• Disclaimer : Les personnages de Reborn sont à Akira Amano, mais je pense qu’il ne savait pas à quel point ses personnages allaient être martyrisés !

    Rating : T

    Genre : Semi-Univers Alternative / Romance / Humour / Mafia

    Pairing : Il y en encore à découvrir ;) Dont : Bel/Hayato, Squalo/Xanxus, Luce/Reborn, Dino/Basil, Lal Mirch/Colonello

    Note de début : Bonjour tout le monde ! Que vous dire en ce joli petit dimanche matin ? Eh bien j’arrive avec un chapitre lol je crois que vous avez remarqué. Sinon… A savoir que dans deux semaines… L’arc 2 sera terminé !! Oui, il a été un peu plus court que le premier mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans le chapitre ! Mais même si dans deux semaines (chapitre 21 + épilogue d’arc) l’arc deux sera conclu, je n’enchainerais pas tout de suite sur l’arc 3, je ne le commencerais qu’en septembre, mais en attendant, vous aurez le droit à une flopée d’OS sur plusieurs mangas et sur plusieurs couples. Comment ça marche ? Sur mon profil, vous avez le lien pour un sondage qui vous demande quel Couple vous-les vous ? Et il suffit de remplir. Les choix les plus populaires seront choisis pour les One Shots. Donc Sondage au choix multiples possibles et vous n’êtes pas obligés de choisir un couple par manga à chaque fois.

    Pour le chapitre, je vous laisse juste lire, sinon j’en dirais trop, je me connais !

    Réponses aux Reviews :

    history : pour ta dernière question, que je réponde oui ou non, tu aurais des informations sur le prochain Arc, donc je m’abstiendrais ! Continu de cogiter mdr Sinon, pour ce qui est de l’enlèvement de Tsuna, ils se sont rendus compte qu’il avait disparu, mais rien n’aurait pu prévoir qu’il se soit fait enlevé (certains même ont pensé qu’il était mort quand ils ont retrouvés les cadavres de Iemitsu et Nana)

    Daidaiiro30 : Désolé que tu sois arrivé à un si « mauvais moment » mais si cela peut te rassurer, les rebondissements et les surprises sur Tsuna ne seront pas entièrement fini, même après ce chapitre ! Car oui, il y a encore des secrets dont Tsuna n’a pas parlé ! Notamment un dont il est conscient et un deuxième qui le concerne mais que lui-même ignore ! Pour ta deuxième review, c’était une faute de ma part car je n’avais pas assez expliqué la « découverte » d’Iemitsu sur Kyoya, j’ai donc un peu étayer la partie dans le chapitre précédent pour que cela soit plus compréhensible. Mais merci de me l’avoir fait remarqué !

    Au passage, merci à ceux qui lisent mes chapitres et qui les aiment :) Notamment à ceux qui laissent des reviews (Merci spécial à history, freddyman, Daidaiiro30, MissXYZ, et Hellsinkii qui ont commentés le chapitre précédent ! Ainsi qu’à tous ceux qui ont mis ma fanfiction en favorite ou en follow), j’adore vous faire plaisir chers lecteurs ! *milles bisous de remerciements !*

    (Merci à Hebihime qui corrige cette fic et vous permet de retrouver les quelques mots que j'ai oublié en cours de chemin)

    °0o0°

    Deuxième Arc – Chapitre VIII (20) : Six mois d’absence, le passé de Tsunayoshi – Partie 2

    Mukuro était en ce moment même, déchiré entre forcer celui qui fut un jour son camarade de malheur à le rejoindre, lui rouvrir les yeux une nouvelle fois sur ce monde abjecte, et le laisser continuer sa vie, quitte à se dresser devant lui. Car il ne se faisait pas d’illusions : si Tsunayoshi poursuivait le chemin qu’il se traçait au sein de la Mafia, ils devraient s’affronter un jour ou l’autre. Et l’un d’eux devrait inévitablement mourir. L’adolescent ne savait donc pas quelle décision prendre envers celui qui fut son ami…

    Tsuna lisait sans mal les sentiments qui bataillaient dans le cœur de Mukuro, l’activation de sa flamme augmentait énormément sa perception du monde qui l’entourait, certes, mais il le voyait également dans ses yeux troublés et ébranlés. Lui-même aurait voulu revenir en arrière pour ne pas avoir à faire le choix de se battre contre son ancien ami. Mais malheureusement, il avait réveillé sa mémoire seul et bien trop tôt. Il se rappelait de ce moment où les pilules de Dernière Volonté de Xanxus, qu’il avait dérobées avec Enma,  avait fait éclater le sceau mis en place par Mukuro, à peine trois ou quatre mois plus tôt. Le surplus de flammes avait fait sauter cette barrière et il en avait voulu au jeune garçon de l’époque qui avait disparu, de lui avoir enlevé tous ses souvenirs.

    Mais bizarrement, il n’avait jamais véritablement été en colère contre les Vongolas. Ce serait mentir de dire qu’il n’avait pas haï la Mafia en se rappelant de tout ce qu’il avait dû subir pendant six longs mois. Néanmoins avoir oublié cet épisode de sa vie et avoir fait la connaissance de Xanxus, Riccardo, Enma, Uni et Byakuran, puis d’Alaude et Daemon, l’avait grandement aidé à ne pas cataloguer tous les mafieux comme de dangereux psychopathes immoraux. Bon, il était vrai que Daemon avait longtemps correspondu à cette image dans son esprit, mais il avait appris à le connaître et il avait découvert que malgré ces airs de psychotiques et de sadiques sexuels qu’il renvoyait au premier abord, il n’était pas un si mauvais bougre.

    La plus dure épreuve de son enfance, après qu’il ait retrouvé la mémoire, ce fut de faire face à Riccardo : son père adoptif n’avait rien d’un homme bête, stupide ou autre qualificatif du même genre, et il savait qu’il se doutait de quelque chose sans vraiment savoir de ce qu’il s’agissait. C’est d’ailleurs pour éviter tout interrogatoire qu’il avait fui les deux Vongolas et qu’il avait sauté sur l’occasion de partir avec Alaude au CEDEF pendant un certain temps. Finalement, à sa grande surprise, jamais le Secondo n’avait tenté d’obtenir des réponses sur son étrange comportement et il lui en avait été profondément reconnaissant : même aujourd’hui, après toutes ses années, il n’arriverait toujours pas à en parler, alors sur le vif, il y a huit ans… Il se serait braqué, il aurait même peut-être fait une crise, explosant beaucoup de choses autour de lui et révélant trop de choses qui n’avaient rien d’anodine à Riccardo, comme le fait qu’il puisse utiliser lui-aussi ses flammes.

    L’illusionniste armé d’un trident, était toujours partagé entre les choix qui s’offraient à lui, mais pour le moment il ne pouvait pas laisser son ancien ami partir. Il connaissait son identité et il avait sûrement fait le lien entre lui et les récentes attaques en Italie. Même s’ils avaient été dans le même pétrin il y a plusieurs années de cela, cela ne signifiait pas que Tsunayoshi garderait simplement le silence sur son kidnapping : de toute façon, tout le monde devait déjà être au courant dans la Famiglia. Il fit donc le choix temporaire de maîtriser le fils adoptif de Riccardo et ainsi aviser par la suite et surtout prendre le temps de réfléchir et discuter avec le châtain.

    La première vague d’illusion prit le petit brun par surprise, qui par réflexe, recula prestement, avant de se souvenir qui était son adversaire. Néanmoins, pas question de le sous-estimer, justement parce qu’il le connaissait, il savait que Mukuro était redoutable, autant que lui si ce n’est plus, et qu’il avait poussé ses illusions à un degré de perfection jamais atteint à ce jour. Même Fran semblait être un débutant à côté de lui et la Grenouille n’aurait pu que l’admettre à contrecœur : même en sachant qu’il s’agissait d’illusions, son esprit était submergé par l’art de l’adolescent aux yeux hétérochromes. Hayato, lui, n’avait aucune protection contre ce que ses sens envoyaient à son cerveau, à part une volonté de fer et une confiance inébranlable en Tsuna : il savait que jamais le jeune Vongola ne les laisserait volontairement se faire blesser, qui que soit l’adversaire en face de lui.

    Il pouvait notamment en témoigner lorsque Kyoya se pointait parfois pour réclamer un combat et qu’une course-poursuite se déroulait, car Tsuna refusait de se battre contre lui. Hayato était un fin observateur, mais d’un autre genre que Fran qui lui sondait les émotions, et les mouvements de son héros n’avait pas échappé à ses yeux de lynx : Tsunayoshi faisait toujours en sorte que le Préfet ne se blesse pas lorsque son adversaire esquivait ses attaques et de plus, le mafieux s’interposait toujours lorsqu’une personne extérieure au combat pouvait s’en retrouver blessée d’une quelconque manière. Il n’était pas très fier de ne pas pouvoir intervenir dans ces combats pour l’aider – il blesserait Kyoya plus qu’autre chose et son ami ne le lui pardonnerait pas – mais il admirait énormément les capacités de Tsunayoshi à la place.

    Il savait donc d’instinct que tant que son ami serait dans la même pièce qu’eux, ils ne seraient pas blessés par leur adversaire. Il en eut la preuve évidente quand Tsuna envoya Mukuro dans le décor une nouvelle fois, mais cette fois-ci, il le rejoignit pour l’éloigner des deux italiens toujours attachés. Ils ne voyaient rien mais en entendaient beaucoup. Les bruits de plus en plus violents leur permettaient tout juste d’imaginer l’ampleur de la bataille, qui se déroulait à deux pas de là. Ils se sentaient frustrés de ne pas pouvoir admirer les performances du châtain, car s’ils ne se lassaient jamais de voir Tsunayoshi étaler ses adversaires avec une telle dextérité, ils étaient encore plus intrigués de voir sa manière de se battre avec ses Flammes de Dernière Volonté.

    Ils auraient sûrement été déçus toutefois, de voir que le petit brun n’utilisait pas ses pouvoirs à leur maximum comme pouvait le faire Xanxus. En effet, l’intensité des flammes de ses mains était faible et il ne s’en servait que pour accélérer ses déplacements ou détruire les illusions de plus en plus réalistes que lui envoyait Mukuro. Il ne pouvait pas les utiliser à pleine puissance car d’une part, il n’avait jamais réellement appris à se battre avec son corps d’adolescent – la dernière fois qu’il avait utilisé ses flammes, cela remontait à ses 8 ans ! – et surtout parce que cela le mettrait en danger. Ses mains n’y survivraient pas et elles seraient brûlées et inutilisable pour le reste de sa vie, s’il faisait appel à une flamme plus grande sans protection. Il pouvait donc tout juste les maîtriser à cette puissance comme soutien et non comme arme.

    « Allons Tsunayoshi, nous savons tous les deux que tu peux utiliser tes flammes mieux que ça ! Tu n’avais pas peur de te brûler ce jour-là ! » Roucoula presque Mukuro en se rappelant de la performance du petit brun à son arrivée.

    ……

    Tsunayoshi ouvrit les yeux et se redressa, regardant autour de lui avec surprise et inquiétude. Le camion venait de s’arrêter pour la première fois depuis des jours. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Etaient-ils arrivés à destination ou bien n’était-ce qu’un problème technique ? Une voix lui soufflait que malheureusement c’était la première hypothèse. Mais pourquoi "malheureusement"… ? Une peur douloureuse et étouffante le prit à la gorge quand les adultes ouvrirent enfin les portes du camion. Il ne pouvait pas se défaire de l’impression d’être coincé comme un lapin devant son chasseur. C’était une sensation dégoutante, comme si quelque chose de froid et d’irréel l’entourait et prenait possession de lui pour mieux l’effrayer. S’il sortait de ce camion maintenant, il n’aurait plus jamais aucune chance de revoir la lumière du jour, c’est ce que lui disait son instinct.

    Mais bien qu’en sachant ce qui peut nous arriver, ce n’est pas toujours à nous de prendre les décisions qui changeront notre vie. Aujourd’hui, cette puissance revenait à ces adultes qui tenaient dans leurs paumes, la vie de chacun des enfants qui se trouvaient là. Eux ne pouvaient rien faire, ils n’étaient que des pantins entre leurs volontés. Ils commencèrent à décharger les cages, les enfants toujours à l’intérieur. Ils étaient devant un bâtiment blanc qui semblait à première vue abandonné. Que faisaient-ils ici ? Qu’allait-il leur arriver ? Tous les gamins se posaient les mêmes questions tandis que les adultes se rassemblaient autour de la petite prison de Tsunayoshi : ils ne seraient pas trop de quatre pour empêcher le Monstre de s’enfuir. L’un d’eux était armé du fameux bâton électrique, menaçant le châtain, pendant que les autres soulevaient la cage avec précaution et attention, comme pour déplacer une bête sauvage. Cependant contre toute attente, Tsuna ne tenta rien, il était bien trop concentré sur sa peur qu’il essayait de réprimer et qui le faisait trembler, comme s’il savait déjà ce qui l’attendait entre ces quatre murs…

    Ils auraient pu avoir pitié de lui s’ils avaient pu éprouver de la compassion. Mais ils n’avaient plus ce genre de sentiments depuis longtemps. Ils se contentèrent donc d’apprécier le fait que le garçon coopérait – inconsciemment certes. Au moment même où le dernier colis fut déposé à terre, une trappe se souleva soudain devant les enfants. Ils observèrent les hommes qui en sortaient, hésitant entre être effrayé ou juste surpris : au premier abord, ces adultes-là n’avaient rien de particulièrement inquiétant, ils étaient frêles et peu combattifs. Seul Tsunayoshi ressentait le danger qui émanait des nouveaux arrivants et se terrait au fond de sa prison, il préférait mille fois plus avoir affaire aux tas de muscles qui venaient de les décharger.

    « C’est toute notre marchandise ? Il y en a plus que prévu. » Ronchonna le plus petit des nouveaux arrivants, en italien.

    « Arrête de grogner Anerti, plus il y en a, mieux c’est. » Répliqua son voisin de droite.

    « Moi, ce qui m’intéresse bien plus, c’est ce que vous nous avez raconté au téléphone. J’espère que ce n’était pas une blague sinon je le prendrais très mal… » Menaça calmement un grand roux aux allures de squelette.

    Tsuna ne comprenait rien de la conversation. Ou plutôt il ne voulait rien en comprendre... Il regardait à la place les hommes qui étaient apparus de cette trappe trop bien dissimulée pour que ce soit anodin. Il voulait savoir pourquoi son instinct se manifestait avec une telle vivacité, lequel devait-il craindre ? Il n’eut pas de mal à se rendre compte que son malaise était immense, et même plus, uniquement quand son regard se portait sur le seul qui était resté en retrait et qui ne l’avait pas quitté des yeux. Ses cheveux noirs et raides tombaient sur ses yeux verts. Il n’était pas aussi maigre que les autres hommes et cela lui mit la puce à l’oreille : il s’agissait peut-être d’un gardien de sécurité ou quelque chose y ressemblant. Pourtant ce qui le gênait le plus chez cet homme en particulier, c’était son apparence : son intuition le prévenait que ce n’était pas la sienne, que son visage était faux...

    Alors qu’il tentait de comprendre pourquoi cet homme cachait sa véritable identité, la voix sifflante et le visage plus pâle qu’un cadavre d’un des maigrelets le sortit brusquement de ses pensées. Tsunayoshi était si préoccupé par son intuition, qu’il n’avait pas entendu son instinct le prévenir que l’un d’entre eux s’était approché. Il sursauta brusquement face à cette apparition d’outre-tombe, à défaut de pouvoir reculer précipitamment. Il l’observait derrière ses lunettes à la manière d’un scientifique étudiant un rat pour ses expériences. Le petit brun se sentait affreusement mal et aurait bien voulu qu’une diversion quelconque le sauve de ce regard scrutateur.

    « Alors c’est lui ? » Persiffla l’homme aux lunettes.

    « Oui, il n’a pas été facile à obtenir, vous pouvez me croire ! Il vaut bien un petit supplément non ? » Demanda son interlocuteur – le blond qui s’était amusé à refaire l’éducation de Tsuna sans succès – avec un sourire carnassier.

    « Vous ne pensez qu’à l’argent de toute façon, tout est une bonne excuse pour en réclamer toujours plus. » Répliqua l’homme avec acidité.

    « Tu vas te calmer le binoclard. Ce gamin c’est un putain de monstre, alors on la mérite notre prime ! » S’énerva le blond.

    « Ça c’est vous qui le dites. »

    « Enfoiré. » Siffla-t-il entre ses dents. « Il sait très bien les faire apparaître ces flammes oranges, c’est ce que vous vouliez non ? »

    « Avez-vous une preuve concrète et matériel de ce que vous avancez ? »

    Il avait beau feindre le désintérêt et garder un grand sang-froid, la lueur envieuse et excitée dans son regard, fit frémir Tsunayoshi d’horreur. Il ne voulait pas tomber dans les mains d’un type pareil. L’enfant était tellement concentré sur l’homme aussi maigre qu’une allumette, concentré à trouver un moyen de s’échapper, s’enfuir très loin, qu’il ne faisait plus attention aux autres personnes autour d’eux. Il fut donc très surpris quand un puissant coup de pied fit rouler la cage à quelques mètres. Il laissa échapper un cri de surprise, il se cognait de partout. Sa peur gagna sa raison et il activa ses flammes pour stopper la course de la cage. Dès le moment où il le fit, il sut qu’il n’aurait pas dû : le maigrelet était extatique et le blond fier de son coup. Le petit brun désactiva ses flammes aussi sec et se recroquevilla contre lui-même, enfouissant son visage entre ses bras : il venait de faire la plus grosse bêtise de sa vie et il allait en payer le prix…

    La voix du blond résonna un peu plus loin, il réclamait maintenant son dû et il lui fut offert sans autre discussion. Les cages commencèrent dès lors à descendre au sous-sol, les unes après les autres. Tsunayoshi les regardait faire, leurs ravisseurs attendaient à côté, vérifiant qu’ils n’essayaient pas de s’enfuir, surtout le petit monstre. Quand ce fut son tour, le châtain sentit les larmes monter. Il n’arriva pas à les retenir mais au moins personne ne le voyait faire et il restait silencieux. Il se recroquevilla encore plus contre lui quand sa prison s’engouffra dans les ténèbres du sous-sol… Cette nouvelle luminosité l’effrayait plus qu’il ne l’aurait cru. Il avait l’impression que tous ses pires cauchemars allaient se réaliser entre ses quatre murs et cela lui faisait encore plus peur. Le petit brun releva la tête quand il entendit la trappe se refermer et il fixa les derniers rayons du soleil qui s’infiltraient une dernière fois dans cette nouvelle prison. Il en grava l’image dans son esprit avec application, comme si plus jamais il ne reverrait l’astre solaire.

    ……

    Ce matin-là, Mukuro fut réveillé par le bruit de l’alarme rugissante qui donnait l’ordre aux enfants de se rassembler au sous-sol. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas dormi autant. Et en jetant un coup d’œil à ses colocataires, il n’était pas le seul. Ça par contre, c’était inhabituel ! Jamais les fous qui se faisaient appelés "scientifiques" dans cette demeure ne restaient ainsi à se tourner les pouces pour le bien des enfants. Non, ils avaient sûrement prévu quelque chose. A quatre-cinq mètres de lui, Nagi regardait le mur fixement devant elle, semblant perdue dans ses pensées. Les menottes à leur cheville se déverrouillèrent et ils se levèrent tous, marchant un peu pour se dégourdir les jambes – pour une fois qu’ils en avaient l’occasion. Puis comme des gentilles et dociles bêtes de troupeau, ils se dirigèrent dans un bel ensemble vers le sous-sol. Mukuro se rapprocha de Nagi et lui chuchota :

    « Qu’est ce que tu avais tout à l’heure ? Tu as encore mal ? »

    « Non ce n’est pas ça. Je crois… Enfin je pense que cela fait six mois depuis que les derniers sont arrivés. »

    « Hm, peut-être bien. Je n’arrive plus à savoir quel jour nous sommes à force. »

    L’enfant aux cheveux presque bleus réfléchit à l’hypothèse de son amie et c’était effectivement possible que ce soit cela. Mais il fallait attendre de voir si les autres sections de cette souricière géante étaient elles aussi convoquées. Et ce fut le cas, il en plaignait presque leurs nouveaux compagnons, mais il avait déjà bien trop à faire à rester simplement en vie. Il n’avait pas le temps pour d’autres sentiments inutiles. Pourtant, une question persistait : à sa connaissance, il n’y avait pas eu de souris à problème depuis le dernier arrivage, alors pourquoi tous les convoquer ? Généralement, ils étaient rassemblés tous ensemble "en cet heureux jour", dans le seul but de leur rappeler qu’ils n’étaient que des jouets entre les mains de grands enfants fous. Rien de bien joyeux donc. Ils ne s’embêteraient pas à tous les mettre ensemble dans la même salle uniquement pour accueillir de futurs cobayes. Enfin, peut-être avaient-ils inventé de nouvelles tortures pour les nouveaux arrivants et les rebuts inutiles ?

    Quoi qu’il en soit, ils se dirigèrent vers le lieu habituel comme des moutons. Les scientifiques les attendaient devant les portes et ils durent se mettre en file indienne pour qu’ils vérifient un à un les numéros des puces dans leurs bras. Certains des enfants furent mis de côté et tous surent immédiatement qu’il s’agissait des futurs morts. Il suffisait de voir leur état : ils étaient tous blessés plus ou moins gravement et à bout de forces. Ils n’avaient même plus la force de se débattre ou de se protester contre leur sort. Ils étaient tous simplement vides. Les adultes disaient plutôt qu’ils étaient usés. Que le maximum avait été fait sur eux et qu’ils ne servaient plus à rien. Cependant, ils avaient encore une chance de rester en vie… Nombreux étaient les enfants qui pensaient dur comme fer que cette chance n’existait pas, qu’il s’agissait d’un mensonge inventé par ces scientifiques sadiques pour leur laisser un peu d’espoir et pour mieux les voir le perdre.

    Mais même s’ils n’y croyaient pas, sur le point de mourir c’était un fil d’araignée inestimable auquel ils ne pouvaient s’empêcher de s’accrocher ! Mukuro pouvait les comprendre quelque part, mais seulement en théorie, car malgré tous les dangers qui pouvaient se dresser devant lui, il comptait bien survivre et même s’échapper de cet enfer. Ils furent dispersés sur les balcons qui bordaient la fosse où des groupes de cinq enfants étaient rassemblés derrière des barreaux. Les combats entre les rebuts et les nouveaux se déroulaient toujours de la même manière : un rebut contre cinq nouveaux. Les petits enfants encore innocents et naïfs avaient donc l’avantage du nombre, mais les anciens, bien que physiquement très mal, avaient malgré tout l’avantage de la pratique et de la force octroyée par les expériences qu’ils subissaient. On ne savait jamais trop comment pouvait se terminer un de ces combats, mais si les rebuts perdaient, ils plongeaient à jamais dans un sommeil sans fin. Eux avaient beaucoup plus à perdre que n’importe qui d’autre.

    Mukuro regardait d’un air désintéressé ces combats inutiles et sans réel sens. Il était plutôt toujours à se demander qui allait être choisi pour l’exemple ? Quel enfant rebelle on ferait exécuter aujourd’hui ? Et de quelle manière ? D’habitude, les scientifiques jouaient la carte du surnombre de masse, mais quelque chose lui soufflait que cette fois-ci serait différente des autres. Toute son attention était portée sur les enfants derrière les barreaux. Il avait entendu deux adultes discuter entre eux près de leur balcon. Ils parlaient d’un petit monstre qu’ils avaient réussi à acquérir, un gamin plus spécial que les autres. Dire que cette discussion lui était passée au-dessus de la tête serait un mensonge plus gros que lui. Le jeune garçon essayait donc de repérer cet enfant si extraordinaire… Lequel était-ce ? Ce fut plus difficile que prévu : il avait sincèrement pensé qu’il l’aurait reconnu au premier coup d’œil mais personne n’avait particulièrement attiré son attention, si ce n’est ce petit brun à l’air aussi innocent qu’un petit chiot, mis de côté par les autres gamins. Il en avait juste conclu à un souffre-douleur sans importance et il était passé à autre chose. C’est pour cette raison qu’il fut particulièrement surpris quand la dernière confrontation s’amorça. Il ne restait plus qu’un enfant des deux côtés de la fosse.

    D’un côté ce gamin, l’un des plus jeunes du groupe, un sourire de parfait crétin sur le visage, comme s’il ne comprenait pas ce qu’il se passait à deux pas de lui. De l’autre, un garnement particulièrement énergique mais qui s’amusait à causer des problèmes régulièrement. Mais il s’était tenu à carreau depuis quelques mois. Peut-être parce qu’il était resté en isolation pendant tout ce temps ? Mais cela ne lui permettait pas de comprendre pourquoi était-ce le petit naïf qui devait s’occuper de son cas. Surtout que son adversaire était tout à fait capable de se battre et même de gagner facilement. Inconsciemment, Mukuro se rapprocha du bord du balcon, alors que les autres préféraient s’en éloigner. Il voulait savoir le secret que pouvait cacher cette bouille d’ange aux yeux caramel…

    Tsunayoshi observait son nouvel environnement avec attention. Son intuition lui disait que ce n’était pas important, mais quelque chose l’attirait, sans qu’il n’arrive à savoir quoi… Ou qui ! Cela avait à voir avec les balcons, mais il ne voyait rien de ce qui pouvait se passer au-dessus. Finalement, il se tourna vers le garçon qui lui faisait face, il le regardait comme s’il était un extraterrestre. Tsuna ne savait pas ce qu’il avait fait pour susciter une telle comparaison mais à y regarder de plus près, l’enfant était lui-même bien différent des autres qui avaient défilés juste avant. Il n’était pas aussi maigre et il semblait plus vif. Pourquoi les forçait-on à s’affronter ? Le fils d’Iemitsu et Nana Sawada n’était pas ce qu’on pouvait appeler un bagarreur. Certes, il avait blessé des gens – des adultes mêmes – l’autre jour dans la plaine, mais il se voilait la face en se répétant que ce n’était que de la légitime défense. Pourtant ses instincts étaient à fleur de peau depuis ce jour-là et il savait parfaitement comment faire face à un ennemi, comme si c’était ancré dans son âme depuis sa naissance.

    Néanmoins comme il refusait toujours de blesser consciemment quelqu’un, lorsque l’enfant face à lui le chargea, il se contentait d’esquiver. Ses yeux d’ordinaire caramel s’étaient subtilement teintés d’orange et il n’avait plus aucun mal à prédire les mouvements de son adversaire. Toute son attention était fixé sur cet enfant, il remarquait tout chez lui : son état d’esprit, les détails de son physique, les mouvements de son corps, ses sentiments, tout. Au-dessus d’eux, les adultes s’étaient tous agglutinés aux balcons pour observer les performances de leur nouveau jouet. Ils étaient ravis de sa maîtrise de son propre corps et de la lueur froide et sans pitié de son regard. Mukuro les entendait s’enchanter d’avoir obtenu un possesseur du Sang Vongola, une Famiglia récente qui avait bouleversé le monde de la Mafia dès son arrivée. Il tenta une nouvelle approche – il avait écarté par les adultes lorsque ceux-ci s’étaient approchés – un peu plus loin et il ressentit à la fois un frisson d’excitation lui-aussi, couplé à une désagréable sensation. Le châtain n’avait plus rien à voir avec le gamin simple et candide de toute à l’heure.

    Et il n’avait encore rien vu ! La surprise le submergea quand les flammes de Tsunayoshi s’activèrent à la stupéfaction de tous. Un des scientifiques – que Mukuro avait depuis longtemps reconnu comme le chef de sa section – avait voulu pimenté le combat, trouvant que cela ne mettait pas assez en valeurs les capacités du nouveau monstre du labo. Il avait alors lancé une arme blanche à la souris indisciplinée, lui ordonnant de saigner son adversaire s’il voulait survivre. Tsunayoshi était alors passé instinctivement à une position défensive. Il prenait plus de marge lors de ses esquives. En le voyant uniquement ainsi, on aurait pu croire qu’il s’agissait d’un de ces enfants soldats enrôlés pendant les guerres orientales. Ceux qui apprennent à tuer sans hésitation et à obéir aux ordres, aussi naturellement qu’ils respirent.

    Mais son opposant finit par le toucher : le couteau ramassé taillada son bras. Pas assez pour que ses sens soient ensevelis par la douleur, mais assez pour faire couler abondamment le sang. Un des adultes à quelques mètres de Mukuro ricana que le combat était terminé. L’enfant les regarda sans comprendre et se reconcentra aussitôt sur les deux enfants dans la fosse. Il fut littéralement ébloui par les flammes qui apparurent autour du petit brun. Elles auraient pu être douces et chaleureuses, si Tsuna n’avait pas eu cet éclat dans le regard, celui d’un animal prêt à sortir les crocs. L’enfant lâcha son couteau sous la surprise et recule prestement, sentant le danger fondre sur lui. Il se mit même à courir mais il ne put pas faire plus de six pas que le japonais était sur lui et qu’il l’embrasait à son simple touché. Il fallut de très longues minutes de souffrances à l’enfant pour enfin mourir et connaître la paix. Aux balcons, les adultes jubilaient et les enfants se collaient aux murs. Eux non plus n’étaient plus trop "normaux" mais jamais ils n’avaient vu quelqu’un comme ça avec ce genre de pouvoirs.

    « Je ne vois vraiment pas ce qu’ils pourraient faire de plus sur lui, c’est déjà un vrai monstre. » Murmura ironiquement Mukuro pour lui-même.

    ……

    Mukuro s’était avoué que le gamin qu’il avait vu combattre dans la fosse était impressionnant et n’avait rien d’un enfant normal sorti d’un petit quartier résidentiel où il vivait dans une jolie petite maison avec son papa et sa maman. Du moins, c’est ainsi qu’il l’avait vu quand il avait combattu. Quand le petit brun avait débarqué dans sa section, puis dans leur cellule quelques jours plus tard, une étrange réalité l’avait rattrapé : Tsunayoshi était un gamin bête et crédule. Le fait qu’il est un grave dédoublement de la personnalité s’était imposé à lui mais sans réelle preuve pour étayer son hypothèse. L’arrivée du nouveau n’avait surpris personne, il s’agissait de la section la plus dangereuse de cette souricière : les enfants subissant les pires expériences et en ressortant transformés à jamais s’y trouvaient. Alors voir le petit monstre débarqué parmi eux n’était pas si étrange que ça. Mais ils furent tous sincèrement surpris de voir ce même enfant qui avait tué l’un des leurs, sourire avec autant gentillesse et d’innocence, comme s’il était une personne totalement différente de celle qu’ils avaient vu dans la fosse.

    Tsunayoshi avait fait la connaissance de Nagi, Mukuro, Ken et Chikusa avec qui il vivait dans leur cellule. Son lit trônait entre celui des deux enfants à l’étrange épi en forme d’ananas et il s’entendait particulièrement bien avec la jeune fille du groupe qui avait souvent besoin de réconfort. Le petit brun était d’habitude celui qu’il fallait protéger et consoler, mais il répétait avec soins les marques d’affection que lui prodiguait Kyo-chan lorsqu’il revenait le voir après avoir chassé les autres enfants qui embêtait le plus faible. Mukuro ne supportait pas leur nouveau colocataire : il détestait son côté niais et dupe, même s’il respectait la force dont il pouvait faire preuve. Et il le faisait bien comprendre à Tsunayoshi qui était un peu effrayé par ce garçon qui lui envoyait des piques cruelles et rageuses. Seul Nagi s’entendait bien en réalité avec le jeune garçon, Ken et Chikusa se contentaient de l’ignorer, n’étant ni gentils, ni méchants avec lui.

    Pourtant les choses évoluèrent petit à petit. Cela commença le jour où Tsunayoshi fut réveillé en même temps que Mukuro. Ce fut le début de la véritable entrée en matière pour ainsi dire : à côté de ce qu’il commença à subir, les premières expériences qui le faisaient pleurer en silence n’étaient qu’un échauffement, un avant-goût avant le grand bain… Le plus angoissant ce n’était même pas ce que son corps subissait, mais le fait d’ignorer ce que ces adultes lui voulaient, sinon il le leur aurait donné dès le début. Tsunayoshi et Mukuro passaient leurs journées fermement attachés sur des tables froides, à prier pour qu’enfin la journée se termine. Si le plus vieux avait désormais l’habitude de sentir tous ces instruments traversés sa chair pour le seul plaisir sadique de ses hommes, le châtain se débattait comme un beau diable à chaque fois, libérant ses flammes, ce qui incitaient d’autant plus les scientifiques à se masser autour de lui. Mukuro avait depuis longtemps compris que ce pouvoir était un simple mécanisme défensif et il s’agissait aussi de ce que recherchaient les adultes en blouses blanches. Il était tellement désintéressé par son sort – il ne ressentait d’ailleurs plus la douleur de ses propres expériences depuis belle lurette – qu’il détaillait tout ce que faisait les adultes à son compagnon de cellule et maintenant de laboratoire.

    Il ne savait pas trop comment, mais les scientifiques réussissaient la prouesse d’extraire les flammes oranges de l’enfant, dont l’état se détériorait brutalement à chaque fois, pour lui en injecter d’autres. La couleur n’était pas changée, mais Mukuro avait l’impression que l’essence des flammes était différente. Enfin, peut-être n’était-ce que son imagination, ou un effet secondaire de l’œil rouge qu’on lui avait implanté la semaine dernière. Cela mise à part, l’afflux de cette flamme différente faisait à chaque fois souffrir l’enfant qui ne retenait pas ses hurlements, jusqu’à l’évanouissement. Et dès qu’il perdait connaissance, ils revenaient à leur autre sujet d’expérience – en l’occurrence Mukuro – pour continuer ce qu’il avait commencé avant que le cas de Tsuna les accapare. Le garçon aux yeux désormais vairons, avait cependant remarqué que l’autre restait de plus en plus longtemps éveillé, ce qui diminuait son propre temps d’expérience. Coïncidence ou volonté de la part du plus jeune ? Il ne savait pas quoi en penser.

    En temps normal, il aurait répondu avec indifférence que Tsuna était juste devenu plus endurant que cela n’avait rien à voir, mais quelque chose perturbait son raisonnement. Une chose vraiment stupide, comme le petit garçon : malgré tout ce qu’il subissait – et il en subissait beaucoup, Mukuro pouvait en témoigner – il continuait de sourire. Ce n’était plus ces sourires éblouissants et innocents qu’il pouvait bien faire au début, mais cela restait des sourires tout de même. Comment pouvait-il encore en faire… ? Quand il lui posait la question, Nagi répondait toujours que puisque Tsuna était un gentil garçon, il ne voulait pas rendre les autres encore plus tristes à cause de son état. Avec de telles pensées, comment ne pas penser que peut-être, ce gosse qu’il ne connaissait pas, faisait de son mieux pour garder les yeux ouverts le plus longtemps possible, quitte à souffrir encore plus ? C’était difficile et finalement, Mukuro finit par s’attacher à ce chenapan trop gentil avec les autres et brisé petit à petit. Car malgré ses sourires, sa faiblesse ne lui échappait pas : il sombrait un peu plus à chaque séance, dans la démence, la colère, la soif de vengeance et la dure et triste réalité.

    ……

    Tsuna sentit une petite main le secouer plutôt brutalement. D’ordinaire il se serait réveillé sans rechigner, une fois de plus, pour une nouvelle journée de douleur. Mais celle qui souhaitait lui faire ouvrir les yeux devait être Nagi-chan et il voulait encore dormir un peu. Il dodelina donc la tête en signe de refus et se terra sous la mince couverture qu’il possédait. Pourtant ce simple mouvement le fit siffler en silence sa douleur : aujourd’hui, les adultes lui avaient injecté toutes sortes de produits pour qu’il accepte enfin les flammes qu’ils synthétisaient en son sein – Mukuro lui avait expliqué ce qu’on lui faisait et Nagi l’avait aidé à perfectionné son italien. Ce que les scientifiques voulaient obtenir de lui n’avait pas abouti, encore une fois, mais il ne pouvait plier les bras et ses jambes lui semblaient peser plusieurs tonnes à cause de la fatigue. Mais on le secoua encore et un peu plus fort cette fois. Il daigna ouvrir les yeux car d’ordinaire, Nagi-chan n’insistait pas quand il refusait de se lever. Mais il tomba nez à nez avec le visage de Mukuro. A son arrivée dans la cellule, il aurait été surpris et même inquiété de le voir si près de lui, mais il s’était depuis longtemps fait à sa présence. Elle était devenue rassurante, comme une ancre à laquelle s’accrocher quand il perdait pied avec la réalité. Quelque part, il lui rappelait Kyo-chan, peut-être l’air renfrogné ou cette obsession à râler pour un rien ? Il n’aurait pas été surpris si on lui avait dit que Mukuro-kun aussi aimait se battre, il en aurait même rigolé, affirmant avoir l’adversaire parfait pour lui.

    Il se redressa lentement et ses yeux louchèrent presqu’immédiatement sur sa cheville nue… Les scientifiques avaient cette habitude de leur mettre une menotte à la cheville pour les empêcher de s’enfuir. Tsuna regarda Mukuro avec incompréhension et celui-ci lui offrit plutôt son aide pour se lever. C’est en posant les pieds au sol qu’il remarqua enfin qu’un poids manquait également à sa jambe osseuse et violacée. Sans un mot, il fut tiré debout, mais la gravité le ramena rapidement à la réalité… Un coup d’œil en arrière lui rappela douloureusement que la menotte n’était pas la seule précaution que les adultes prenaient à son égard : avec ses pouvoirs plus puissants que ceux des autres enfants, il avait le droit à un traitement de faveur. Il se manifestait sous la forme du tendon de son talon d’Achille coupé, il pouvait tout juste boité avec sa jambe droite encore en "bon" état.

    « C’est pour ça que j’avais dit que c’était une mauvaise idée de l’emmener avec nous. » Râla Ken en regardant le petit brun se relever avec difficulté et trembler sur ses jambes.

    « Il pourra nous être utile. » Répliqua Mukuro, qui finit par prendre leur compagnon sur son dos. « Et il nous serra au moins redevable. »

    A côté de lui, Nagi-chan rigolait silencieusement : Mukuro était d’une mauvaise foi flagrante, car cela faisait depuis un moment maintenant qu’il considérait Tsunayoshi comme un ami et qu’il avait décidé de le prendre avec eux lors de cette évasion minutieusement préparée. Le petit brun était peut-être un poids mort pour l’instant, mais il avait sauvé le garçon aux yeux vairons de la folie et ce dernier lui en était reconnaissant.

    ……

    « Tu es sûr de toi Tsuna ? » Demanda une nouvelle fois Mukuro, un air contrarié sur le visage.

    « Oui. Je pense qu’il faut que je retourne au Japon… Je ne sais pas trop pourquoi, mais je sais que c’est important. Peut-être que mes parents ne sont pas morts ou bien que je dois encore à faire là-bas. Mais il faut que j’y retourne. »

    « Tu sais que je ne peux pas te laisser y aller comme ça : te souvenir de ce qu’il s’est passé pendant ces derniers mois est trop dangereux pour toi. »

    Tsunayoshi fronça les sourcils et amorça un pas en arrière. Il avait très bien compris ce que venait de dire l’autre enfant et il n’était pas d’accord pour accepter ça.

    « Tu n’as pas le droit de faire ça Mukuro-kun… Ce sont mes souvenirs… »

    « Ce sont nos souvenirs. S’ils te retrouvent, cela peut devenir dangereux pour nous. »

    « Je n’ai jamais parlé ! »

    « Parce qu’ils ne t’avaient jamais demandé quoi que ce soit. »

    Les deux garçons s’affrontaient du regard. Le plus vieux jugeait qu’il était plus prudent qu’il oublie momentanément ce qu’il avait vécu pendant ces six derniers mois, mais l’autre ne souhaitait pas l’oublier ! Même s’il s’agissait du pire moment de sa vie, c’est ce qui l’avait changé en quelqu’un sur qui on pouvait compter, en quelqu’un qui pouvait protéger ses amis ! Il ne voulait pas qu’on lui enlève ça…

    Cela faisait deux semaines qu’ils avaient réussi à s’enfuir du laboratoire de l’Estraneo Famiglia au prix de nombreuses vies : tous les scientifiques présents ce jour-là avait péri et les autres souris avaient pu s’enfuir pour retrouver la liberté. Deux semaines aussi que le petit groupe traversait l’Italie en long et en large pour trouver un repaire, un endroit pour panser leurs blessures. Mais un beau matin, l’intuition de Tsunayoshi l’avait tenaillée pour le pousser à retourner chez lui et il avait appris à faire confiance à cette petite voix dans sa tête. Cependant il n’acceptait pas d’en payer le prix de sa mémoire, même si ce n’était pas définitif !

    Ken ne lui laissa néanmoins pas le choix, car il l’assomma par derrière avant que son intuition ne le prévienne. Mukuro l’avait grondé de ses manières peu civilisés, mais il en avait tout de même profité pour faire disparaître de la mémoire de Tsunayoshi tout ce qui avait en rapport avec les flammes et le laboratoire, allant jusqu’à altérer ses souvenirs sur son apprentissage de la langue italienne pour être sûr que rien ne les trahisse. Il aurait voulu lui-aussi que Tsuna n’oublie jamais, mais c’était une question de sécurité. Leur sécurité, celle du petit brun comme la leur. Un jour, ils se reverraient sûrement et pour ce jour-là, il s’asura d’être capable de déverrouiller la mémoire de son ami pour enfin le retrouver. Avec l’aide de Nagi et grâce aux pouvoirs obtenus – ceux d’interférer sur leur environnement – lors de ces nombreuses expériences, il renvoya le jeune garçon au Japon, près de Namimori de manière à ce qu’il soit rapidement retrouvé. Il avait déjà hâte de retrouver le premier qui lui avait souris avec tant de sincérité.

    ……

    « J’espère que tu vas m’expliquer, Tsunayoshi. »

    « T’expliquer quoi ? » Demanda celui-ci.

    Les illusions se succédaient et leur destruction aussi. Le combat avait prit un rythme de croisière. Au fond, ils ne cherchaient pas vraiment à tuer l’autre, peut-être à le blesser mais rien d’autre. Quoi que le châtain sentait son ancien ami devenir petit à petit de plus en plus sérieux.

    « Comment as-tu retrouvé la mémoire ! »

    « Malheureuse coïncidence. Mon frère utilisait un produit qui facilite l’apparition des Flammes de Dernière Volonté. Et vaurien comme j’étais, je me suis empressé de lui subtiliser ses bonbons pour les manger. »

    « Avec ou sans mémoire, tu restes donc un vilain garnement ? » Ricana Mukuro, réellement amusé.

    « Tu peux parler ! » Répliqua son adversaire en tentant une attaque dans un angle mort.

    Ses sens furent soudain envahis par l’odeur de la chair brûlée qui le pris à la gorge. Il savait qu’il ne s’agissait que d’une illusion mais ses souvenirs se rappelaient à lui, ce qui rendait bien plus difficile la dissipation de cette sensation désagréable dont il avait souvent été l’auteur. Ses poumons étaient en feu et il toussait de plus en plus fort. Il parvint tout juste à articuler du bout des lèvres, sa conscience tanguant dangereusement :

    « Pourquoi fais-tu ça Muku… ? »

    « Ils nous ont trop fait de mal pour qu’ils continuent de vivre Tsunayoshi. Il faut les éliminer. Puisque tu t’en es rappelé, ai-je vraiment besoin de te redire tout ce qu’ils nous ont fait ? Ils ont détruit nos vies et la tienne aussi. »

    « Tout le monde n’est pas responsable de ça ! »

    « Les responsables sont bien plus nombreux que tu ne le penses. Et si tu ne veux pas le comprendre et m’empêcher de réaliser ma vengeance, je te considèrerais vraiment comme un ennemi Tsunayoshi. »

    Le petit brun comprenait parfaitement la colère de son interlocuteur, mais en même temps il avait grandi et il avait appris que même si le monde semble être contre toi, ce n’est pas pour autant qu’il faut en souhaiter la destruction, car il y a toujours des innocents et des gens qui ne souhaitent que notre bonheur. Evidemment que la Mafia était pour nombre d’entre eux, un poison qui rongeait les pays, mais même parmi cette organisation, tout n’était pas noir, il y avait du gris et du blanc aussi et eux ne méritait pas de mourir ! C’était pour eux que Tsunayoshi devait arrêter Mukuro et par-dessus tout, pour l’illusionniste lui-même : vivre pour la vengeance n’appelait que la mort et le sang à soi. Ce n’était plus vivre dans ce cas, mais survivre. Et tout ce tord fait aux innocents reviendraient à répéter ce qu’ils avaient subis. Mais comment le faire comprendre à l’adolescent qui ne voyait plus le bien dans le cœur humain ?

    A suivre…

    °0o0°

    Récapitulatif des âges FlashBacks :

    Tsuna : 6 ans

    Kyoya : 6 ans et demi

    Nagi : 6 ans

    Mukuro : 8 ans

    Ken : 7 ans

    Chikusa : 7 ans et demi

     

    Récapitulatif des âges :

    Tsuna : 14 ans

    Hayato : 15 ans

    Fran : 15 ans et demi

    Mukuro : 16 ans et demi

    Kyoya : 14 ans et demi

    °0o0°

    Je vous avais promis un autre chapitre cette semaine, vous voyez, je tiens mes promesses ! Bon, que l’on soit clair, l’état psychologique de Tsunayoshi est « normal » dans le sens où il sera expliqué plus tard. Le fait qu’il soit tout sourire après ce qu’il a subi dans le camion a une explication logique. Cependant elle ne viendra pas tout de suite. Ne venez donc pas s’il vous plait avec vos grands chevaux me dire que quelque chose cloche. Cela fait partie des secrets qui planent encore au-dessus de notre bouille d’ange mafieuse. Voilé déjà pour ça. Inutile donc de se précipiter sur moi pour dire que je suis en train de perdre les pédales, c’est plutôt Tsunayoshi qui a ce problème !

    Bref, sinon j’espère que vous avez aimez, ce sera tout pour le moment concernant les souvenirs de Tsunayoshi, en espérant vous voir toujours plus nombreux au prochain chapitre et avec de grands yeux pleins d’attente. Le prochain chapitre sera d’ailleurs la semaine prochaine si j’y arrive (parce qu’il sera colossale celui-là). Et ceux qui voulaient revoir l’action que l’on a pu croiser dans le kidnapping de Kyoko, seront servis ! Bref, en vous souhaitant pas trop de chaleur pour ne pas tomber dans les pommes mais quand même assez pour profiter d’une piscine.

    Trailer du prochain chapitre : « Il tourna au bout de la rue. Ses pas l’avaient mené une fois de plus devant la maison des Sawada… Il ne supportait plus de toujours de se retrouvez ici. Pourtant cela ne faisait que trois jours que Tsunayoshi et les deux autres herbivores avaient disparu sans laisser de traces. S’il ne s’était pas appelé Hibari Kyoya, il aurait soupiré, sans aucun doute. Son regard vola tout de même sur les murs blancs de la petite maison, les volets de l’étage fermés et la lumière allumée dans le salon. Attendez ?! « La lumière allumée dans le salon ?? » Etaient-ils revenus ? Kyoya se précipita vers la maisonnette et entra en trombe, ne s’arrêtant qu’une fois dans la pièce à vivre. Ses yeux brillants d’espoir s’assombrirent presqu’immédiatement… »

    PUB DU JOUR !! (IMPORTANT) : Un sondage à retrouver sur cet article !! Pendant le mois d’Août je vais sortir pleins d’OS donc si vous voulez des couples que vous adorez, il faut allez voter !

    A la semaine prochaine tout le monde !

     

     

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