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    Disclaimer : Les personnages de Reborn sont à Akira Amano, mais je pense qu’il ne savait pas à quel point ses personnages allaient être martyrisés !

    Rating : K+

    Genre : Semi-Univers Alternative / Romance / Humour / Mafia

    Pairing : Il y en encore à découvrir ;) Dont : Bel/Hayato, Squalo/Xanxus, Luce/Reborn

    Note de début : Il suffit que je me plaigne un peu pour avoir une foison de reviews… Je note, je note, cela peut servir ! Sinon… Que dire ? Eh bien… Euh… Je vous aime ? lol Non là j’ai une pénurie de mots cette fois. J’ai toujours du mal à vous écrire un petit mot au début de l’histoire, mais je veux être au rendez-vous quand même !

    Bon, parlons de l’histoire déjà : c’est un chapitre moitié fan-service – beaucoup d’entre vous vont baver, crier, gigoter dans tous les sens, comment je le sais ? Parce que je suis géniale ! Et surtout parce que j’ai écrit le chapitre… - et sinon l’autre moitié ce sont les révélations chocs de Tsunayoshi sur sa vie dans la Mafia. Vous pouvez le voir comme un résumé de sa vie en Italie, et ça y ressemble, mais surtout ! Quelques révélations sur son père, ce qu’il s’est passé, etc.

    Ça, c’était pour le chapitre, maintenant pour l’Arc Deux ! Eh bien il approche de la fin (oui il est plus rapide que le précédent, je sais) Encore Quatre chapitres et on passera au Troisième Arc, mais le plus important dans l’histoire, c’est de savoir que les révélations et les actions vont s’enchainer pendant ces quatre petits bébés de fin d’Arc ! Alors j’espère que vous apprécierez mes efforts ;) Mais cela signifie aussi deux choses : les chapitres seront plus longs mais surtout les fins seront dégueulasses pendant un moment x) Tenez bon !

    Réponses aux Reviews :

    history : Comme le dira Kyoya tout à l’heure, il est concerné parce qu’y arrive à Tsuna, et cette fois ils ont une bonne raison, ne soit donc pas trop en colère contre eux x)

    HarukaN : Pourquoi Tsuna deviendrait Boss des Vongolas ? C’est Xanxus le vrai fils de Riccardo et donc de part cette position, Tsunayoshi n’est pas le premier successeur à être choisi. En plus notre châtain favori n’est qu’un enfant adopté, aucun lien direct avec la grande instance des Vongolas donc… Enfin, faut lire quoi ! x)

    ReimaChan : Pour l’instant, Tsunayoshi est officiellement en apprentissage pour reprendre le CEDEF car Xanxus dirige encore la Varia. Mais en effet, cela peut changer… Moi-même je n’arrive pas à faire mon choix : c’est encore matière à réflexions.

    Rin-Chan : Désolé, mais quand Luce parle de sa fille, c’est bien de Uni dont elle parle. J’ai fait quelques choix scéniques dans cette histoire, notamment dans le manga en lui-même il y a un grave problème de temps : en considérant des cas extrêmes, Aria a eu son enfant à l’époque de Tsuna, ça c’est à peu près logique, quoi que… On a aucune donnée sur depuis combien de temps les Arcobalenos sont sous cette forme, mais je doute que cela fasse déjà 20 ans… Or c’est l’âge d’Aria quand elle rencontre Tsuna dans le manga. Bref, ne partons pas sur un sujet aussi compliqué, sache juste que dans ma fanfiction, Uni est la fille de Luce (j’ai sauté l’épisode Aria volontairement) Tu tomberas sûrement sur d’autres de mes choix, mais si jamais tu as quand même des questions, je prendrais le temps de te les expliquer ;) (autre choix : les Arcobalenos ne sont pas des Bébés)

    Au passage, merci à ceux qui lisent mes chapitres et qui les aiment :) Notamment à ceux qui laissent des reviews (Merci spécial à ReimaChan, history, Guest, Alycia Panther, Akimi Aya, Rin-Chan MissXYZ, et HarukaN qui ont commentés le chapitre précédent ! Ainsi qu’à tous ceux qui ont mis ma fanfiction en favorite ou en follow), j’adore vous faire plaisir chers lecteurs ! *milles bisous de remerciements !*

    (Chapitre en cours de correction par mes fidèles Bêta)

    °0o0°

    Deuxième Arc – Chapitre V (17) : Fin du Voyage

    Le trajet en voiture parut durer des heures pour Kyoko. En effet, elle n’avait toujours par rouvert les yeux sur la demande de Tsuna et dans le véhicule, personne ne parlait. Elle n’entendait que le souffle régulier des personnes présentes. D’ailleurs, elle avait d’abord cru qu’il n’y avait qu’elle et le châtain, car les autres étaient aussi silencieux que des ombres. Mais à force d’écouter le silence, elle avait fini par les entendre. Puis Lussuria n’avait pas toléré plus de silence et il s’était lancé dans une conversation sur la mode avec l’adolescente japonaise. Avait-elle été choquée en entendant soudain la voix faussement féminine du travelo du groupe ? En vérité, dire qu’elle n’avait pas été surprise serait un mensonge, mais cela lui avait fait tellement de bien d’entendre enfin quelqu’un parler et briser le silence qu’elle trouvait pesant, qu’elle avait mis toutes ses remarques de côtés. A partir de cet instant, elle oublia le temps qui passait, ne sentait plus les nombreux virages qu’ils faisaient et ne prêta pas du tout attention aux coups feus lointains qu’elle aurait pu entendre auparavant.

    Tsuna suivait le massacre de leurs ennemis qui avaient pensés pouvoir prendre au piège en les suivant en voiture, avec un petit écran et un écouteur. Il ne donnait aucune directive, leurs hommes savaient parfaitement gérer un règlement de compte en voiture. C’était d’ailleurs l’activité préférée de certains mafieux et cela se voyait dans leur manière de s’occuper de la chose : ils prenaient un malin plaisir à faire tourner leurs victimes en bourriques pour finalement les achever au moment où ils s’en doutaient sûrement le moins. Mais au final, le travail était toujours très bien fait, donc le fils de Riccardo n’avait pas à s’en plaindre. Il n’allait pas râler après eux, alors que lui aussi avait quelques habitudes quand la situation s’y prêtait.

    En définitive tout finit en une vingtaine de minutes et il rangea son matériel dans une poche. Il put enfin prêter attention à toutes les bêtises que pouvaient sortir Lussuria à son amie japonaise. Toutefois contre toute attente, il n’entendit pas l’ombre d’une histoire de cadavres. Pourtant il était de notoriété publique que c’était la plus grande passion du Varia : il flashait sur les beaux mecs et souhaitaient ensuite en conserver les cadavres dans sa chambre froide, spécialement aménagée pour lui et adjointe à sa chambre. Ainsi il pouvait venir leur rendre visite quand l’envie lui prenait… C’est sûrement pour cela que personne n’osait s’approcher de l’assassin : il n’était pas tellement effrayant par rapport à d’autres, mais cette lubie faisait qu’il était sûrement le plus fuit de toute la troupe d’élites, avec Squalo et Xanxus ! Même Belphégor passait après lui, c’est pour dire ! Mais non, il se contentait pour une fois de parler normalement avec l’adolescente… Autant que deux « filles » parlant de mode pouvaient être normales, cela va sans dire.

    Le bâtiment où ils s’étaient installés en urgence apparu enfin au coin d’une rue et la voiture descendit au sous-sol. Là, Tsunayoshi fit sortir prudemment la japonaise et l’aida à monter dans l’ascenseur qui menait au rez-de-chaussée, en lui tenant la main. A peine la porte s’ouvrit, qu’ils aperçurent le petit comité venu les accueillir. En quelques secondes, Kyoko se retrouva dans les bras de son frère qui la serrait tendrement contre lui, des larmes de joie coulant sur ses joues. Il était soulagé et comblé de la voir en bonne santé ! Jamais il ne s’était sentit aussi heureux de retrouver sa petite sœur adorée. Cette dernière ouvrit enfin les yeux, comme lui avait chuchoté le châtain avant de sentir les bras de son frère autour d’elle. Elle lâcha les quelques larmes qu’elle avait presqu’oubliée depuis que Tsuna était venu la sauver. Celui-ci, accompagné des membres de la Varia se faufilèrent loin des touchantes retrouvailles, ils avaient tous une bonne douche à prendre : ils étaient couverts du sang de leurs victimes et si pour certains ce n’était que superficiel, pour d’autres c’était une autre affaire. Notamment Belphégor dont la joie malsaine était de bien faire gicler le liquide rouge partout, au contraire de son petit-ami qui était juste couvert de poussière.

    Xanxus, qui était également descendu, les guida à travers le bâtiment pour les faire monter jusqu’aux douches. Sa main s’était naturellement logée sur la hanche de Squalo qui râlait seulement à mi-voix pour une fois. Lussuria piaillait à Fran qu’il était jaloux : lui-aussi voulait un petit copain pour jouer avec lui sous la douche. Il regardait la Grenouille d’une telle façon, qu’on aurait pu croire qu’il voulait que ce dernier ait pitié de lui et qu’il se dévoue pour l’aider à réaliser son fantasme. Manqua de bol, l’adolescent tourna la tête et répliqua d’une voix acide :

    « Eloignez-vous de moi Lussuria-san ! Je ne suis certainement pas gay et vous faire plaisir serait plus un cauchemar qu’un fantasme ! »

    « Oh, ne soit pas si froid mon petit Fran ! Viens jouer avec moi. »

    « Approchez-vous de moi et je fais disparaitre votre collection de glaçons. » Le menaça le jeune illusionniste avec un sérieux qu’on ne lui connaissait que rarement.

    « Fran est méchant… » Ronchonna Lussuria en essayant de faire une moue qui se voulait sûrement mignonne… Mais très mal réussie…

    Belphégor s’était rapproché entre temps d’Hayato, pour lui murmurer quelques douceurs à l’oreille, au vu des jolies rougeurs qui parsemaient les joues du métis. Tsuna n’avait aucun doute sur le fait que le prince de la Varia allait s’inspirer de l’idée de Xanxus pour se faire plaisir. Et il ne s’était trompé puisqu’il les vis entrer tous les deux dans la même pièce – les douches n’avaient pas de parties communes mais étaient les unes à côtés des autres. Le châtain espérait juste que les murs soient un minimum épais ou isolés… Il avait certes l’habitude d’entendre Squalo et Xanxus se faire plaisir dans leur lit, mais il avait à chaque fois l’impression d’être une sorte de voyeur et ce n’était jamais agréable.

    Il entra lui-même dans l’une de ses petites salles d’eau. Il croisa son reflet dans l’un de deux miroirs qui se trouvaient de chaque côté de la pièce. Son regard dur ne l’avait pas quitté même après s’être enfin vengé. Et l’éclat sombre de ses yeux était rehaussée par les éclaboussures de sang qui parsemaient ici et là son visage à la peau pâle. Ses habits étaient presque parfaits, à l’exception de cette trainée de sang qui coulait de son bras droit… Il n’avait pas montré sa douleur pendant tout le trajet et ce fait avait dû faire croire à ses amis que ce n’était qu’une fois de plus le sang de l’ennemi. Pourtant la veste et la chemise étaient trouées à cet endroit. Il enleva le tout et posa négligemment ses habits sur la chaise mise à disposition. Il ne prit pas la peine de les plier, dans leur état ils allaient finir de toute manière incinérés pour effacer toute trace d’ADN. Tsuna put enfin prendre le temps d’examiner sa blessure. La balle n’était pas allée très profondément dans sa chaire et heureusement, même si l’arme n’était pas toute récente, la munition était restée en un seul morceau.

    Il se pencha et chercha dans le placard se trouvant sous le lavabo, une trousse de premier secours. Son intuition ne le trompa et il en trouva effectivement une – quoi de plus normal dans un bâtiment qui accueille des mafieux après tout. Il l’ouvrit devant lui et attrapa le désinfectant pour nettoyer la plaie qui recommençait à saigner depuis qu’il avait enlevé ses habits : le tissu avait accroché la plaie à cause du sang séché et avait ainsi limité l’hémorragie. Le saignement n’était pas abondant puisque la balle était principalement restée en surface et il n’allait certainement pas tourner de l’œil pour si peu, mais c’était tout de même désagréable de sentir le liquide rouge, le sien de surcroit, couler sur son propre corps. Il entreprit ensuite de faire ressortir la balle par là où elle était entrée. Tsuna la fit faire marche arrière et le bruit de métal qu’elle fit en tombant sur le carrelage retentie dans la petite pièce. Il se baissa et la posa sur le rebord du lavabo et se coula enfin sous la douche, laissant l’eau chaude de la douche effacer les traces de sang et dénouer ses épaules tendues. Il profitait de l’eau relaxante quand soudain la porte de la salle de bain s’ouvrit dans un grand fracas.

    oOo

    Dès qu’ils avaient vu Xanxus et quelques autres hommes présents dans la pièce, sortir de celle-ci pour rejoindre le rez-de-chaussée, Kyoya et Takeshi avaient suivis le mouvement : tout portait à croire que Tsuna et sa brigade étaient revenus. Tout le bruit qu’ils avaient fait, avait alerté les japonais qui attendaient sagement dans le salon depuis trois heures maintenant et ils étaient sortis en trombe. Le frère ainé de Tsuna avait simplement désigné du menton une porte métallique quand ils s’étaient rués vers lui pour lui poser des questions, tel que « Où est Kyoko ? », « Que fais Tsuna ? » ou encore « Que ce passe-t-il ? ». Presque miraculeusement, la porte désignée plutôt s’était ouverte moins d’une minute après, laissant apparaitre toute la troupe dans un état peu conventionnel, ainsi que Kyoko qui avait les yeux fermés. Le féru de discipline avait plus tiqué sur les deux mains nouées de l’adolescente et de son ami d’enfance.

    Takeshi avait suivi son regard dès qu’il avait senti l’aura noir de son meilleur ami, et il n’avait pu s’empêcher de laisser échapper un léger rire : il était presque certain que Kyoya ne se rendait pas compte de la raison pour laquelle cette vision le dérangeait. Lui avait eu le temps d’y réfléchir depuis que la vidéo de leurs exploits avait été coupée. Et il ne voyait vraiment pas d’autres réponses à la question qui l’avait effleurée plus tôt : Kyoya était sûrement amoureux de Tsunayoshi… Lui-aussi savait se battre, après tout il pratiquait le kendo depuis quelques années maintenant, mais jamais son ami ne l’avait regardé ainsi, ce n’était donc pas la rage d’un combat qui avait allumé cette étincelle de passion dans son regard. Or il n’y a pas tellement de raisons pour désirer quelqu’un à ce point, il était donc tout naturel pour lui de penser que, même si Kyoya ne s’en rendait pas compte, il s’était sûrement entiché du petit brun.

    Quand ce dernier était d’ailleurs passé à côté d’eux pour monter à l’étage, ils avaient voulu l’arrêter pour enfin pouvoir le questionner, mais Fran les avait arrêtés d’un regard et d’un mouvement de tête. Il avait peut-être eu raison, car Tsuna ne s’en était même pas rendu compte et il avait gravit les marches de l’escalier quatre à quatre, comme s’il se trouvait dans son propre monde. Takeshi n’avait compris pourquoi mais avait décidé de prendre en compte ce conseil et d’attendre que leur ami revienne pour pouvoir procéder en bonne et due forme à cet interrogatoire. Mais si c’était le cas du Baseballeur, Kyoya lui, n’avait pas voulu l’accepter. Il avait simplement attendu que le groupe disparaisse au coin d’un couloir pour se lancer à leur suite. Il les avait suivi à distance respectueuse et les avait vu entrer dans les salles d’eau. Tous sauf Fran. Le jeune homme aux cheveux verts s’était tourné vers Kyoya et l’avait fusillé du regard. Ce fut une confrontation silencieuse qui débuta entre les deux garçons : d’un côté il y avait le président, impatient comme toujours, et de l’autre l’assassin, véritable chien de garde.

    Cependant, Fran renonça étrangement à son poste dès qu’un bruit étouffé retentit dans la pièce où avait disparu le châtain. Dès lors, il entra lui-aussi dans une de ses salles de bain, laissant le champ libre à Kyoya. Celui-ci n’avait pas trop compris ce qu’il s’était passé à l’instant, ni même la raison de ce bouclier éphémère… Il était alors entré dans la pièce, oubliant ce que pouvait être la bienséance ou la politesse – l’avait-il seulement appris un jour ? et il était tombé sur le frère de Xanxus sous la douche. Ce qu’il vit en premier fut le sang qui continuait de la blessure fraiche à son bras. Instinctivement ses yeux suivirent le chemin du liquide rouge dilué dans l’eau, rencontrant un corps fin, entrainé et meurtri de nombreuses cicatrices. Il aurait pu continuer encore plus bas si Tsuna n’avait pas eu le bon sens de le rappeler à l’ordre :

    « Kyoya, je ne te dérange pas ? »

    Celui-ci remonta rapidement les yeux jusqu’à son ami, tentant de remettre de l’ordre dans ses pensées qu’il avait senti s’éloigner loin du sujet premier… Il s’avança alors, une nouvelle détermination brillant dans son regard. Le châtain le regard faire, ayant compris ce que lui voulait le japonais aux cheveux noirs et il se braqua : il ne voulait pas en parler. Pas tout de suite en tout cas, surtout quand il n’avait aucune fuite possible. Il tourna le visage vers un des murs carrelés, son regard intransigeant ne montrant aucune faille, ses bras se croisèrent sur son torse, en une position nettement défensive et résolue. Kyoya tiqua en le voyant faire, n’appréciant pas le fait qu’il refusait ainsi de lui faire face. Sa main claqua contre le mur carrelé « qu’admirait » l’autre garçon. Des sourcils se froncèrent et une tête se tourna vers un certain japonais en colère.

    Il y eut confrontation de regards noirs. Mais personne ne semblait prendre l’avantage sur l’autre. Aucun des deux ne voulait abandonner, chacun voulait obtenir ce qu’il désirait : des réponses pour l’un, l’absence de questions pour l’autre. C’était l’un des duels les plus durs que Kyoya n’avait jamais entreprit, car en règle général ses adversaires détournaient rapidement la tête, ou alors ils n’essayaient jamais longtemps de se faire passer pour plus fort qu’ils ne le sont. Le président du comité aurait pu user de la force pour lui faire baisser le regard et lui soutirer les explications qu’il voulait, par la même occasion. Mais après avoir pu l’observer à loisir lors du sauvetage de la sœur de Ryohei, il savait que même le mordre à mort ne suffirait pas pour lui prouver qu’il lui était supérieur et avoir ses réponses.

    « Pourquoi veux-tu savoir ? Cela ne t’apportera rien. »

    « N’essaye pas de m’écarter Tsunayoshi. Tu as déjà réussi à t’échapper une fois, mais certainement pas une deuxième. »

    Le châtain fut ébranlé par sa déclaration. Plus qu’il ne l’aurait pensé ou voulu… Il ne savait pas à quel point le noiraud avait mal vécu sa disparition il y a sept ans de cela, mais si sa peine avait été au moins à la sienne, alors… Alors il le comprenait. S’il était revenu, c’est bien parce qu’il n’avait pas pu supporter plus longtemps, l’absence de ses deux amis d’enfance. Bien sûr, il s’était fait de nouveaux amis, mais ce n’était pas la même chose. Kyoya le connaissait depuis tellement longtemps et Takeshi était son premier ami en dehors de l’autre garçon… Ils étaient tous les deux irremplaçables à ses yeux. Le déclencheur avait d’ailleurs été ces amis italiens : Hayato en dehors de ça, Enma qui se rapprochait le plus du meilleur ami pour lui, s’était éloigné au fils des années, Uni le regardait de travers depuis le début pour une raison qu’il ignorait, Byakuran avait repris les rênes de sa Famille à sa maturité, et Xanxus s’était concentré sur son futur de devoir de Boss à la fin de l’école. Et ses relations avec Hayato et Fran étaient trop différentes de celles qu’il avait eu avec les deux jeunes japonais pour qu’il puisse s’en contenter…

    C’était pour cela qu’il était revenu au Japon et c’était pour cela qu’il ne put pas dire non plus longtemps à Kyoya. Il soupira de défaite et son ami sut immédiatement qu’il avait gagné cette manche. Il allait commencer à lui faire part de toutes les interrogations qui avaient traversées son esprit en masse depuis quelques heures, mais Tsuna posa presque délicatement un doigt sur ses lèvres, le coupant net dans son élan.

    « Je dirais tout à tous ceux qui veulent savoir. Mais pas maintenant, ni ici. »

    « Hm… » Se renfrogna l’autre adolescent.

    « Maintenant, si tu le permets Kyoya, je voudrais finir de me laver. Je n’aime pas sentir la mort. »

    Kyoya fut comme brutalement ramené à la réalité. Et malencontreusement, ses yeux couleur bleu cobalt se baissèrent, lui rappelant effectivement la situation dans laquelle ils se trouvaient ou plutôt l’état dans lequel se trouvait Tsuna… Soit nu. Nu et sous la douche. Mais surtout nu et face à lui. Il put à peine apprécier une nouvelle fois son corps parfaitement proportionné et son torse tout juste musclé, sa peau subtilement bronzée et ses cicatrices plus pâles, sa taille mince et ses abdos, le bas de son ventre plat et cette goutte d’eau qui roulait habilement sur les lignes de son corps, glissant maintenant vers l’aine… Et pour une fois, il sentit réellement frustré – ce qui le perturba d’autant plus – quand une serviette sortie de nulle part lui obstrua la vue, l’empêchant de mener plus loin son observation. Observation que soit dit en passant, il ne s’était pas rendu compte d’avoir mené avant d’être interrompu ! Quand le bout de tissu disparut, Tsuna lui tournait désormais le dos et il eut une pensée pour la courbe sensuelle de sa chute de rein et pour les fesses fermes et pleines qu’il lui présentait. Ces pensées furent cette fois raisonnées de manière consciente et quand il se rendit compte de leur présence dans son esprit, il décida enfin de faire demi-tour.

    Dès qu’il entendit la porte se refermer derrière son ami, Tsuna arrêta de réprimer l’impulsion que sa main avait voulu avoir en sentant sur lui le regard scrutateur de Kyoya. Il avait encore l’impression de sentir la trainée de feu que ses yeux brûlants avaient laissée sur son corps. Il en avait la chair de poule et son rougissement, pourtant discret jusqu’à maintenant, s’accentua lorsqu’il ferma les yeux pour essayer de se calmer : il sentit au contraire avec plus d’acuité sa peau rongée par le regard intense du japonais. De l’autre côté de la mince porte, Kyoya tentait tant bien que mal, de retrouver des pensées cohérentes et de préférence non pas tourné vers le corps d’un certain petit brun qui se trouvait à moins de trois mètres ! Une porte qui s’ouvrit à côté de lui, lui permit de se reprendre en main – grâce à une loi implacable : aucune faiblesse en public. Il jeta un regard en coin à celui qui venait de faire irruption dans le couloir et tomba sur… Une frange. Blonde. Il grimaça en reconnaissant sans mal ce psychopathe insolite qui suivait partout l’élève Gokudera. Son petit-ami s’il avait bien compris ?

    « Shishishi, le prince ne veut pas savoir, mais le manant devrait s’essuyer le nez. »

    Dans d’autres circonstances, il est évident que Kyoya aurait réglé son compte à cet herbivore insolent et suicidaire, mais la situation était un peu inédite pour le pauvre président de Namimori… Notamment cette histoire de nez… Il porta deux doigts à son nez et il sentit effectivement un liquide en couler. Un léger approfondissement et il put certifier qu’il s’agissait de son sang. Pourtant il ne s’était pas battu. Enfin pas en corps à corps en tout cas. Ce fut à son grand malheur, Belphégor qui lui apporta la réponse en tapotant son épaule avant de lui souffler avec sarcasme et ironie :

    « Alors comme ça le manant n’est pas aussi frigide qu’on le pense ? Shishishi, le prince est surpris. »

    Car pour le Varia, il était évident au vu de sa position actuelle, soit dans le couloir menant aux douches, et la serviette qu’il avait encore en main – dont il avait aperçu une sœur dans sa propre salle d’eau, alors qu’il plaquait sauvagement Hayato contre le mur froid et qu’il lui arrachait ses vêtements avec la même brutalité – qu’il avait dû se rincer l’œil. Il était juste curieux de savoir de qui il avait pu apprécier les courbes. Serait-ce la petite paysanne qu’ils avaient sauvée ? Non, elle devait encore pleurer dans les bras de son paysan de frère. A moins qu’il n’ait surpris une partie de jambes en l’air entre Squalo et Xanxus… Rien que pour ça, il voulait lui aussi faire son curieux et aller mater ! Toutes informations de chantage étaient bonnes à prendre ! Mais au moment où sa main allait se poser sur la poignée de la porte tant désirée, un éclair métallique l’en empêcha et le fit reculer rapidement.

    Kyoya avait essuyé sa minime effusion de sang avec la serviette que lui avait lancée Tsuna et de l’autre, il avait sorti une de ses tonfas pour empêcher ce voyeur de commettre une grosse bêtise : regarder quelque chose qui n’était pas à lui, il n’avait qu’à se contenter de l’autre taré des explosifs et lui laisser sa proie ! « Sa proie » ? L’expression déstabilisa momentanément le pauvre japonais, qui ne laissait cependant rien paraitre de l’extérieur. Il essaya de se convaincre lui-même que son ami d’enfance était également sa proie, car il était seulement un puissant carnivore auquel il voulait se mesurer. Oui, pour quelles autres raisons voudrait-il le chasser… ?

    Belphégor de son côté n’eut aucun mal à comprendre qui se trouvait de l’autre côté de la porte, il n’était pas un spécialiste en manant japonais, mais il avait à peu près compris le fonctionnement de cet animal pour savoir qu’il n’y avait que deux personnes qu’il pourrait protéger ainsi : le sportif clown et Tsunayoshi. A partir de cette information, son cerveau de génie n’avait aucun mal à éliminer l’une des deux possibilités. Autrement dit, c’est avec Tsuna que le manant c’était rincé l’œil. Il était téméraire, le prince devait bien le lui accorder : même lui n’avait jamais osé espionner le frère du Grand Prince – dixit Xanxus – par peur des représailles, autant du Roi – dixit Riccardo – que du premier fils ou de la victime elle-même. En effet trop de contrecoups pour une maigre récompense, eh bien oui, il préférait malgré tout son petit Haya-chan !

    Le psycho-prince décida donc de renoncer et s’en alla en rigolant, préparant peut-être un futur plan pour monter le Grand Prince contre le Manant, un combat sûrement amusant à voir et à commenter. S’il était resté un instant de plus, il aurait pu cependant apprécier un autre spectacle d’un tout autre genre : un manant rougissant comme il le fait si rarement. Effectivement, le visage de Kyoya était en proie à de faibles rougeurs, mais des rougeurs quand même, car depuis qu’il s’était posé des questions sur les possibilités d’autres chasses bien différentes des « je vais te mordre à mort » habituels, une multitude d’images représentant notamment Tsuna nu sur un lit et totalement offert, s’étaient imposées dans son esprit. Et il avait un mal fou à s’en défaire… Pas que l’idée ne lui plaise pas… Mais c’était bien justement là tout le problème. C’était son ami tout de même !

    oOo

    Les japonais regardaient par les fenêtres teintées du leur véhicule, Tsunayoshi et Xanxus échanger quelques mots avec une femme d’une beauté époustouflante. Elle devait avoir la quarantaine, peut-être plus, mais ses traits doux les empêchaient de deviner son véritable âge. Elle portait une robe avec un bustier en soie orange qui soulignait sa taille svelte et une jupe qui descendait en dessous du genou d’une jolie couleur crème et ses épaules étaient cachées par un châle twin-set blanc. Les filles étaient en extase devant son charme délicat et naturelle. Mais ce dont elles louaient notamment les louanges, c’était bien ses cheveux coupés courts, à l’exception d’une longue couette qui se balançait élégamment à chacun de ses mouvements. Kyoko avait bien rigolé quand elle avait vu son frère rougir, alors que la femme c’était tournée vers eux et leur avait fait un signe au moment où le car démarra, bien qu’elle ne puisse pas les voir.

    Takeshi et Kyoya avaient cependant pu se rendre compte que la présence de la femme avait mis les autres sur les nerfs, à moins que ce soit à cause de la jeune fille qui s’était présentée avec elle et qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eaux ou encore était-ce cet homme blond au visage sévère qui avait ainsi rendu Hayato et Fran agressif ? Enfin, grâce à cet indice, ils avaient toutefois compris que ces personnes qui semblaient pourtant normales, devaient venir du même monde que leurs amis… Le Baseballeur aurait voulu commencer à poser ses questions à Tsunayoshi dès que celui-ci fut installé et attaché à son siège, mais un regard en coin de Kyoya lui avait fait comprendre qu’il fallait encore attendre un peu, alors il s’était simplement tu. Enfin pas pour longtemps car un rire ne tarda pas à s’étouffer dans sa gorge : il tentait tant bien que mal de le réprimer, ce qui donnait une sorte de gargouillis un peu ridicule… La raison ? Vingt minutes seulement après le départ du car, la tête du petit brun était brutalement tombée sur l’épaule du président du comité de discipline et ce dernier était tiraillé entre le laisser faire et le pousser contre la vitre. Mais le plus hilarant dans l’histoire, c’était tous les passagers du véhicule qui s’étaient levés en voyant ça pour photographier le petit frère de Xanxus, ou pour le regarder dormir. Apparemment, le voir se laisser aller était plutôt rare et une attraction que personne ne souhaitait rater.

    Le voyage dura toute la journée et ils n’arrivèrent que dans la soirée, après plus de dix heures de trajet à cause d’un accident sur la A14/E45 et des nombreuses petites routes qu’ils avaient empruntés. Tout le monde avait alors fini par imiter Tsunayoshi et ils avaient tous piqué du nez pendant le trajet. Quand ils arrivèrent au manoir des Vongolas, ils étaient de ce fait parfaitement réveillés. Les étudiants de Namimori se réunirent dans un des nombreux petits salons du domaine et Ryohei se plaça entre le châtain et la porte de sortie. La patience n’avait jamais été son fort et Kyoko fut particulièrement surprise de voir qu’il attendit tout de même que tous soient assis pour prendre la parole :

    « Tu dois des explications à ma sœur, Vongola ! »

    L’interpellé savait qu’il n’avait pas le choix. D’un côté, en tant que victime la jeune adolescente avait en effet le droit aux renseignements qui lui était dû et de l’autre, il savait que Takeshi et Kyoya étaient prêts à tout pour le coincer et le faire avouer. Son soupire fut interprété par tout le monde comme enfin les réponses à toutes leurs questions et ils ne se trompèrent qu’à moitié.

    « Je tiens d’abord à m’excuser auprès de toi Kyoko. Ce qui t’es arrivé n’aurait jamais dû se passer. Même nous, savons que les règles et l’organisation est importante pour survivre et dans cette optique, de nombreuses lois ont été mises en place jadis. En temps normal, notre monde ne doit en aucun cas se mêler au votre… »

    « Comment ça "notre monde" ? » L’interrompit Takeshi.

    « La Mafia… »

    Il venait de lâcher la vérité. Une bombe qui emporta la raison de quelques-uns au passage. En fait, si certains se doutaient qu’il y avait quelque chose de gros, très gros derrière toute cette histoire, ils n’avaient jamais pensés que ce serait à ce point. Ou alors ils s’en étaient déjà rendu compte et ils se voilaient encore la face… Ryohei avait naïvement et sincèrement cru que c’était en rapport avec un truc comme de l’espionnage industriel qui semblait populaire en ce moment, et c’était la limite que tout le monde s’était d’ailleurs fixé. Au-delà, ils n’arrivaient pas à l’accepter. La mafia… C’était les guerres, le sang, les meurtres, la mort à chaque coin de rue…

    « Mais enfin c’est ridicule ! » S’écria Hana, disant tout haut ce qu’ils pensaient tout bas. « Une telle organisation ne peut pas exister au nez à la barbe de la police et du gouvernement ! »

    « … » Tsuna la fixa un instant, son regard seul la priant de se calmer. « En effet, nous ne vivons pas cachés comme tout le monde le pense : les gouvernements de tous les pays sont des clients des différentes Famiglia qui existent en Italie. Meurtres, dissimulations, espionnages, gardes du corps, intimidations, provocations, pièges… Tous les désordres gouvernementaux sont nos œuvres et nous sommes tous commandités par les parties politiques ou les hommes influents mondiaux. »

    « Tu viens de dire… » Le sportif déglutit difficilement, ayant encore du mal à accepter ce qu’il entendait. « De dire que vous n’aviez pas de vous mêler à notre monde, celui des civils donc. »

    « Exact. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous n’intervenons uniquement quand on vient nous accoster pour ce genre de travail : la première loi mafieuse qui fut mise en place, fut de n’impliquer aucun civil, sauf dans le cas où l’un de ces civils sollicitait nos compétences. Le reste du temps, c’est une guerre de pouvoir entre les Famiglias avec un mot d’ordre : "On doit dominer les autres". »

    « Comment ? » Demanda simplement Kyoya en fronçant les sourcils.

    Il pensait présentement que Riccardo était responsable de la venue de Tsunayoshi dans ce monde, malheureusement il se trompait. Le châtain demanda tout d’abord ceux qui voulaient en savoir plus : car en apprendre sur les Vongolas, revenait à mettre un pied dans le monde de l’ombre et cela les exposait automatiquement au danger des autres Famiglias. Il leur laissa le temps de réfléchir et les filles décidèrent de quitter la pièce. Elles avaient bien trop peur, ce qu’avait subi Kyoko pouvait leur arriver et pouvait se terminer d’une autre manière… La japonaise était elle-même encore bien trop traumatisée pour faire face une seconde fois à la même chose.

    Le brun ne dit rien, il les comprenait. Enfin non, il ne les comprenait pas vraiment, mais au contraire des jeunes filles, lui baignait dans ce monde depuis sa naissance et il n’avait jamais pensé à vouloir s’en échapper. La mort était la seule capable d’offrir la véritable délivrance et puis, il n’avait jamais songé à vouloir quitter la mafia : il en avait besoin pour retrouver certaines personnes… Il réitéra sa menace aux trois garçons restant, mais ils ne bronchèrent pas : Takeshi et Kyoya ne voulaient plus le laisser seul, surtout maintenant qu’ils avaient une petite idée de ce qui avait bien pu lui arriver depuis toutes ses années, et Ryohei savait que pour protéger sa petite sœur au mieux, il devait en savoir le plus possible.

    « Bon… Comme vous voudrez. » Lâcha enfin le châtain. « Iemitsu… Mon père… Faisait en réalité déjà partit de la Mafia avant même ma naissance, et il n’était pas seulement un sous-fifre parmi tant d’autres : le premier chef des Vongolas, le Primo Giotto était le frère aîné de Riccardo, le Secondo actuellement. Et Iemitsu est leur neveu. Ce qui de moi le petit neveu de Riccardo et le cousin germain de Xanxus. On peut dire que j’étais ancré aux Vongolas au moment même où j’ai commencé à me développer dans le ventre de ma mère. »

    Il expliqua succinctement que les liens avec la Mafia allaient généralement jusqu’au troisième degré de parenté et que rares étaient les cas où seul un membre d’une famille était impliquée. Après un père pouvait demandé à ce que ses enfants soient laissés en dehors de ce monde, mais il n’avait alors d’autres choix que de l’abandonner. C’était peut-être radical, mais efficace au moins : les adolescents en grandissant finissaient irrémédiablement par se rendre compte de quelque chose et si le secret n’était dévoilé qu’une fois, les gamins se faisaient aspirer parmi eux sans avoir le choix.

    « Mon père n’était d’ailleurs pas seulement un membre de la famille du Vongola Primo, mais aussi un mafieux à part entière : il dirigeait une des antennes de notre Famiglia qui avait été créées par un gardien du Primo. Il était à la tête du CEDEF, mais d’après ce qu’ont pu me raconter Père… Riccardo et Alaude, il s’est enfuit lorsque des attentats ont commencés à avoir lieu contre les Vongolas. Ce fut une époque dure pour tout le monde : le Primo succomba lors d’une attaque surprise, presque tous ses gardiens rendirent l’âme dans les semaines qui suivirent. Les Vongolas se faisaient littéralement exterminés. Nana… Ma mère manqua de mourir elle-aussi à cause de cela et mon père a donc préféré disparaitre. Peu de temps après, Riccardo a repris les reines des Vongolas et la réorganisation de la Famiglia a permis de mettre un terme aux assauts dont elle était la cible. »

    « Donc, tu veux restaurer l’honneur de ton père ? » Demanda incertain Takeshi.

    « Non. Pour être franc, je n’ai plus beaucoup de souvenirs d’Iemitsu et Nana, je considère plus Riccardo comme mon père qu’Iemitsu. Et puis ce qu’ils ont fait… Personne ne leur en veut pour ça : ils n’ont pas été les seuls et la situation a jouée en leur faveur. Ils n’étaient pas considérés comme des traîtres ou des lâches. Donc non, Iemitsu n’a perdu aucun honneur et je ne pense que ce serait arrogant de ma part de dire que je veux faire les choses pour lui : j’ai mes propres raisons d’être dans ce monde et même si je ne les avais pas, j’en ferais tout de même parti en tant que possible successeur de la Vongola Famiglia. »

    Il pensait pouvoir s’arrêter là, taire tous les autres détails, mais Kyoya avait lui aussi ses propres questions…

    « C’est à cause de la Mafia que tu as disparu pendant six mois avant que Riccardo ne vienne te chercher à ton retour ? »

    Ce que venait de dire surprit tout le monde : Ryohei évidemment, Takeshi aussi puisqu’il se souvenait encore très peu de leur enfance tous les trois, mais également Hayato, Belphégor et Fran qui étaient également présents en soutient au châtain. Ils se tournèrent tous vers le concerné, ce qui n’échappa à Kyoya, mais ce dernier s’était replier sur lui-même, en une position assurément défensive, presqu’agressive, comme dans la douche hier après-midi. Et une fois de plus ce fut la même conversation :

    « Je n’en parlerais pas, cela ne te regarde pas, Kyoya. »

    Son ton était polaire et cela attisa d’autant plus la flamme de l’inquiétude dans les yeux de la Grenouille et du Bomber. Que pouvait donc être cet évènement dont il refusait de parler ? Etait-ce important ou juste personnel ? Mais si c’était simplement intime, pourquoi se montrait-il aussi coléreux et froid ?

    « Encore ça ? » Grogna le japonais entre ses dents. « Cela me regarde, il me semble te l’avoir déjà dit. »

    « Pas ça. Tu t’inquiètes peut-être, mais ce n’est pas pour ça que je dois tout te dire. »

    Le président avait cru pouvoir le faire flancher comme il avait pu le faire une première fois, mais cette fois il faudrait plus qu’un regard insistant pour obtenir ce qu’il voulait. Mais il était prêt à tout pour avoir sa réponse. C’était important pour lui, car cette époque était floue pour lui. Il se rappelait encore qu’avant sa disparition, Tsuna et lui avait fini en montagne, lors de ce fameux éboulement et que quelque chose s’était passé à ce moment-là, mais lorsqu’il était revenu six mois après sa disparition, six mois après la mort de ses parents, il avait comme perdu la mémoire des sept derniers mois… Ce n’était pas normal, et à l’époque il était trop jeune pour faire attention à tous ce qui n’allait pas chez son ami : il avait comme été mis en pause pendant tout ce temps ! Et ce n’était qu’aujourd’hui qu’il tenait peut-être une piste, et il comptait l’exploiter pour retrouver les salopards qui avaient fait tout ce mal à son meilleur ami. Car même s’il n’avait pas compris l’état psychologique du châtain, sept ans plus tôt, son état physique ne lui avait pas été étranger…

    « Tsu/ »

    Un guignol entra brusquement dans la pièce, sortant le brun de ce mauvais pas, en coupant court à la discussion – ou était-ce un interrogatoire ? – entre le châtain et son ami d’enfance. Il s’avança jusqu’à lui, proclamant sur un ton grandiose et sur joué :

    « Tsunayoshi-kuun ~ ! J’ai entendu parler de tes exploits à Rome ! » S’écria-t-il sans tenir compte de Ryohei qui s’était installé pourtant contre l’entrée.

    Tous se tournèrent vers le nouvel arrivé. Fran et Hayato froncèrent les sourcils, Belphégor perdit son sourire, Kyoya le dévisageait avec méfiance, Takeshi s’approcha du boxeur pour l’aider à se relever. Tandis que le châtain lui lança un regard sincèrement reconnaissant que le jeune homme se tenant dans l’embrasure de la porte, capta. Celui-ci s’avança dans la pièce comme s’il était chez lui et prit place à côté du fils de Riccardo, ses bras s’étendant sur le dossier du canapé. Il parut menaçant et dangereux aux trois japonais dans sa posture écrasante et dominante et dans son sourire arrogant, bien différent du sourire niais qu’il avait affiché en arrivant à l’instant.

    Mais cette attitude ne dura pas plus de deux minutes pendant lesquelles il y eut un long silence, jusqu’à ce que le jeune homme attrape l’épaule de l’adolescent assit à ses côtés et qu’il le tire vers lui pour frotter son visage contre les cheveux soyeux châtains en poussant des… Piaillements ?

    « Ah ~ Tsunayoshi-kun, tes cheveux sont toujours aussi doux ! On dirait une peluche. Tu ne veux pas devenir ma peluche à plein temps ? Je te donnerais des marshmallows et tu n’aurais qu’à me laisser te faire des câlins. Tu auras le droit de m’en faire aussi, ne t’inquiète pas. »

    A l’étonnement de Kyoya et Takeshi, qui se rappelaient pourtant bien de l’embarras de leur ami d’enfance envers des contacts aussi "poussés", celui-ci afficha un petit sourire en déclarant tranquillement :

    « Byakuran, si tu continus, je vais encore aller me réfugier dans les jambes de Nii-sama. »

    « Ah ah, tu t’en souviens ? »

    « Bien sûr, tu m’avais traumatisé à l’époque. »

    « Menteur ~ Je suis celui qui aurait dû être traumatisé, tu m’avais laissé seul avec Xanxus. »

    « Et vous vous êtes fusillés du regard pendant toute la soirée. Ce n’est pas ce que j’appelle être "traumatisé". »

    Byakuran rigola une nouvelle fois, revoyant la scène se jouer dans sa tête. En effet sa première rencontre avec le frère du futur Terzo Vongola, avait des airs de ressemblance avec leur situation actuelle. Tsuna le regardait pourtant cette fois dans les yeux et ne cherchait pas à le fuir. Mais quelque chose de plus avait changé depuis le temps et le blandin ne tarda pas à le lui faire remarquer :

    « Tsunayoshi-kun ~ Pourquoi tu m’appelles comme ça d’ailleurs ? C’est pas juste, tout le monde reçoit cette petite attention de ta part et pas moi ? C’est parce qu’il y a tes amis et que tu fais ton timide ? »

    « Désolé Byaku-nii, mais tu viens si peu souvent me voir que j’oublie parfois. »

    « T’es trop mignon Tsunayoshi-kun ! » Glapit le jeune homme en recommençant à frotter son visage contre ses cheveux et à le serrer contre lui. « Tu me devras une question en échange puisque je t’ai sauvé la mise. » Murmura-t-il à mi-voix entre deux piaillements à son oreille, pour être sûr que personne d’autre n’entende.

    L’adolescent acquiesça discrètement et reprit son récit sur son arrivée en Italie, ponctué des remarques de Byakuran. Sa rencontre avec Xanxus, Squalo, Enma, Uni – la fille qu’il avait aperçu au moment de partir – puis Hayato, Belphégor, Dino, Levi, Lussuria, Viper…

    « Et j’ai commencé à étudier à l’école de Mafieux où j’ai fait la connaissance de Fran, alors que je suivais toujours les cours d’Alaude-nii et Daemon-san. J’aimerais bien vous les présenter un jour. »

    « Tu cherches à les tuer Tsunayoshi-kun ? Alaude et Daemon sont de vraies catastrophes ambulantes. »

    « Mais non voyons Byaku-nii. Daemon-san est certes un peu bizarre et Alaude-nii un peu violent, mais ils savent se tenir. »

    « C’est une manière de dire qu’ils se cherchent toujours des noises. » Rigola le blandin sans tenir compte du regard sévère que Tsunayoshi lui lança à cette remarque stupide. « Il n’empêche que la vie d’un héritier est dur ~ Toujours travailler, toujours apprendre, ce n’est plus une enfance ! »

    « Tu es déjà Boss Byaku-nii. » Lui rappela l’adolescent.

    « Justement, je parlais pour toi. Tu dois apprendre à gérer le CEDEF et la Varia, en plus de tes études mafieuses et normales, ce n’est pas trop difficile ? Au fait, Riccardo-san a choisi laquelle des institutions tu allais reprendre ? Moi je pencherais pour le CEDEF… Ou alors la Varia ? »

    Tsunayoshi lui avoua qu’il n’en savait pas plus que lui : le Secondo semblait face à un choix compliqué car les deux branches avaient leurs avantages et que les liés aux Vongolas par l’intermédiaire de son fils pourrait changer beaucoup de choses. La Varia avait besoin d’un chef solide et intransigeant, ce que Riccardo voyait en son fils adoptif malgré son sourire généreux, et la confié aux mains de ce dernier, garantissait à la Vongola une loyauté sans faille à la Famiglia, car jamais Tsunayoshi ne les trahirait ou permettrait une trahison. Et d’un autre côté, s’il reprenait les rênes du Conseil Externe, cela le lierait irrémédiablement aux Vongolas et ce serait une véritable puissance en plus, car Alaude gardait encore son entreprise loin des manigances personnelles, jouant le rôle de l’arbitre. Enfin c’était ainsi jusqu’à qu’apparaisse Tsuna au manoir, et depuis on ne savait plus trop de quel côté était l’organisation : juge impartiale ou arme secrète de l’enfant adopté ? C’était du moins les rumeurs qui faisaient fureur en ce moment dans les fêtes mafieuses.

    D’ailleurs, Byakuran sembla se rappeler de la raison première de sa visite, car il fouilla dans sa poche pour en sortir un carton d’invitation qu’il tendit au petit brun.

    « J’allais presqu’oublier ! J’organise une petite fête ce week-end à Naples, tu vas sûrement être la star de la soirée, que tu ne sois là ou pas, avec ton exploit d’hier. Alors autant que tu sois là ~ »

    « Désolé Byaku-nii, je sais que cela t’aurait aidé que j’y vienne, mais je rentre au Japon dans demain. »

    « Si vite ? Tu ne devais pas resté toutes les vacances ? Avec Uni-chan et Enma-kun, on avait prévu quelques fêtes pour s’amuser comme à l’époque… » Il semblait sincèrement triste de le voir déjà rentré.

    « Après tout ça, Kyoko veut rentrer et je peux le comprendre. Cependant après ça, je dois aussi prendre des dispositions avec nos hommes basés au Japon, si on la laisse sans protection, elle risque de nouveau d’être prise pour cible. Elle ou Haru ou Hana, ou même un simple camarade de classe. Je dois donc organisé les protections au plus vite. L’information se propage vite chez nous. »

    « Tu es sûr que tu ne peux pas rester jusqu’à la fin de la semaine au moins… ? Xanxus ne va pas apprécier de te voir disparaitre aussi vite ! »

    « Oh, je m’en doute. Il va sûrement nous suivre là-bas, raison de plus pour commencer à œuvrer à la protection de Namimori. » Rigola Tsunayoshi en grimaçant soudain en imaginant les dégâts que pourraient bien faire son frère pour quelques raisons que ce soient… « Mais vous n’aurez qu’à passer si vous avez du temps de libre, je me ferais une joie de vous faire visiter ma petite ville natale ! »

    « Oh ~ J’ai hâte ! Je vais tout de suite poser mes vacances auprès de Kikyo ! »

    Et Byakuran disparut dans le couloir, un téléphone à la main. Tous le regardèrent disparaitre, ce mec était une véritable tornade débordante d’énergie. Le genre à ne pas vous laisser indifférent, que ce soit en bien ou en mal. Mais quelque part, il redonnait toujours un peu le sourire à Tsunayoshi, sauf pour cette fois peut-être : il n’aimait pas trop lui devoir quelque chose car malgré ses sourires de gamins, le blandin était le type le plus calculateur qu’il n’ait rencontré, après Daemon cela va de soi et on ne savait jamais comment il pouvait utiliser ses légers avantages sur vous.

    C’est pourquoi il valait mieux en finir rapidement. Le brun se leva et rejoignit Byakuran dans le couloir et lui fit signe qu’il était prêt à répondre à sa réponse – c’était également une manière habile de fuir les possibles nouvelles tentatives de Kyoya. Aussitôt qu’il croisa son regard, le Boss de la Gesso Famiglia écourta son appel et Tsunayoshi l’emmena un peu plus loin dans une pièce vide. Ils se regardèrent un moment dans les yeux, le silence planant autour d’eux. Ce fut le plus jeune qui le brisa le premier.

    « Tu as dit avoir une question. Que veux-tu savoir ? »

    « Rien que la vérité. »

    « Sur quoi ? »

    « Tsunayoshi… Qui es-tu réellement ? Lorsque l’on s’est rencontré, tu n’avais déjà rien d’un enfant normal, même pour la Mafia. Alors j’estime d’être en droit de savoir. »

    « … C’est bien ta question ? Je ne répondrais à rien d’autre Byakuran. »

    « Oui. Réponds-moi si tu es un homme de parole. »

    Byakuran c’était souvent posé cette question : l’enfant souriant et innocent qui arrivait à taire le monde malsain autour de lui et l’adolescent mafieux profondément gentil mais paradoxalement revêche et vengeur aussi. Les deux étaient anormaux pour leur monde. Et comme Uni, il avait compris que le fils de Riccardo pouvait se montrer dangereux, car personne ne savait quel était véritablement son objectif ni dans quel camps il se trouvait ? De plus, de nombreuses rumeurs trainaient dans le monde noir d’Italie et l’une d’entre elle associait le nom de Tsunayoshi aux récentes attaques qui secouaient leur pays. Et on sait tous que ce genre de rumeurs prend son fondement quelque part. Ici sûrement à cause du caractère si spécial de l’adolescent et donc il n’avait certainement aucun lien avec ces agressions, mais cela posait la question de la menace qu’il pouvait représenter : personne ne savait d’où il venait, ni pourquoi il était là… Et s’il était vraiment lié à ce réseau d’anti-mafieux que l’on pensait responsable des violences sur les mafieux de tous rangs ?

    « Je suis quelqu’un de normal… Enfin, j’aurais voulu l’être… » Répondit enfin l’adolescent, d’une voix triste et nostalgique d’un temps à jamais révolu. « Mon enfance n’a pas été toute rose, même pour un enfant de la Mafia. Et même s’il fut un temps où j’ai oublié et que cela dure plus longtemps, même inconsciemment j’avais cette épreuve enfouit en moi. Tu as dû le remarquer non ? »

    Byakuran se contenta d’hocher la tête : l’enfant trop souriant n’avait rien de normal non plus. Comme si cette façon d’agir était un mécanisme de défense. Mais pour se défendre de quoi exactement ?

    « Raconte-moi. »

    C’était son dû pour l’avoir sorti d’une mauvaise passe. Ironiquement, cela concernait la même chose, mais le blandin ne le savait pas.

    « C’était six mois avant que Riccardo ne me ramène en Italie. Entre cette date et le moment où j’ai quitté le Japon, j’ai disparu et personne n’a réussi à me retrouver… Pendant ces six mois… J’ai perdu toute humanité… »

    Ils s’assirent face à face et Tsunayoshi commença le récit de sa chute en enfer…

    A suivre…

    oOo

    Bon… Je vous avais prévenu, les fins dégueulasses commencent à arriver ! 8D Pour votre gouverne, c’est bien une fin de salope, car il n’y aura pas la suite de la discussion dans le prochain chapitre ! Cependant – ne me frappez pas tout de suite – vous en apprendrez plus sur Tsunayoshi et sur ces fameux six mois dans les prochains chapitres, c’est une sorte de prélude donc pour vous donner une idée de ce qui va être révélé !

    Vous avez vos propres théories sinon ? N’hésitez pas à m’en faire part ! Un Indice ? Hm… Pour ceux qui font l’effort d’y penser, cela a un rapport à la fois éloigné et lié au prologue  de l’arc. Je sais, c’est pas un indice tiptop mais contentez-vous ? Si j’en dis plus, vous découvrirez tout et plus de surprise !

    Trailer du prochain chapitre : Je vais essayer de vous poster un chapitre bonus dimanche prochain, donc pas de trailer pour cette fois !

    Ne lésinez pas sur les reviews ! Sinon, je vous retrouve au prochain chapitre !

    A bientôt !

     

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