa un glapissement adorable et son visage prit feu. Trop rapidement, il plongea sa tête dans les papiers en tentant de faire abstraction de l’adolescent qui venait soudain de se rapprocher jusqu’à se tenir debout derrière lui. Il sentit un souffle près de son oreille, signe que le lycéen s’était penché et il eut soudain bien du mal à se concentrer sur tous les chiffres qui s’alignaient sur les feuilles de compte.

« Qu’est-ce que tu fais alors, président… ? » La voix était chaude et Tsuna aurait pu jurer qu’elle était même érotique.

Toutefois il tenta de se concentrer sur sa réponse, bafouillant et balbutiant comme jamais auparavant :

« Le b-b-budget des cl-clubs… Je… Je regarde les… Les… Les anciennes fi-fiches de compta-tabilité…… Des clubs. »

« Pourquoi ? »

« D-dans trois semaines, on a… Il y a la réunion pour… Pour les budgets des clubs… »

« Tu n’as qu’à redonner les mêmes. »

« I-il y a eu des demandes… D’augmentation. Donc je regarde et je… Je vérifie pour tout le monde. »

Mukuro observa le profil cramoisi de celui qui était hiérarchiquement son supérieur. Il avait différentes réactions en le voyant ainsi. La première fut bien évidemment un hommage à sa maladresse, mais la seconde, bien plus intéressante, fut quand il lui révéla être celui qui avait tiré son nom. Dans un autre lycée, cela l’aurait bien fait chier, mais dans cet établissement un professeur lui avait juste rappelé de se rendre à la salle du Conseil pour faire son devoir de vice-président, on ne l’avait même pas forcé. Non, il n’avait donc ressenti aucune colère contre ce petit être fragile, au contraire ! Ses mèches soyeuses, ses pommettes rosies, cette façon de se mordiller la lèvre inférieure, ses grands yeux timides et fuyants, sa silhouette mince… Contre toute attente, cet adolescent avait allumé un feu chez lui… Ou plutôt dans son bas-ventre. Sommes toute, ce n’était pas la première fois qu’un autre homme l’attirait et généralement il avait un faible pour tout ce qui avait l’air innocent de prêt ou de loin. Il avait donc adoré ses bégayements et ses rougeurs lorsqu’il avait voulu la jouer coller-serrer pour lui faire perdre ses moyens.

Toutefois, il avait à ce moment-là, penché sur son oreille et résistant à l’envie de lui faire un joli suçon dans le cou, découvert une autre facette de ce petit ange : droit, travailleur, cherchant à faire de son mieux et doué… Pour tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à la paperasse ! En effet, les livres de comptes des différents clubs étaient mal tenus et parfaitement incompréhensibles, pour l’adolescent arrivait à les comprendre, au vue des résultats sur sa calculette qui étaient identiques aux résultats finaux des feuilles de comptabilité. C’était impressionnant, surtout pour quelqu’un qui était considéré comme un cancre.

« Alors comme ça tu es doué avec les papiers, je n’aurais jamais cru. » Soupira Mukuro à son oreille, toujours décidé à apprécier ses colorations faciales.

« O-oui. C’est moi qui m’occupe des impôts, des factures, ce genre de choses, à la maison. »

Il n’en fallut pas plus pour piquer la curiosité du délinquant : comment pouvait-on être aussi adorable, innocent, cancre, mais assez intelligent pour tenir le rôle d’un PDG ? Il remarqua alors une petite pile de dossiers sur un coin de la table et il s’y dirigea pour les feuilleter. L’adolescent aux yeux vairons découvrit le visage de son meilleur rival, Hibari Kyoya, à l’intérieur. Un sourire presque sadique – non pardon, pas presque, définitivement sadique – s’étira sur ses lèvres pendant qu’il lisait le dossier scolaire de l’étudiant.

« Pour quelles raisons as-tu le dossier de l’alouette, président ? »

« Ah je… Je… Je… Non c’est pour rien… » Fit le petit brun en se forçant à fixer ses feuilles.

« Kufufufu, tu es amoureux de lui ? »

« Non !! Bien sûr que non ! » S’exclama Tsunayoshi, les yeux écarquillés mais bel et bien rouge.

« Alors pourquoi ? »

« C’est… On n’a pas de Comité de discipline dans le lycée… »

« Et tu veux que l’alouette s’en charge ? Ce n’est pas une mauvaise idée en soi. » Tsuna le regarda, heureux que quelqu’un soit de son avis et Mukuro craqua pour son sourire. « Et comment vas-tu le convaincre ? »

Un air abattu prit la place du sourire, au grand damne de notre ananas préféré. Apparemment, le jeune président n’avait aucune idée de comment réussir cette mission périlleuse et comptait même peut-être l’avorter. Ah moins qu’il n’ait déjà essayé sans succès ? Hm… Cela semblait être la dernière option au vu de la façon dont il frottait son bras – sûrement un bon souvenir du dangereux manieur de tonfas. Une idée germa dans l’esprit de Mukuro et il déclara d’une voix nonchalante :

« Je veux bien t’aider. Pour ça comme pour le Conseil des élèves. » De nouveau un sourire plein d’espoir qui enflamma son bas-ventre. « Mais j’ai une contrepartie, kufufufu~ »

« Laquelle ? »

« Tu devras m’embrasser une fois pour chaque journée de labeur et pour chaque réunion ou aide spéciale~ »

Mukuro se régala de la tomate bien mûre qui lui faisait face, cachée derrière quelques papiers et se demanda si le jeune viendrait tenter sa chance. Il n’eut pas longtemps à attendre car déjà il se dirigeait vers lui en chancelant légèrement, sûrement mal à l’aise comme jamais. Dans son esprit, des bisous pour avoir l’un des plus terrifiants cauchemars de l’école de son côté, ce n’était pas cher payé. Il se hissa donc sur la pointe des pieds et embrassa la joue surprise de son interlocuteur. Celui-ci resta interdit quelques secondes avant d’attraper avec autorité le menton de sa victime et de souffler contre ses lèvres : « pas ce genre d’embrassades » avant d’immiscer sa langue dans l’antre chaude et vierge de l’adolescent aux cheveux bruns. S’il fut au début maladroit et gêné, ce baiser prit vite une autre tournure quand Mukuro dirigea la dance avec maîtrise et assurance, faisant glisser sa langue sur celle de Tsuna, l’enroulant, mordillant la pulpe de ses lèvres avant de revenir à l’assaut inlassablement. Il n’y avait pas de doutes possibles, il s’agissait du premier baiser de sa jeune proie et il comptait bien le rendre inoubliable et addictif.

oOo

Hibari effectuait sa dernière ronde de la semaine et il savait déjà où elle finirait : au bureau du Conseil des élèves. Bien sûr, il avait quelques papiers à amener à son supérieur direct, mais également un ananas à remettre en place et une récompense à recevoir. Jamais l’adolescent n’aurait cru un jour pouvoir affirmer être heureux d’avoir quelqu’un au-dessus de lui dans la hiérarchie. Ou plutôt de l’avoir lui comme seul individu devant lequel il devait se justifier – ce qui arrivait rarement au final. La première fois qu’il l’avait rencontré, il l’avait immédiatement classé comme un herbivore lambda, mais cette erreur de jugement était due aux circonstances : le châtain s’était montré à lui au mauvais moment et il ne l’avait même pas laissé ouvrir la bouche. Leur deuxième rencontre fut en présence d’un dangereux prédateur et alors l’herbivore lambda apparut à lui comme un chaton mignon et apeuré. De quoi donner envie de le protéger ! Mais à cause de cela, il s’était fait mené en bateau par le prédateur en question, un ananas sadique et increvable.

Ce fut en répondant à sa provocation qu’il se retrouva propulsé à la tête du Comité de discipline fraichement créé. Son seul patron, le chaton adorable, avait déjà tout prévu et il avait été impressionné – intérieurement évidemment – par sa faculté à pouvoir répondre à ses exigences et même parfois à les devancer. C’était comme s’il possédait un sixième sens. Ce qui l’avait cependant bien plus surpris, ce fut la droiture de l’ananas à ses côtés : il se comportait réellement comme un vice-président digne de confiance avec lui et ne rechignait pas trop à la tâche. Cette impression de puissance se confirma à ses yeux quand Gokudera Hayato, une terreur et une tête brûlée, prit enfin son poste au sérieux, quand Lambo Bovino, réputé pourtant pour sa fainéantise, se mit à travailler, quand Chrome Rokudo, la jeune sœur de Mukuro, postula au Conseil des élèves, quand un président de la Fédération des clubs fut enfin nommé – en la personne de Yamamoto Takeshi – et quand un président du Conseil des délégués fut élu – en la personne de Sasagawa Ryohei.

Des choses anodines dans d’autres écoles, mais qui étaient bien plus impressionnantes dans leur établissement. Nombreux étaient les élèves qui avaient du mal à y croire. Néanmoins, les réunions des clubs ou des délégués étaient quasiment inexistantes, ce qui prouvait qu’il y avait encore beaucoup à faire. Hibari avait été impressionné mais également sceptique par la soudaine autorité du chaton : cela ne collait pas vraiment à son apparence malingre et son caractère timide et facilement embarrassé. Et puis un soir, où il avait dû corriger des belliqueux en chemin, il avait découvert l’envers du décor ! Ce n’était pas le chaton qui effrayait tout le monde, mais son vice-président, véritablement homme de l’ombre dans cette montée en pouvoir. Comment l’avait-il découvert ? D’une manière assez indécente mais dont il avait su tirer parti.

Il avait entendu une conversation des plus intéressantes avant de toquer à la porte du Conseil et Hibari avait décidé d’attendre un peu – cela n’était aucunement sa faute si les deux adolescents parlaient si forts.

« Cela en fera trois aujourd’hui, président~ »

« Trois ? Pas deux ? »

« Non~ » Ronronna un certain ananas « Je suis allé chercher cette masse informe et noire – Lambo – par la peau du cou. »

« Comme à chaque fois non ? »

« Ne joue pas à ça avec moi président~ »

C’en était suivi des bruits de succions, des gémissements et des glapissements adorables qui avait réchauffé le manieur de tonfas de l’intérieur. Voulant connaître ce que signifiait cette conversation, qui ressemblait beaucoup à un fruit demandant son dû, il avait ouvert la porte pour tomber sur un chaton quasiment allongé sur la table avec un Mukuro penché sur lui, lui dévorant les lèvres avec hargne et ferveur.

Hibari avait alors eu deux choix : faire son travail avec passion et une joie immense ou déclarer la guerre avec passion et un désir immense. Et le désir l’avait remporté sur la joie. Feignant le mécontentement et la colère, il avait exigé des explications au chaton et par la suite, il avait voulu un paiement également : cinq minutes pendant lesquelles il faisait tout ce qu’il voulait du petit félin. Celui-ci avait bien tenté de résister, de dire non, mais à vrai dire Hibari ne lui en avait pas laissé le choix. Et ce fut ainsi qu’il aimait rendre visite à son supérieur – puisque le Comité de discipline était sous l’autorité du Conseil des élèves – chaque jour pour ainsi faire la guerre à son éternel rival. Si Mukuro avait le droit aux baisers, Hibari lui avait plutôt tendance à laisser des marques.

Et ce soir ne ferait pas exception, c’est pour cela qu’il se mit à accélérer le pas, ayant en tête de peut-être demander trente secondes supplémentaires pour chaque herbivore qu’il punirait…

Quand il arriva dans la salle du Conseil, aucun papier ne trainait, prouvant que Tsunayoshi et Mukuro étaient prêt à s’en aller et qu’ils n’attendaient plus que lui. Allez savoir pourquoi, les deux terreurs du lycée avaient beau se faire la guerre, ils s’occupaient toujours ensemble de leur petit président, comme pour mieux pouvoir se comparer. Très vite la chemise du châtain fut ouverte et pendante à ses bras et sa nuque fut prête à être marquée – privilège du week-end uniquement. Hibari n’attendit pas plus longtemps et se jeta sur ce morceau de chair assez violemment, le marquant immédiatement de ses dents, arrachant un cri de surprise et un gémissement de plaisir de son chaton, très vite étouffé par une bouche vorace et intrusive.

Aucun des deux adolescents n’avaient dépassés la limite du pantalon, frontière bien trop intime pour de simple payement et ils attendaient toujours que leur petit président vienne en réclamer plus, mais contre toute attente ce dernier avait un mental de fer et ne se laissait jamais engloutir à ce point, malgré ses petits cris et gémissements exquis. Cela en faisait une proie de choix pour les deux prédateurs qui cherchaient à tous prix à le faire sombrer dans la luxure avec eux.

Comment pouvait-il résister aussi bien et chaque jour à cette bouche pleine de dents, mordant et suçotant chaque parcelle de peau, perturbant ses sens, à cette seconde bouche envahissante et expérimenté qui embrumait son esprit, aux deux paires de mains qui voyageaient sur son torse, son dos, ses bras, son cou, son visage, pour le griffer, le caresser, le taquiner. Il y avait de quoi en perdre la tête et pourtant il résistait toujours, attisant d’autant plus la flamme des deux adolescents. Ils rêvaient tous les deux de l’innocence de Tsunayoshi, qui malgré tous ses attouchements, n’avait toujours aucune expérience quelconque en sexualité. Cela excitait énormément les deux bêtes sauvages qui lui servaient de vice-président et de représentant de la discipline, de le savoir encore si pur.

Toutefois, les défenses hautes et épaisses de Tsunayoshi commençaient à montrer des signes de faiblesses, tout comme ses mains qui cherchaient de plus en plus de contact, ou son esprit qui repoussait de plus en plus les limites qu’il avait posé aux deux adolescents – Mukuro n’aurait jamais du pouvoir toucher autre chose que ses lèvres mais ses mains se baladaient librement et le temps donné à Hibari semblait durer un peu plus longtemps à chaque fois. Chaque séparation était plus dure que la précédente, autant pour les deux prédateurs que pour leur proie… Celle-ci allait-elle bientôt craquée ?

oOo

Plus de deux plus tard :

La réunion allait bon train et même si les formalités étaient en réalité terminées depuis plus d’une demi-heure, personne n’était encore partie pour discuter tranquillement et fêter cette dernière réunion de l’année : demain ils seraient tous diplômés et ils échangeaient leurs projets d’avenir. Certains allaient continuer à la fac – le regain d’énergie du Conseil des élèves avaient remotivés certains professeurs et de fil en aiguille, une partie des élèves avait repris goût aux études – d’autres prévoyaient des formations professionnels, certains comptaient reprendre les affaires familiales, une petite partie allait postuler dans de grandes boîtes et du côté du Conseil des élèves, un tout autre projet circulait : les différents membres du Conseil comptaient monter une entreprise ensemble pour continuer à travailler ensemble.

« Et qui sera le président cette fois ? Mukuro-senpai ou Hibari-senpai ? » Demanda un cadet, persuadé que si le cancre la dirigeait, cette boite coulerait en deux mois – car si Tsunayoshi avait gagné en charisme et en autorité, il n’avait pas réussi à monter ses notes…

« Mais toujours notre petit président préféré~ » Le contredit l’ananas en se tournant vers le châtain qui terminait consciencieusement son rapport d’instruction pour son futur successeur, sous l’œil attentif d’Hibari.

Et dire qu’en trois ans ils avaient fait de cet établissement réputé pour sa vie et ses études faciles, un lycée comme les autres – à l’exception près d’un Comité de discipline démoniaque. Ils en avaient fait du chemin. Il avait dû le commencer seul et sans modèle et petit à petit, Mukuro était venu s’y greffer par intérêt, puis Hibari par devoir, et Gokudera, Lambo, Chrome, Yamamoto et Ryohei avaient fini par suivre… Quelle aventure ! Tsunayoshi n’en revenait toujours pas !

Soudain un pied remontant le long de son mollet le sorti de sa nostalgie et il interrogea Mukuro du regard. Ce dernier se pencha à son oreille, de cette voix encore plus sensuelle qu’il y a trois ans :

« Demain, après la cérémonie, je m’inviterais chez toi. »

De légères rougeurs discrètes pointèrent le bout de leur nez sur le visage du petit brun et il acquiesça faiblement. Il eut alors la surprise de sentir une bouche et des dents mordiller la pulpe de ses doigts. Il tourna la tête cette fois vers Hibari qui lui fit comprendre en un regard que lui aussi serait de la partie, ce qui lui envoya un délicieux frisson dans tout le corps. Finalement il avait résisté toutes ses années : il ne voulait pas faire ça avec son vice-président et le président du comité de discipline, en tout cas c’est ainsi qu’il avait présenté les choses. Mais demain… Demain, ils seraient diplômés. Demain, ils n’auraient plus ce genre de relations. Demain, ils allaient enfin se repaitre de ce chaton qu’ils avaient désirés pendant trois ans, qu’ils avaient vu grandir, qu’ils avaient vu s’affirmer, qu’ils avaient vu devenir de plus en plus sexy et qu’ils avaient désirés encore plus.

Demain sera un jour de fête, foi de Mukuro.

Demain sera un jour de festin, foi de Hibari.

Demain sera un jour de joie, foi de Tsunayoshi.

Demain sera un nouveau jour et une nouvelle vie.

FIN

°0o0°

Voilà !! J’espère que vous avez aimé, que vous n’êtes pas frustré, que vous avez bavez, que vous m’aimez un peu aussi xD Bref, que cela vous a plu, ce mélange de délire, de Tsunayoshi hors-mafia en chaton qui devient un matou des gouttières en s’affirmant, mais un matou toujours pur et innocent au mental d’acier trempé – voir titane ! Bref, un Tsu-chan comme on en voit pas souvent sans la mafia !

N’hésitez pas à laisser une review, je vous aime mes lecteurs et lectrices ! (c’était l’instant câlin dû à la fatigue XD)